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Personnages en souffrance

Publié le 07/09/2018

Extrait du document

> CORPUS

1.       Madame DE LA FAYETTE, La Princesse de Clèves, 1662.

2.    A. DE MUSSET, La Confession d'un enfant du siède, 1836.

 

3.    M. PRousr, Un Amour de Swann, 1913.

> TRAVAIL D'ÉCRITURE [16 pts]

1 - Commentaire

Vous commenterez l'extrait de Un Amour de Swann de Proust (texte 3).

Il - Dissertation

Un personnage de roman peut-il se concevOir sans souffrance ( désillusion ?

Vous répondrez à cette question dans un développement construit et illus¬tré d'exemples tirés des textes du corpus, de ceux que vous avez étudiés en classe et de vos lectures personnelles.

Ill - Écrit d'invention

Le texte de Musset (texte 2) pourrait se poursuivre ainsi : << Deux ans plus tard, je la vis à une soirée et elle m'aborda avec entrain : < Eh bien, Octave, cela fait bien longtemps que je ne vous ai vu !

Racontez la scène en respectant les choix narratifs, le cadre temporel et les informations sur la situation et les personnages. Vous veillerez à faire percevoir les pensées et les sentiments d'Octave.

·    Considérons le contexte littéraire et historique. Un Amour de Swann occupe une place à part dans l'œuvre de Marcel Proust. En effet, À la recherche du temps perdu est un cycle romanesque à forte teneur autobiographique, raconté à la première personne. Or, dans Un Amour de Swann, le narrateur s'efface pour raconter un épisode de la vie de Swann, ami de la famille, qu'il a croisé parfois enfant et qu'il retrouvera plus tard. La jalousie de Swann fait écho à celle que le narrateur éprouve lui-même à l'égard d'Albertine (La Prisonnière).


 

 

La publication d'Un Amour de Swann coïncide avec la publication d'œuvres qu1 révolutionnent la littérature : Alcools d'Apollinaire par exemple. Proust adopte une forme apparemment conventionnelle. Pourtant, il remet en cause un certain nombre de préceptes du naturalisme : il ne veut pas peindre le monde extérieur tel que nos yeux le voient. Il s'intéresse aux liens entre sensat1ons et souvenirs et, par conséquent, à une perception du monde 1ntime et unique.

 

·  Il faut ensuite préciser la situation du passage. L'amour de Swann pour Odette a de quoi surprendre : il est aristocrate et cultivé, elle est une demi­mondaine sans éducation. L'origine de cette passion est la Jalousie, qui est sans cesse avivée et qui nourrit sans cesse l'amour de Swann. L'épisode relate les folies auxquelles la jalousie pousse Swann.

« malgré moi.

Toutes mes résolutions sont inutiles ; je pensai hier tout ce que je pense aujou rd'hui, et je fais aujourd'hui tout le contraire de ce que je résolus hier.

Il faut m'arracher de la présence de monsieur de Nemours ; 20 il faut m'en aller à la campagne, quelque bizarre que puisse paraître mon voyage ; et si monsieur de Clèves s' opini âtre5 à l'emp êcher ou à en vouloir savo ir les raisons, peut-être lui ferai-je le mal, et à moi-même aussi, de les lui apprendre.

» Elle demeura dans cette résolution, et passa tout le soir chez elle, sans aller savoir de madame la Dauphine ce qui était arrivé de la 2 5 fa usse lettre du vidamé.

1.

Défiance : méfiance.

2.

Ils ne laissèrent pas de lui ouvrir les yeux sur le hasard d'être trompée : ils lui ouvrirent les yeux sur la possibilité d'être trompée.

3.

Souff rir: accepter (cette passion).

4.

Manquer à : manquer à ses devoirs d'épouse.

5.

S'opiniâtre : s'entête.

6.

C'est cette lettre, qu'elle a crue destinée à monsieur de Nemours, qui a provoqué sa jalousie.

• Texte 2: Alfred DE Mus sET, La Confession d'un enfant du siècle (1836) No us somme s au déb ut du roman ; Octave, le héros, raconte ici un épisode fondat eur de sa jeune sse.

J'ai à raconter à quelle occasion je fus pris d'abor d de la maladie du siècle.

J'étais à table, à un grand souper, après une mascarade 1• Autour de moi mes amis richement costumés, de tous côtés des jeunes gens et des 5 fe mmes, tous étincelants de beauté et de joie ; à droite et à gauche des mets exquis, des f aco ns, des lustres, des fleurs ; au-dessus de ma tête un orchestre bruyant, et en face de moi ma maîtresse, créature superbe que j' idolâtrais.

J'a vais alors dix-neuf ans; je n'avais éprouvé aucun malheur ni aucune 10 maladie ; j' étais d'un caractère à la fois hautain et ouvert, avec toutes les espér ances et un cœur débordant.

Les vapeurs de vin fermentaient dans mes veines ; c'était un de ces moments d'ivresse où tout ce qu'on voit, tout ce qu'on entend vous parle de la bien-aimée.

La nature entière paraît alors comme une pierre précieuse à mille facettes, sur laquelle est gravé le 15 nom mystérieux.

On embr asserait volontiers tous ceux qu'on voit sourire, et on se sent le frère de tout ce qui existe.

Ma maîtresse m'avait donné rendez-vous pour la nuit, et je portais lentement mon verre à mes lèvres en la regard ant.

Comme je me retournais pour prendre une assiette, ma fourchette 20 tomba.

Je me baissai pour la ramasser, et, ne la trouvant pas d'abord, je. »

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