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PRESSE LITTÉRAIRE

Publié le 14/03/2019

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PRESSE LITTÉRAIRE. Dès la seconde moitié du xviie s. apparaît une presse « littéraire », ou plutôt culturelle, qui vise à rendre compte de la production éditoriale et de l'ensemble des activités intellectuelles. Avec le Journal des savants (1665) se fixe le sens moderne du mot « journal » défini comme « ouvrage périodique qui, paraissant régulièrement au temps marqué, annonce les livres nouveaux ou nouvellement imprimés, donne une idée de ce qu'ils contiennent et sert à conserver les découvertes qui se font dans les sciences, en un mot ouvrage où l'on recueille tout ce qui arrive journellement dans la république des lettres ». Mais l'ambitieux objectif de diffusion d'une connaissance envisagée de façon exhaustive, dans l'espace et dans le temps (fonction d'archive), fut peu à peu abandonné au profit d'une spécialisation accrue. D'autre part, sous l'influence britanni-

que (Addison, Steele), de nouveaux titres témoignèrent d'un idéal d'objectivité, de neutralité : le Spectateur français (1722) de Marivaux, le Pour et le Contre (1732) de l'abbé Prévost. À une époque où le débat public sur la politique et la religion n'était guère possible, cette presse aux formes déjà diverses permit la constitution d'un « espace public littéraire » (Habermas) qui regroupait les élites bourgeoises dans un usage critique de la raison.

« La critique littéraire et la Presse. Un des phénomènes les plus caractéristiques de la vie littéraire de la période 1760-1820 est l'importance de plus en plus considérable que prend la presse et la critique littéraire. Avant la Révolution, les principales revues, comme le Mercure de France, et la Correspon­ dance de Grimm, rendaient compte des ouvrages nou­ veaux.

D'autres, comme l'Année littéraire de Fréron, révélaient, avec beaucoup de. zèle et de compétence, les littératures anglaise et allemande. Mais ces revues n'avaient pas, en fait, grande influence sur la produc­ tion littéraire; les critiques n'avaient pas de conceptions littéraire personnelle; ils cherchaient simplement à renseigner les lecteurs.

Le développement de la presse quotidienne, après la Révolution, l'élargissement énorme du public qu'il s'agissait de renseigner, la diversité des tendances que révélaient les œuvres nouvelles, tout contribua, après 1800, à donner à la critique littéraire plus d'éclat et plus de poids. Mais cette critique ne cessa de se dresser contre toutes les tentatives nouvelles, au nom du bon goût et de la tradition classique.

La Harpe (1739-1803) professe de 1786 à 1798 dans une sorte d'Académie, le Lycée, un cours d'Histoire de la Littérature, qui remporte un succès continu. Il juge les ouvrages, plutôt qu'il n'explique les causes qui les ont provoqués. Superficiel sur l'antiquité, absolument ignorant de tout ce qui précède le siècle de Louis XIV, il est, sur les auteurs qu'il connaît le mieux et qu'il. »

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