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Présentation générale de l'oeuvre de Rousseau

Publié le 17/01/2022

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Cette étude renvoie à : Les Confessions, Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, n° 181, Paris, 1968. Rousseau est le premier écrivain dans l'histoire littéraire qui ait attaché une aussi large place à la narration des circonstances entourant la composition de ses oeuvres, qui ait aussi soigneusement expliqué le sens de son entreprise, souligné l'évolution de ses idées, accentué ou escamoté ses contradictions et instruit sans relâche son propre procès.

« Dieu réparateur. IV - UN ROMAN TOTAL Fiction et réalité Julie ou la Nouvelle Héloïse, lettres de deux amants, permet à Rousseau d'offrir dès 1756 une âme à la solitude, de prêter au personnage de Saint-Preux, son double, les plaintes de Jean-Jacques, d'exalter enfin l'amitié parfaite et lajoie éter nelle.

Ce long roman épistolaire polyphonique renouvelle le genre de la pastorale en associant dans un paysage suisse le romanesque au lyrisme et la philosophie à l'utopie. L'élargissement du genre romanesque Synthèse de la pensée de Rousseau, La Nouvelle Héloïse cristallise, à travers des personnages en évolution constante et dont la vérité ultime échappe au lecteur, la plupart des aspirations ou des questions qui hantent en1760 les contemporains de l'écrivain : l'amour de la nature, l'ivresse de la passion, les souffrances de l'âme sensible,le poids des contraintes sociales, le cosmopolitisme, l'exaltation de la vertu, le renouveau de la religion, l'éloge de lafamille, l'enthousiasme de l'amitié, l'apologie de l'isolement, le sentiment de l'éphémère, la dialectique du désir et del'ennui, la présence de la mort. V - LA VOLONTÉ DE SE JUSTIFIER Le besoin de s'expliquer En 1762, Rousseau écrit à Malesherbes, directeur de la Librairie, c'est-à-dire de la censure royale, chez qui il atoujours trouvé protection et sympathie, quatre lettres successives, véritable autoportrait où se manifeste lebesoin anxieux de s'expliquer et de se justifier.

Après la condamnation de l'Émile, c'est encore à une explication de sa personnalité qu'il recourt pour se défendre dans sa Lettre à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris. L'autobiographie La conviction obsessionnelle qu'existe contre lui une conjuration le plaçant en position d'accusé devant unesociété hostile le conduit à décider de se justifier par un livre d'une sincérité sans exemple, Les Confessions, rédigées de 1765 à 1770.

Loin de s'humilier, il glisse souvent vers l'apologie et l'affirmation de son innocenceradicale.

Dès qu'il cesse de laisser refluer sa mémoire vers les heures heureuses de son existence, Rousseau seprésente comme la victime de la fatalité et d'un complot : la société pervertie le contraint à l'isolement, puis àla fuite. Convaincu que le monde refuse de l'écouter, Rousseau ne s'adresse plus qu'à Dieu dans ses Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques (1772-1776) : se dédoublant et suscitant un long débat douloureux, parfois mené dans une atmosphère de cauchemar, il y répète fiévreusement qu'il est bien l'auteur de ses œuvres et que sa vie est celled'un homme idéal vivant selon la simplicité de la nature. De l'évasion à l'extase Le monologue apaisé et inachevé des Rêveries du promeneur solitaire reprend, sous une forme lyrique, le conflit entre la sincérité du coeur et la société des hommes, intégré à l'évocation des promenades de Rousseau autour deParis et épuré par le souvenir.

Jean-Jacques découvre que l'art d'être heureux consiste à écarter les obstacles pourcéder à la rêverie : la source du bonheur est en lui-même, à la pointe extrême de la conscience, avec le sentimentde l'existence, et il s'abandonne enfin au seul plaisir d'écrire en toute plénitude.. »

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