Origine des langues
Publié le 23/02/2013
Extrait du document
«
roumain, etc.), les langues germaniques (dont l'anglais, l'allemand, le danois), les langues slaves (dont le
russe, le polonais, le serbo-croate), les langues celtiques (irlandais, gallois, gaulois, breton, etc.), et des
langues plus esseulées, notamment le grec, l'arménien et l'albanais.
La méthode permet aussi, quand les données sont suffisantes, de reconstruire la langue ancestrale, que
l'on appelle la protolangue associée à la famille.
Le procédé consiste à découvrir les lois d'évolution
phonétique qui ont présidé à la différenciation des langues, et qui sont donc à l'origine des lois de
correspondance phonétique mises en évidence lors de la comparaison des langues de la famille.
Par
exemple, la comparaison entre les langues romanes et les langues germaniques fait apparaître une
correspondance systématique entre la consonne / p / en roman et la consonne / f / en germanique.
On le
constate sur les couples suivants de cognats italiens et anglais : padre - father (« père »), pesce-fish
(« poisson »), piede-foot (« pied »), etc.
Cette loi de correspondance phonétique ne nous dit pas pour autant
quelle était la consonne des mots du proto-indo-européen à l'origine de ces cognats.
Pour le découvrir, il faut
analyser l'ensemble des langues de la famille.
Ainsi pour « père », on observe que dans la plupart des
branches de l'indo-européen c'est un / p / qui apparaît à l'initiale : pitar en sanscrit, pater en grec, pater en
latin, etc.
On en déduit donc que / p / devait être la consonne originelle, et que le / f / que l'on observe dans les
langues germaniques est le résultat d'une loi d'évolution qui a transformé / p / en / f / dans cette branche
particulière de la famille.
On peut alors reconstruire la forme des mots correspondants en
proto-indo-européen.
La méthode comparatiste a permis, au cours du XX e siècle (par exemple dans l'œuvre séminale d'Antoine
Meillet), d'identifier partout dans le monde des familles de langues du type de la famille indo-européenne.
À
chacune de ces familles correspond en principe une protolangue, dont descendent toutes les langues
actuelles de la famille.
Certaines de ces familles comprennent plusieurs centaines de langues, comme la
famille bantoue, dont les langues se répartissent sur une bonne moitié du continent africain.
D'autres sont
beaucoup plus restreintes, le cas extrême étant celui de certaines langues qui restent inclassables, comme
le basque : on les appelle des isolats.
On peut estimer à quelques centaines le nombre de ces familles,
isolats compris.
Pour un grand nombre de ces familles, un travail de reconstruction de la protolangue a été
entrepris, avec les mêmes méthodes que pour le proto-indo-européen.
Même si les progrès sont très inégaux
suivant les familles, on peut donc dire qu'une première étape a été accomplie dans l'établissement d'une
généalogie des cinq à six mille langues parlées dans le monde.
Du point de vue temporel, ce travail correspond à une remontée dans le temps de quelques milliers
d'années.
C'est ainsi que l'on estime que le proto-bantou a dû être parlé il y a moins de deux mille ans.
On
doit noter cependant, suivant les familles, de très grandes disparités dans la profondeur temporelle atteinte.
C'est sans aucun doute avec la famille indo-européenne que l'on a pu aller le plus loin, parce que l'on dispose
d'un nombre important de données écrites provenant de langues anciennes comme le latin, le grec et le
sanscrit (mais aussi le gotique, le hittite, etc.), qui datent elles-mêmes de plus de deux mille ans (et même
de plus de trois mille ans pour le sanscrit védique).
On estime généralement que le proto-indo-européen a dû
être parlé il y a quelque six mille ans, voire plus.
À l'inverse, il est clair que cette profondeur est nulle pour
les isolats, puisqu'il est impossible de reconstruire une protolangue à partir de la donnée d'une seule langue
attestée.
Les macrofamilles
Certains linguistes ont cherché à remonter plus avant dans le temps : ils ont tenté de regrouper des
familles entre elles, créant ainsi des macrofamilles, en comparant les protolangues de ces familles, ou à
défaut, en utilisant des caractères très répandus dans une famille quand la protolangue correspondante n'a
pas été reconstruite.
Les données sont beaucoup plus ténues, et l'argumentation moins solide.
Néanmoins,
des hypothèses très intéressantes ont été avancées.
Dès les années 1960, l'école linguistique russe a
défendu la thèse d'une macrofamille appelée le nostratique, qui regrouperait, pour l'essentiel, outre la
famille indo-européenne, les familles ouralienne (finnois, hongrois, estonien, same, etc., ainsi qu'un groupe
de langues sibériennes), altaïque (comprenant notamment le turc, le mongol et le mandchou),
eskimo-aléoute (dont les langues inuits), ainsi que la famille sémitique (arabe, hébreu, araméen, amharique,.
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