Première partie, chapitre 8. De « Il y eut un long silence ; un silence douloureux et profond «jusqu’à «... Comme j’aimais tout ça ».
Publié le 16/03/2020
Extrait du document
UN MONOLOGUE DE L'OBSESSION
La phrase qui amorce les paroles de Forestier offre le même rythme un peu monotone que celle qui évoquait le silence :
« Et Forestier/se mit à parler/d’une voix/saccadée,/essoufflée,/
4 + 5 + 3+ 3 + 3
déchiran/te à entendre. »
3 + 4
Les assonances en [e] et en [â], et les trois adjectifs qui caractérisent la voix renvoient également à la construction de la phrase initiale, comme si les paroles qui vont suivre avaient le même sens que le silence qui précédait. D’ailleurs, les points de suspension disent aussi bien l’essoufflement de Forestier que l’amorce d’un silence auquel il se sait bientôt condamné.
L’opposition entre les pronoms « moi » et « vous » marque le reproche sous-jacent que le mourant fait aux vivants. Le pathétique de cette plainte est renforcé par le décompte qu’il fait des jours qui lui restent : l’espoir, la volonté de vivre apparaissent dans le crescendo (il va de huit à trente et non l’inverse) et dans l’emploi du futur («j’en verrai »). Mais l’obsession
«
10'.!I LE TEXTE A ,L'EXAMEN
face à la mort.
La répétition du mot « silence » attire
l'attention et introduit
un rythme lyrique :
« Il y euUun long silence ;/un silence/douloureux/et profond.
»
3+ 4 / 3 + 3 + 3
Un rythme presque parfaitement régulier qui traduit
l'accablement, d'autant plus qu'il est renforcé par l'asso
nance des voyelles nasales [ a] et [ 3] et les [ i] de
« silence ».
Le chiasme des adjectifs ( « long » avant
« silence », « douloureux et profond » après) clôt la
phrase, crée
une sorte de pause qui reproduit ce silence
et met ainsi
en valeur le sens de.
»
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