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Principaux thèmes des romans de Malraux

Publié le 27/03/2015

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La parade de la volonté de puissance

 

Pour Malraux, rien n'est pire que la fuite de l'homme face à sa condition: mieux vaut mourir en affirmant sa puissance que se soumettre au destin. Ainsi, un grand nombre de ses protagonistes ont un comportement extrême face à l'irrémédiable, consistant à défier la mort, au risque de se perdre.

L'étrangeté à soi. «Pour moi            que suis-je ? «: cette interrogation de

 

Kyo est au coeur de la représentation que Malraux donne d'un sujet étran­ger à lui-même, et qui est, pour lui-même, un «monstre incomparable«. Cette étrangeté est figurée par un épisode de La Condition humaine sur lequel l'auteur revient à plusieurs reprises: Kyo ne reconnaît pas sa voix enregis­trée. La méconnaissance de soi peut prendre un caractère inquiétant lorsque, par exemple, le personnage découvre soudainement son goût pour le meurtre (Tchen), pour le sadisme (Katow) ou pour l'abjection (Kyo). Le cauchemar obsédant, le ressassement d'expériences traumati­santes, le vertige auquel aboutit souvent l'introspection contribuent à don­ner une vision très négative de l'inconscient humain, dont la nature fon­damentalement irrationnelle, absurde et incompréhensible déjouerait, selon Malraux, toute tentative d'analyse (voir Texte 6, p. 250).

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« LES ROMANS DE MALRAUX Perken est ainsi encerclée par les Moïs, qui menacent d'y mettre le feu; emprisonné dans le préau des condamnés à mort, Katow sait qu'il sera brûlé vif; ligoté à un autre prisonnier, Hernandez attend d'être fusillé, et que se réalise «ce qui l'a si souvent obsédé, l'instant où un homme sait qu'il va mourir sans pouvoir se défendre».

Cette scène peut se référer à la célèbre représentation que donne Pascal de la condition humaine: Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes et tous condamnés à mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, se regardant les uns et les autres avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour.

C'est l'image de la condition des hommes.

Mais la référence à la vision pascalienne n'épuise pas ce qui, pour Malraux, fait ici question.

La tragédie de la mort réside en effet également en ceci qu'elle «rend irrémédiab/,e ce qui l'a précédée, irrémédiab/,e à jamais» (La Voie roya/,e), «qu'elle transforme la vie en destin, qu'à partir d'elle rien ne peut plus être compensé» (L'Espoir).

L'étrangeté à soi.

«Pour moi [ ...

], que suis-je?»: cette interrogation de Kyo est au cœur de la représentation que Malraux donne d'un sujet étran­ ger à lui-même, et qui est, pour lui-même, un «monstre incomparab/,e ».

Cette étrangeté est figurée par un épisode de La Condition humaine sur lequel l'auteur revient à plusieurs reprises: Kyo ne reconnaît pas sa voix enregis­ trée.

La méconnaissance de soi peut prendre un caractère inquiétant lorsque, par exemple, le personnage découvre soudainement son goût pour le meurtre (Tchen), pour le sadisme (Katow) ou pour l'abjection (Kyo).

Le cauchemar obsédant, le ressassement d'expériences traumati­ santes, le vertige auquel aboutit souvent l'introspection contribuent à don­ ner une vision très négative de l'inconscient humain, dont la nature fon­ damentalement irrationnelle, absurde et incompréhensible déjouerait, selon Malraux, toute tentative d'analyse (voir Texte 6, p.

250).

La séparation.

Étranger à lui-même, l'individu semble voué dans son rapport à autrui, à l'épreuve de la différence.

L'expérience répétée de la solitude contribue à donner du personnage l'image d'un être irrémédia­ blement séparé: «Il n'était pas des /,eurs » pense Tchen au milieu de ses compagnons d'armes, tandis que Kyo déclare: «/,es hommes ne sont pas mes semblab/,es "· Si Le Temps du mépris et Les Noyers de l'Altenburg se concluent sur la figure d'un accord, la fin des autres romans creuse ainsi la théma­ tique de l'éloignement, de la distance ou de la séparation: Carine étreint le narrateur, mais sa mort est imminente, Perken regarde Claude «comme un être d'un autre monde'" Gisors embrasse May, qui lui répond avec «un orgueil amer», et Manuel écoute seul «des symphonies de Beethoven».

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