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Pierre de Ronsard, La Nouvelle Continuation des Amours , recueil dédié à Marie Dupin, une jeune paysanne

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

ronsard

Hé que voulez-vous dire ?

Êtes-vous si cruelle

De ne vouloir aimer ?

Voyez les passereaux

Qui démènent l'amour : voyez les colombeaux,

Regardez le ramier, voyez la tourterelle,

Voyez deçà et delà d'une frétillante aile

Voleter par les bois les amoureux oiseaux,

Voyez la jeune vigne embrasser les ormeaux,

Et toute chose rire en la saison nouvelle :

Ici, la bergerette en tournant son fuseau

Dégoise ses amours, et là le pastoureau

Répond à sa chanson ; ici, toute chose aime,

Tout parle de l'amour, tout s'en veut enflammer :

Seulement votre coeur, froid d'une glace extrême,

Demeure opiniâtre, et ne veut point aimer.

 

Pierre de Ronsard, La Nouvelle Continuation des Amours , recueil dédié à Marie Dupin, une jeune paysanne

 

 

Le sujet laisse théoriquement une liberté au candidat puisqu'il y est écrit «par exemple«. Il est évident toutefois que les thèmes énoncés caractérisent bien le sonnet et l'on peut suivre les indications fournies. Deux points relèvent l'attention : la description de la nature pour elle-même ; elle vise aussi à convaincre la femme de participer à la grande fête. Il convient donc de réserver une partie sur l'objectif qui oriente le texte. Par ailleurs, le mot «art« met l'accent sur les procédés poétiques. Cette partie, plus technique, se traite facilement avec la préparation scolaire.

 

Vous ferez de ce sonnet un commentaire composé. Vous pourrez, par exemple, analyser l'art avec lequel Ronsard a évoqué la nature en fête pour inviter celle qu'il aime à moins de froideur.

 

ronsard

« Introduction Deux cas se présentent : l'élève a étudié Ronsard lors de sa scolarité ou bien il part du texte sans indicationsprécises, si ce n'est celles fournies par le sujet (recueil dédié à Marie Dupin, une jeune paysanne). Premier cas Ronsard renonce à la poésie savante et érudite qui caractérise Les Amours de Cassandre.

Sous l'effet des critiques qui lui ont été adressées, il se tourne vers un style plus simple.

L'inspiratrice, la jeune paysanne deBourgueil, appelle une expression plus naturelle (1).

Marie est insensible à l'amour de l'écrivain et le poème chercheà la convaincre d'aimer.

Le goût vif de la nature, que Ronsard apprécie dans son Vendômois natal, constituel'essentiel du sonnet (2).

Il sera donc possible d'étudier comment le poète décrit la nature en fête, puis commentcette évocation vise à persuader Marie de participer à l'allégresse universelle (3). Remarques : (1) Le passage qui débute l'introduction situe le recueil dans le contexte littéraire.

Il signale l'évolution de la poésiede Ronsard. Ce passage dégage les thèmes principaux du texte. Il faut, en fin d'introduction, annoncer le plan de développement, ici en deux parties. Deuxième cas Les sentiments amoureux et la nature constituent les sources privilégiées du lyrisme (1).

Le poème proposéparticipe de cette inspiration, mais sur un mode simple et familier(2).

L'univers entier, plantes, animaux ethommes, est gouverné par la loi de l'amour.

Ronsard décrit un monde joyeux et heureux.

Ce spectacle présenté aulecteur, et à la jeune fille, devrait convaincre d'obéir au principe qui régit tous les êtres.

Tous ? Non, Marie s'exclutde cette règle et Ronsard le déplore (3).

Il sera...

(4). Remarques : Les deux thèmes sont relevés et rattachés à une notion littéraire. La tonalité du texte est dégagée. On développe davantage que précédemment le sens du poème. Annonce du plan comme pour le premier cas. Développement rédigé Le poème décrit tout d'abord une nature qui offre un spectacle joyeux.

Le choix des éléments est caractéristique :pour le monde animal, seuls les oiseaux sont représentés.

«Passereaux..., colombeaux..., ramier..., tourterelle», tous évoquent la douceur, la blancheur.

En un quatrain, quatre noms sont énumérés, c'est dire la variété, ladiversité qui s'attachent à cette espèce.

Le règne végétal n'est désigné que par deux éléments, «vigne» et «ormeaux».

Quant aux êtres humains, Ronsard a choisi /a «bergerette» et le «pastoureau» : des hommes au contact des animaux, proches de la nature.

Ces êtres posent bien le cadre naturel qui convient au poète. Chacun d'entre eux évoque la jeunesse : l'adjectif «jeune» qualifie la «vigne», le diminutif de «bergerette» souligne aussi la fraîcheur de cet univers qui trouve une confirmation dans «la saison nouvelle», le printemps.

Ici, nulle annonce du vieillissement qui incite dans d'autres poèmes à profiter de la vie.

Le mouvement anime le sonnet : lesadverbes de lieu, «ici», «là», «deçà», «delà» soulignent la diversité du paysage.

Mais ce mouvement est fragile, délicat : le verbe «voleter», l'adjectif «frétillante» suggèrent bien ce frémissement L'emploi de «par le bois» est dynamique, il donne une impression de passage que n'aurait pas réussi à évoquer la préposition «dans».

On comprend alors mieux la raison du choix des oiseaux comme représentants du monde animal.

Aériens, ilsaccentuent la liberté, la légèreté de l'ensemble.

Les allitérations en «v » dans le second quatrain s'accordent bienavec cette impression.

Pour exprimer l'allégresse, seul le chant convenait : de là les termes «dégoise» et «chanson».

La nature s'éveille à la vie. Le lien qui unit ces différents éléments s'appelle «l'amour».

Le sentiment revient sous des formes variées : adjectif, nom ou verbe, il imprègne tout.

Les plantes elles-mêmes ne sont pas inertes : le verbe «embrasser» a pour sujet «la jeune vigne» et les verbes «parler» et «veut» du deuxième tercet soulignent la vie.

Nous avons là une animation de toutes les parties de la nature.

Les échanges se produisent entre mêmes catégories (la bergeretteet le pastoureau) ou entre éléments différents (la vigne et les ormeaux). Mais cette description n'est pas gratuite.

Comme souvent chez Ronsard, elle a un but : convaincre. Cet objectif explique l'apostrophe qui ouvre le texte : «Hé que voulez-vous dire ?» Le ton est alerte et cherche à établir une communication véritable.

L'insistance des impératifs «voyez» offre au regard de la jeune fille le. »

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