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Pensez-vous que le bonheur puisse être le résultat d'un « art d'être heureux » ?

Publié le 20/02/2011

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• Bonheur : grande recherche de l'homme ? • Sens étymologique : avoir un sort bon, de la chance ; mais qu'entendre par un bon sort ? • Rêve de toutes les civilisations, aussi bien Age d'or des Anciens que Paradis des chrétiens, sagesse de Confucius ou « lendemains qui chantent « de l'Internationale... • Mais, spécialement dans la civilisation judéo-chrétienne, tendance à considérer le bonheur terrestre comme idéal réduit, même mesquin... • ... et coutume de peindre plus fréquemment malheur, qui est inspiration plus riche et choisie, semble-t-il, pour la littérature et les arts. • Alors malheur ? bonheur ? et comment le concevoir ? • Faut-il établir un « art d'être heureux «, ou se contenter d'être simplement ?

« celui pour lequel le plus grand nombre de choix se porte [nous ne nous occuperons donc pas du bonheur mystique etde la Vie Éternelle les seuls qui comptent pour un Pascal par exemple]• ...

il existera ainsi divers moyens d'être heureux.• Surtout ce qui frappe, c'est (qu'un bonheur assumé pleinement ne peut être obtenu qu'à la suite de toute uneélaboration et d'efforts concertés.• C'est ce qui explique le terme « art ».

C'est au sens étymologique, un véritable métier qui comporte destechniques.

Cf.

teckné grec = 1° métier, 2° art.• Il est vrai que chaque civilisation, chaque siècle, chaque idéologie cherche des solutions au bonheur, car on le voitdifféremment :— bonheur = terme et état presque impossible à définir, tant il y a conceptions différentes,— car il est relatif à chaque individu,— relatif à autrui,— relatif à la conception philosophique, morale ou religieuse,— et, si nous éliminons le bonheur mystique et ceux qui se demandent si le bonheur est souhaitable,— il nous reste le bonheur terrestre basé sur l'action,— et le bonheur = recherche d'une sagesse humaine.• Un premier « métier du bonheur » est une sorte d'ataraxie qui consiste à éliminer ce qui peut attaquer ce bonheur.• « Pour vivre heureux, vivons cachés », dit le fabuliste i.e.

forme de protectionnisme de soi — égoïsme donc —plutôt négatif, qui devient une sorte de tour d'ivoire loin des risques, recherchant quiétude, tranquillité, avecminimum de gêne.

Ce n'est pas un bonheur actif, bien au contraire, mais vie rétrécie, paresseuse.

Ex.

du pêcheurdes Mille et Une Nuits qui travaille deux ou trois jours par semaine, juste ce qu'il faut pour manger, se recréer etdormir pendant les quatre à cinq autres jours, couché alors au soleil dans un creux de sable !• C'est un peu le bonheur que conseille La Fontaine, repoussant tout ce qui n'est pas à la simple mesure de l'hommeet montrant les résultats néfastes si on ne se maintient pas dans ce juste milieu, ex.

: La Grenouille qui veut se faireaussi grosse que le boeuf; ou si on se laisse aller aux rêves, ex.

La Laitière et le pot au lait.• Peut-on parler d'« art » alors ? car c'est plus l'instinct de la médiocrité, nourri de peur, supprimant toutegénérosité : épicurisme étroit, invoquant des motifs égoïstes et utilitaires :« Il ne se faut jamais moquer des misérables,Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux.

» Fables V.

17.• Or peut-on être heureux sans tenir compte du sort des autres, pour eux, non par rapport à soi ? Cf.

J.

Anouilh : LaSauvage qui ne peut être heureuse si les autres sont malheureux ; Cf.

J.-P.

Sartre et l'engagement : l'hommeresponsable du mal qui s'accomplit dans le monde, même s'il n'y participe pas.

Cf la leçon de fraternité de La Peste(A.

Camus).• Un « art du bonheur » conçu de cette façon consistera donc à tenir compte de la communauté, à n'être heureuxque si « toute la petite société.» qui vous entoure (cf Voltaire : Candide) vit en harmonie, amitié, chacun agissantpour le bonheur de tous et le sien propre.• Cet « art d'être heureux » implique alors action et travail, invention et engagement.Dans la métairie de Candide, on est parvenu à une reconnaissance que « tout est passable », donc on ne cherchepas plus loin métaphysiquement ; mais que « le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui (un des piresennemis du bonheur spirituel), le vice (...du bonheur moral), et le besoin (...du matériel).

On travaille donc. • Cependant le bonheur matériel peut être lui aussi conçu différemment, ce qui provoque diverses méthodes :— peut-on compter que les progrès techniques et les facilités qu'ils apportent entrent dans le « métier d'êtreheureux » ? (voir tous les avantages apportés à l'homme du xxe siècle, facilités, loisirs...)' ;— ou au contraire — comme le prônait déjà J.-J.

Rousseau ? — : recherche d'une existence composée de lasimplicité de besoins, désirs, vie (cf.

écologistes actuels), retour au naturel, aux sources vives de l'humanité ?• Ce qui est sûr c'est que, à la base de l'obtention du bonheur, il faut une re'flexion et une volonté librementconçues et consenties.• Que le bonheur soit obtenu par équilibre, modération, liberté du sage trouvée dans discipline sur soi et exigenced'une parfaite honnêteté intellectuelle, cf.

Montaigne...• ...

ou par intense ardeur de vivre, enthousiasme, virtù stendhalienne, i.e.

art de réglementer son énergie, derechercher et goûter l'exaltation, de quêter et manier vie dangereuse et plaisir...,• ...

allant parfois jusqu'à égotisme, i.e.

soins apportés à exalter un moi qui saura ainsi conquérir, soutenir, lutterdans une sorte de joie irremplaçable (A.

Gide).

—;• ...

il ne peut y avoir art que profondément assumé.• Un « art d'être heureux » implique un art de vivre, concernant donc :— corps : mens sana in corpore sano, disait l'adage latin ;— harmonie avec l'esprit — l'Homme doit tenter de se connaître, de connaître autrui, d'avoir une « individualité quise pense et réfléchit » (Parodi),— donc apprendre à être, à avoir sens des responsabilités ; cf.

A.

de Saint-Exupéry : « être homme, c'est êtreresponsable »,— « faire bien l'homme et dûment » Montaigne.

Ce dernier donne d'ailleurs de véritables recettes du bonheur, «dictionnaire tout à part[lui] » :• d'abord apprécier la vie à sa juste valeur : « pour moi donc j'aime la vie », au lieu de partir dégoûté d'avance ;savoir en particulier prendre les petits ennuis quotidiens avec le sourire donc avec détachement ;• corollaire : accepter la mort comme une nécessité naturelle, « tu ne meurs pas de ce que tu es malade ; tu meursde ce que tu es vivant » ;• reconnaître la valeur du Temps ; ne pas attribuer aux heures pénibles le maximum de son temps passé (souvenir),futur (rêve, effroi devant la vie), mais les supporter au mieux dans le présent ; agir exactement de façon contraire. »

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