Quand pour la difficulté, vous mettriez un plus du côté de la comédie. Jusqu'à la réplique de Climène: Je crois être du nombre... Critique de l'Ecole des Femmes.
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
Molière oppose la comédie à la tragédie, parce qu’il avait eu à souffrir descritiquesdescomédiensdel’HôteldeBourgogne. Lui-même s’était essayé, comme auteur et comme acteur, dans le genre sérieux. Sans succès. De là le ton un peu vif de la tirade de Dorante. On sent quelque rancune. Racine montrera qu’on peut peindre aussi d’après nature dans la tragédie. En réalité, il s’agissait moins de l’opposition entre deux genres, tragédie et comédie, qu’entre deux écoles, celle de 1660, dont Molière a été l'initiateur, et celle qui avait précédé et dont Corneille est le plus illustre représentant.
«
MOLIÈnE
179
•
Vous êtes orfèvre, M.
Josse.
» Il vaut mieux discuter point
par point ses affirmations et essayer d'en voir le pourquoi
et la portée.
I.
Procès de la tragédie ou plutôt de Corneille.
Rappelons-nous les dates:
Critique, 1663; Andromaque, 1667.
C'est donc à Corneille qu'il pense.
Se guinder sur de grands
sentiments :
affecter une élévation d'âme exagérée.
Cf.
Horace
431-452.
Braver envers la fortune.
Cf.
Monologue de Camille,
acte IV, sc.
1V.
Dire des injures aux Dieux.
Cf.
Horace, y.
423-30.
Racine ne parlera pas autrement dans la préface de
Britannicus:
i Que faudrait-il pour contenter des juges si difficiles? Il ne
faudrait que s'écarter du naturel pour se jeter dans l'extraor-
dinaire....
Il faudrait, par exemple, représenter quelque héros
ivre (Attila) qui se voudrait faire haïr de sa maîtresse de gaieté
de coeur, un Lacédémonien grand parleur (Agésilas), un con-
quérant qui ne débiterait que des maximes d'amour (César,
dans
La Mort de Pompée),
etc.
• L'un et l'autre reprochent
donc à Corneille de faire des •
portraits à plaisir a
et de «
laisser
le vrai pour attraper le merveilleux.
On pourrait essayer de justifier notre grand tragique : ses
héros, au moins dans les chefs-d'oeuvre, pour exceptionnels
qu'ils soient, restent vrais et vivants.
Mais il est certain qu'il
recherche le grand, le rare, l'extraordinaire, et que c'est par
la comédie, avec Mblière, que le naturel et la vraisemblance
ont repris possession de la scène et même de la littérature.
II.
But de la comédie
I Entrer comme il faut dans le ridicule des hommes, montrer
ce que leur conduite, leurs gestes, leurs paroles peuvent avoir
de plaisant, sans qu'ils s'en doutent.
Rendre agréablement les
défauts de tout le monde.
C'est là, en effet, le domaine propre
de la comédie, tandis que la tragédie se réserve les grands
sentiments et les violentes passions.
Molière a admirablement
réussi.
Rappeler comment il souligne la sottise du marquis de
la
Critique
(Tarte à la crème), la suffisance du Bourgeois
gentilhomme (Holà! mes deux laquais!), etc.
2.
Faire des portraits ressemblants, faire reconnaître les gens
de son siècle.
Toute la société du xvii» siècle revit, en effet, dans
les comédies de Molière (précieuses, marquis, bourgeois, etc.)..
»
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