Publication et accueil de Madame Bovary de Flaubert
Publié le 23/11/2012
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Dès la parution de Madame Bovary dans la Revue de Paris, cette étrange vieille demoiselle va entretenir avec Flaubert une longue correspondance, sans qu'ils se rencontrent jamais.
Mlle de Chantepie vit à Angers, c'est une mystique tourmentée qui partage sa vie entre la charité et la littérature, une sorte de provinciale éclairée, un peu illuminée même, une de ces bourgeoises qui vont se reconnaître dans Emma et assurer, loin des cabales parisiennes, le succès du roman. Les lettres qu'elle écrit à Flaubert sont un rare témoignage de ce qu'a pu ressentir un lecteur anonyme de 1856, mieux qu'un lecteur: une lectrice. Ses pages émouvantes, intelligentes et passionnées, sont celles d'une admiratrice inconditionnelle, bientôt discrètement amoureuse, qui s'attache à expliquer sa fascination de lectrice tout en cherchant à comprendre les intentions de l'auteur.

«
Madame Bovary 1 133
de Paris:« Les lauriers qu'on s'y arrache sont un peu
couverts de merde, convenons-en.
» On pouvait être
moins grossier, mais guère plus explicite.
«Madame Bovary (mœurs de province) par Gus
tave Faubert»
C'est ainsi, sur une faute d'orthographe dans le nom
de 1 'auteur, que la célèbre
Revue de Paris annoncera la
publication prochaine, en
six livraisons, de Madame
Bovary.
Le ton est donné: l'affaire commence donc sur
un
malentendu.
Mais que s'est-il passé pour que Flaubert change
d'avis et
se décide à publier? La correspondance ne
nous
le dit pas.
Le fait est que l'écriture du roman ne
s'est pas achevée dans l'euphorie de l'œuvre accom
plie, bien au contraire.
A Bouilhet qui a suivi la pro
gression du travail, il confie:
«Ç'a été un grand mécompte et il faudrait que le suc
cès fût bien étourdissant pour couvrir la voix de ma
conscience qui me crie:
raté.»
Cependant, dès l'annonce de la publication, Flaubert
va
se lancer et se démener plusieurs mois durant dans
«cette fange» des milieux littéraires, et bientôt judi
ciaires.
Son premier obstacle est l'éditeur même.
Flau
bert a dû
se battre pour que son manuscrit ne soit pas
remis à un de
ces spécialistes qui, selon Du Camp, en
aurait fait
«pour cent francs» « une chose vraiment
bonne»! Voilà qu'il est obligé de négocier une à une
les nombreuses coupures que le directeur de la revue a
l'intention d'opérer dans son œuvre.
On imagine les
colères.
Puis Flaubert finit par s'incliner et autorise que
l'on coupe la scène du fiacre, entre autres.
Il obtient,
en échange, que soit précisé qu'il ne s'agit là que de
fragments.
Ah, mais
!
Ces pudeurs éditoriales, pourtant, n'auront servi
qu'à attiser le feu.
Quels sombres épisodes cachent.
»
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