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Poèmes épiques, romans picaresques (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 16/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

et de Chateaubriand (Les Martyrs, 1809).

 

Si le poème épique trouve ses formes modernes à l'écran, dans certains films de space opéra, d'heroic fantasy et de science-fiction, on peut également rappeler que la tradition originelle du long poème héroïque chanté survit grâce aux derniers aèdes albanais et dans la littérature orale africaine. L’épique reste de toutes les façons producteur de chefs-d'œuvre,

 

ne serait-ce que sous la forme parodique qu'illustre, par exemple, Ulysse de James Joyce (1922).

 

Caractéristiques du poème Epique

 

Le récit et les personnages

 

Récit éventuellement chanté, l'épopée rapporte en les exaltant les actions d'un héros exemplaire mêlées à des événements historiques, ou présentés comme tels, dans une lumière parfois clairement patriotique.

 

Mais ces faits sont contés avec un recul et une stylisation qui leur donnent la couleur du mythe, dont ils dérivent souvent : le poème épique accueille le merveilleux, par le biais de puissances supérieures et de personnages aux pouvoirs surnaturels, même il ne doit pas être pris par l'auditeur ou par le lecteur comme un conte.

 

II se distingue aussi du réci

L'auteur et le style

 

Longtemps les poèmes épiques ont été perçus comme l’expression plus ou moins anonyme d'un «peuple», au moment où celui-ci intègre la conscience historique de lui-même et s'efforce donc de chanter un passé reconstitué à la lumière de son présent.

 

Mais la cohérence de ces oeuvres relève très nettement de la création d’un auteur. Cette création a pu être modifiée au cours du temps et au fil des récitations orales, sous une forme qui a longtemps été tenue pour un genre poétique supérieur, que la Renaissance puis l’époque romantique se sont efforcées de réactualiser.

 

Le poète épique se pose comme un intermédiaire privilégié entre un temps reculé, qui accueille le merveilleux, et le présent de ses auditeurs/lecteurs, auxquels il rend sensible son intrigue en maniant également des procédés réalistes.

 

En vers ou en prose, le style soutenu, voire sublime, multiplie les variations. On parle parfois de «souffle épique» pour définir la démesure générale qui caractérise ces poèmes : les espaces parcourus y sont très vastes ; la nature, de dimension volontiers cosmique, est susceptible de se déchaîner de manière impressionnante, écrasant les forces humaines ; les souffrances sont fréquentes et violentes ;

« analytique .

Il est aussi exemplaire, par se s qualité s physiques et morale s, comme par se s défauts, et apparaît souvent comme un personnage civili sateur, voire fondateur , gagnant peu à peu la maîtrise de l'espace , qu'il sait faire fructifier , contre des ennemi s de toutes sorte s.

Sa force et son intelli gence pratique lui garanti ssent la gloire lors de ses fréquents combats contr e des personna g es humain s et divin s, doté s parfoi s de pouvoirs magique s L'auteur et le style Longtemp s les poèmes épiques ont été perçus comme l'expression plus ou moin s anonyme d 'un «peuple », au moment où celui -ci intègre la conscience historique de lui-même et s'efforce donc de chanter un passé recon stitué à la lumière de son présent.

• Mais la cohérence de ces œuvres relève très nettement de la création d 'un auteur.

Cette création a pu être modifiée au cours du temp s et au fil des récitation s orales , sous une forme qui a longtemps été tenue pour un genre poétique supérieur , que la Renais sance puis l'époque romantique se sont efforcée s de réactualiser .

• Le poète épique se pose comme un intermédiaire privilégié entre un temps reculé , qui accueille le merveilleux , et le présent de ses auditeurs /lecteurs, auxquels il rend sensible son intrigue en maniant également des procédés réalistes .

• En vers ou en prose, le style soutenu, voire sublime, multiplie les variations .

On parle parfois de «souffle épique » pour définir la démesure générale qui caractérise ces poème s : les espaces parcourus y sont très vastes; la nature , de dimension volontiers cosmique, est susceptible de se déchaîner de manière impressionnante , écrasant les forces humaines ; les souffrances sont fréquentes et violentes ; les personnages , nombreux; les rebondi ssements , multiple s; l'histoire s 'étend sur une longue durée.

• l es text es eux-même s sont longs (différence fondamentale avec la légende) , ce qui, ajouté à la nature orale des premières épopées, explique l'utilisation de procédés mnémotechniques dans la composition des poèmes épiques (fondements de l'intrigue assez simples , récurrence de certains épisodes, de certains motifs ...

qui participent à un rythme aux aspects homme sans honneur , qui raconte sa vie à la première personne , avec une grande cohérence -ill ême s i l'œuvre est restée inachevée.

Le personnage, dont le nom renvoie symboliquement au patron des Lépreux, va de maître en maître , au gré d e s es errance s, donnant lieu à de nombreus es caricature s visant l'É glise ou la noble sse , sur un ton où le comique l'emporte , alors que ses successeurs parais sent plus d ésench antés.

• Entre 1599 et 1604, Mateo Aleman publi e deux volumes de La Vie de Guzmcin d'Aifarache , l'un des chef s­ d'œuvre du genre picare sque.

L e personnage principal lutte contre sa condition misérable tout en réfléchi ssant sur lui-même , ce qui confère au roman une dimension plus clairement moralisatrice et philosophique; la conversion de Guzman est d 'ailleurs annoncée ...

mais toujour s reportée.

Les mésaventure s, à la fois drôles et cynique s, se succèdent , intercalée s dans des commentaires de portée générale , moins satiriques que quasi théologique s parfoi s : si la question de l'argent demeure un problème fondamental , c 'est à la lumière du péché et du déterminisme qu'elle e st abordée.

De nombreux plagiats témoignent du succès de ce roman , lui aussi inachev é .

• Francisco de Quevedo publie son Histoire de don Pablo de Ségovie en 1626 : le récit , d'un style brillant , est accommodé de scatologie et doit choquer le lecteur.

Seul le personnage de Diego Coronel représente une véritable noblesse , ce qui ne laisse plus guère de place aux réclamations et aux dénonciations du gueux .

• De même que ces grands romans canoniques , quelques-unes des Nouvelles exemplaires de Cervantès (1613), comme L'JIIustre Souillon et Rinconete et Cortadillo , voire Le Mariag e trompeur et Le Colloque des chiens , relèvent du picaresque ou, du moins, lui empruntent certain s éléments­ mais en sauvant toujours la morale.

Des récits moins brillants ont perpétué la tradition, en Espagne , parfois autour de personnages féminin s (les picaros) .

parfois litaniques) .

Le style épique vise f--------------1 le charme , la mémoire et l'adhésion de l'auditoire ou du lectorat.

LE ROMAN PICARESQUE LA NAISSANCE ESPAGNOLE • Le roman picaresque apparaît dans l 'Espagne du XVI' siècle, période de grande misère : des écrits sur la mendicité se répandent , contant sur un ton parfois burlesque, parfois sérieux et moralisateur , les aventures et les modes de vie de personnes itinérantes qui inquiètent les plus favorisés.

• Lozari/Jo de Tormes (1554), attribué à Diego Hurtado de Mendoza , est issu de ces petites histoires ou de ces fabliaux , ce qui peut expliquer une apparente fragmentation, mais il fonde surtout le genre en choisissant pour héros un FRANCISCO GOMEl DE QUEVEDO Y VILLEGAS (1580-1645) Ce grand poète du siècle d'Or espagnol, aristocrate, reprend de manière magistrale les éléments du genre picaresque, dont il signe aussi, d'une certaine manière, la fin.

Ne se souciant plus de thèses moralisatrices, il pousse en effet ses personnages dans leurs extrémités, faisant d'eux des pantins monstrueux, à l'image d'une humanité méprisable.

Ses dons de satiristes brillent aussi dans Histoire de don Pablo de Ségovie, chef-d'œuvre de la littérature espagnole baroque célèbre aussi sous les noms d'El Busc6n (le filou) ou El Gran Tacano (le grand ladre).

AUTRES LITitRATURES NATIONALES • Selon Maurice Molho, s i le g enre reste profondément ancré dan s la culture de l'Espagne baroque , on peut en reconna ître la structure , les thème s et les motifs dan s des littérature s étran gères et plus tardive s .

• Les Aventures de Simplicius Simplicissimus (1668 ), de l'Allemand Grimmelshausen , met en s c ène un personna g e pris dans les tourments de la guerre de Trente Ans et ballott é par la fortune , qui finit en ascète et ~~~~~~~~~~~~échappe ii- donc , lui, au déterminisme de la nais sance .

• La France a été sensible à l'influence espagnole , que l'on peut deviner dans La Vraie Histoire comique de Francion (1622 -1633 ) , de Charles Sorel , ou dans Le Page disgracié (1642 ) de Tristan t:Hermite , davantage transparaître une mentalité typique de l'Ancien Régime : si le héros trompe , vole , organise de basses besognes, il garde un bon naturel et finit anobli .

La psychologie, l'étude de mœurs, la foi dans le progrès , l'éloignement des problématiques religieuses rend ent le nouv eau picaro plus bourgeois; Marivaux y ajoute les sentiments , par exemple dans Le Paysan parvenu (1734-1735).

Le genre rencontre également le conte philosophique , comme en témoigne du marquis de Sade.

Jacques Je Fataliste et son maïtre (1778-1780) , de Diderot , voire certains romans • t:Angleterre du XVII' siècle a produit peu d'œuvres assimilables au picaresque, mais on peut en revanche considérer comme telle Mol/ Flanders (1722) , de Daniel Defoe : l'héroïne , pauvre et vaniteuse , qui subit maintes tribulations , sait réfléchir à ses propres expériences au sein de l'Angleterre puritaine- et le romancier la récomp ense par une fin heureuse , c e qui déroge à la tradition picaresque .

Le Tom lones (1749 ) de Henry Fielding lui emprunte aussi quelques éléments, mais le narrateur est omni scient et s e montre plutôt optimiste et nuanc é dans sa critique sociale.

De façon générale , l'évolution de la littérature picaresque se trouve concurrencée , au XVIII' siècle , par le roman réaliste (d'a scension sociale , d 'apprentissage ), plus positif dans ses présuppo sés.

• Le XXI' siècle offre de nouveaux récits picaresques, gardant des origines de ce genre complexe le mode de narration , la figure du picaro , les thème s et les motif s , en les actualisant : Les Confe ssions du chevalier d 'industrie Felix Krull (1954) et Le Tambour (1959) respectiveme nt (1952), entre autres , en témoignent.

• Un dernier exemple permet d 'oser un rapprochement entre épique et picaresque : Voyage au bout de la nuit (1932), de Louis-Ferdinand Céline, présente en Barda mu un picaro à la fois naïf, intéressé , porteur d'une critique sociale, voire d'une philosophie très pessimiste , sur fond d'épisodes parfois repoussants, souvent très violents, que le personnage surmonte au nom d'une armée anonyme d'oubliés ...

UNE tCRITURE DE LA MARCE Le personnage du gueux •le mot picaro , qui apparaît dans le second quart du XVI' siècle , dérive peut-être du vieux gascon picarel signifiant «fripon », par allusion aux mendiants picards souvent de mauvaise réputation au Moyen Âge .

Le terme désigne finalement le "gueux » : un être sans ressource , réduit à demander l'aumône .

Ce mot est donc péjoratif , d 'un point de vue social et moral , et qualifi e facilement , par gliss ement, le vagabond sans courage qui refu se de travailler , et qui e st volontiers libertin .

• Risible, le picaro des romans inspire la pitié : trompant les autres , il e st lui-m ême régulièrement e xploité et victime d 'illusions et de malchance s -qui peuvent s'expliquer par le hasard, mais aussi par son ascendance honteu se , selon les critères de la morale conservatric e en vigueur.

Car il a en général souff ert d 'une enfance malheureuse et sans éducation , et se s parents , s'il les conna ît , sont les stéréotypes des déclas s é s.

• Le picaro est en effet l 'antithèse de l'hidalgo espagnol, noble chrétien qui n 'a pas besoin d e travailler et qui est le soutien d'une royauté toujours plus sclérosée.

Évoluant dan s un milieu urba in , le picora annonce une société moderne qui peine à émerger; se s errances, selon des itinéraires symboliques , sont révélatrices à la fois d 'une aspiration et d'une condamnation du changement.

Avide d'argent , il fait l'expérience de la faim , de la prison ; les femme s qu'il rencontre sont le prétexte facile à des satires misogynes .

Le rom a n picaresqu e ne prétend pas explicitement au bonheur de pareils personnages , mais fait un appel discret au droit à la dignité, quand celle -ci est méritée.

• t:aspect marginal du picaro constitue un paradoxe du roman picaresque : quelle confiance, en effet, attribuer à un narrateur de basse condition, volontiers tricheur, et qui joue à se mettre en scène ? t:une des conséquences est en tout cas le caractère souvent spirituel, à la fois cocasse et cruel , de ce genre littéraire.

Entre satire et conservatisme • la littérature picaresque s'est développée en oppo sition à d'autre s genres fort prisés dans l'Espagne où elle est née, comme les histoires de chevalerie , le s pasto rales d'inspiration italienne , où le merveilleux et l'idéalisme sont de rigueur : le roman picaresque prend le contre-pied de ces images parfaites de l'humanité .

En tant que roman , dans un sens assez moderne , il présente des expériences issues d'un quotidien sans gloire obligée , avec des accents souvent folkloriques .

Il propose ainsi un éclairage plus sinistr e de l'époque et de l'homme en général, sur un ton plus ou moins moralisateur, et plus ou moins comique, selon les auteurs .

• t:inachèvement des premiers grands romans picaresques fait écho aux incertitudes baroques de l'époque :la narration sous form e d'autobiographie fictive encourage les interprétations d'un récit certes très orienté , mais aussi, finalement, peu fiable.

• les caractéristique s parfois protestataires du genre vont s 'émousser avec le temps et les changements sociau x et politiques .

Toutefois, il ne fut jamais pleinement contestataire : ses qualités réalistes et son mépris de la psychologie servent tout autant la satire que l'expression d 'une morale religieuse, qui ne se soucie pas de rechercher, par exemple , les causes de la misère .. »

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