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PORT-ROYAL, de Sainte-Beuve

Publié le 14/03/2019

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PORT-ROYAL, essai de Sainte-Beuve, en 6 livres (1840-1859). L'intérêt de Sainte-Beuve pour Port-Royal et le jansénisme remonte aux années du Cénacle : Amau-ry, le converti de Volupté (1834), écrira combien fut grande son impression « d'un si récent exemple des austérités primitives ». Et Sainte-Beuve parlera d'« une Rome à ma portée » (lettre à J.-J. Ampère, nov. 1834). Ayant confié ses projets d'un ouvrage sur Port-Royal à ses amis suisses, il fut invité à donner un cours sur ce sujet à Lausanne (nov. 1837 - mai 1838) ; c'est de ce matériau transposé et sans cesse enrichi et remanié, repris et abandonné au gré des tribulations professionnelles, que naîtra Port-Royal. Sainte-Beuve se propose de « dégager l'héroïsme chrétien, la littérature de cette forte école » (Avertissement de 1866). Héroïsme, car Port-Royal est saisi dans son essor militant, quasi violent, qui l'arrache au xvie s. (c'est-à-dire à Montaigne). Port-Royal est ainsi assimilé à une « espèce de Réforme en France », Saint-Cyran à une sorte de « Calvin intérieur » à Rome. Port-Roy al serait l'« essor anticipé d'une sorte de

Tiers-État supérieur » — la littérature constituant le contrepoint et en quelque sorte la vérification du contenu dogmatique. Ce double intérêt fait de Port-Royal « une méthode pour traverser le siècle ». Au livre VI, Sainte-Beuve condense en quelques formules les temps forts et les coupes de l'ouvrage : « journée du Guichet », agrandissement avec Saint-Cyran, « repos en son milieu avec Pascal », résistance avec Arnauld, enfin couronnement avec Athalie. Le livre I, « Origine et renaissance de Port-Royal », relate la fondation, puis la «journée du Guichet», véritable « scène primitive » du couvent qui consacre la clôture ; la réforme est portée à l'extérieur, les moniales sont devenues de « grandes 

beuve

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)ffi Port-Royal Les trois mille pages de cet ouvrage publié de 1840 à 1859 sont le développement et l'approfondissement du cours professé à l'Académie de Lausanne en 1837-1838.

Sainte-Beuve- ille confie dans Volupté- s'intéresse à Port-Royal dès sa «conversion», et Lamennais l'en­ courage sans doute à étudier un mouvement religieux indépendant du pouvoir politique et de l'autorité romaine.

Mais le dessein originel- vivre par l'imagina­ tion une pieuse retraite qui préserve des dissipations de la conduite quotidienne- s'élargit bientôt : la biogra­ phie du monastère, fondée sur une masse de documents de première main, devient un vaste tableau de la littéra­ ture et de la spiritualité du xvne siècle français.

Synopsis.- Au livre 1," Origine et renaissance de Port­ Royal», après avoir raconté les vicissitudes de la commu­ nauté jusqu'à l'entrée au cloître de Jacqueline Arnauld, les origines de la famille Arnauld, la réforme du monastère par Jacqueline devenue la mère Angélique ( 1608).

Sainte­ Beuve évoque, par comparaison, le Polyeucte de Corneille et le Saint-Genest de Rotrou, la spiritualité de saint François de Sales, qui fut un moment directeur des religieuses.

Le livre Il est consacré au "Port-Royal de M.

de Saint-Cyran» (1636-1639) : par l'intermédiaire de ce sévère directeur pénètrent les idées de Jansénius sur la grâce, tandis que se forme, autour de M.

Le Maître, le groupe des "solitai­ res», laïcs qui s'adonnent auprès du monastère, à la prière et à l'étude; Sainte-Beuve en trace les portraits, nous guide dans le labyrinthe des controverses théologiques de l'Au­ gustinus de Jansénius et de la Fréquente Communion (1643) d'Antoine Arnauld, et nous fait assister aux premiè­ res persécutions.

Le livre Ill est une évocation précise et vivante du génie de Pascal, sommet de la culture classique.

Au livre IV sont examinées les "écoles de Port-Royal», avec leurs maîtres et avec leurs élèves restés obscurs ou, comme Racine, devenus célèbres.

Le livre V retrace l'his­ toire de " la Seconde Génération de Port-Royal », celle d'Arnauld et de Nicole, marquée par la grande persécution de 1660-1668, et la paix fragile qui suit; cet. »

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