Quart Livre commentaire
Publié le 17/04/2016
Extrait du document
«
longues et amples, comme sont les aesles d'un moulin à vent » : le cochon a-t-il ou non des ailes de moulin à
vent ? o Un délire qui a sa cohérence Cette folie a toutefois une certaine logique : Mardigras, apprendra-t-on au
chapitre suivant, est le dieu de la guerre des Andouilles ; Gymnaste le nomme d'ailleurs « Gradimars » au début
de notre chapitre.
Dès lors, l'apparition de la moutarde est doublement logique : - On mange les saucisses
avec de la moutarde - Il y a un rapport entre la moutarde qui monte au nez, la colère et la guerre : c'est là sans
doute que le nom de l'île trouve son explication.
o Une armée de cuisiniers A cet adversaire particulier, répond
une armée particulière ; c'est ainsi que les « bons soudars » (bons soldats) de frère Jean sont équipés non
d'instruments de guerre, mais d'instruments de cuisine, car ils sont « soubdars culinaire » (soldats culinaires) -
Certains pour faire le feu : landier, contrehastier (chenet), fourguons (tisonnier), tenailles, pales (pelles).
-
Certains propres à la cuisine : paelle (poêle), cocquasses,(chaudron) grisles (grils), lichefretes,(lèchefrites)
marmites - Chez certains d'entre eux, on peut soupçonner une allusion sexuelle : mortiers et piston (pilon),
ramons (balais) ce dernier en particulier n'a que très indirectement à voir avec la cuisine.
1 Herméneutique : qui recherche un sens caché 2 Donner : vocabulaire militaire : on peut donner
du canon, faire donner la cavalerie, etc.
3 Rompre les andouilles aux genoux : faire des efforts inutiles en
essayant de casser des saucisses comme on le ferait d'un bout de bois. o La guerre, une joyeuse boucherie
stupide.
La guerre est donc ici au sens propre une boucherie, joyeuse en l'occurrence, puisqu'on y taillade des
« andouilles », « godiveaux » et « saucissons » ; l'ouverture de la « truie » géante où sont dissimulés les
cuisiniers dirigés par frère Jean évoque ainsi les banquets romains4.
La guerre est ? comme toute guerre ?
stupide et absurde : les andouilles, étant des andouilles, ont attaqué la troupe de Pantagruel par erreur, le
prenant pour un serviteur de Quaresmeprenant, leur ennemi commun.
2) La parodie ou la reprise comique de
formes littéraires traditionnelles o L'épopée et le roman de chevalerie Le texte suit un schéma récurrent dans
les récits épiques: les renforts sortent par surprise, attaquent dans un grand cri, sèment la confusion dans le
camp ennemi, dont la fuite prélude au massacre5 .
La « Truie » géante où sont cachés les soldats de frère Jean
parodie bien sûr le cheval de Troie.
Il y d'ailleurs une certaine ressemblance phonétique.
Le mot « navrées » (=
blessées) est caractéristique du roman de chevalerie.
Le narrateur semble oublier qu'il est censé être un témoin
de ce qu'il raconte et adopte le style du roman médiéval : « Le conte dict que ».
Il affiche aussi une certaine.
»
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