Pedro Calderón de la Barca, Tirso de Molina et Lope de Vega

Le siècle de l'art baroque espagnol est celui de Calderón, d'un monde de symboles qu'il ornera de fulgurantes images. Cette définition que Calderón donne de lui-même suffit à tout dire d'une vie où l'anecdote n'a pas de place : " Moi, seigneur et roi de moi-même, j'habite seul avec moi-même et suis heureux seul avec moi. ". Chapelain honoraire du roi Philippe IV, il propose à la cour les fresques chargées de couleurs et de symboles de ses " actes sacramentels ". Son oeuvre compte cent onze comedias, soixante-dix autos sacramentels, genre qu'il porte à sa perfection et dans lequel il est inégalable. Dans son théâtre profane les thèmes qu'il propose sont de plain-pied avec les sentiments de ses contemporains : c'est l'exaltation de l'honneur personnel, c'est l'attachement aveugle au souverain, l'esprit chevaleresque, la foi catholique. Il ne modifie pas la comédie de moeurs que l'on dit de capa y espada. Il introduit des éléments nouveaux, caractéristiques de la littérature baroque par l'accumulation des épisodes, le dualisme de l'action et le mélange constant du lyrisme et du dramatisme.