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Raymond Picard : Racine et la vérité

Publié le 16/07/2012

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racine

Par ailleurs, la polysémie de la littérature fait sa richesse, le texte littéraire ne peut donc être réduit à son simple sens littéral. Ce serait réduire le langage lui-même que de lire le texte au travers du seul sens premier de chaque mot. Ainsi, toute la grandeur du langage réside dans sa polysémie et le fait que chacun perçoive le texte dans un sens différent. Nous pouvons citer Roland Barthes dans Sur Racine : « Ecrire, c’est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, à laquelle l’écrivain, par un dernier suspense, s’abstient de répondre. La réponse, c’est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté ; mais comme histoire, langage et liberté changent infiniment, la réponse du monde à l’écrivain est infinie. « Ainsi, chaque lecture est différente en fonction du lecteur, il a donc une infinité de lectures possibles pour chaque texte, il est donc quasiment impossible de déceler dans un texte ce que l’auteur a voulu provoquer exactement, la lecture qu’il a envisagée lui-même. Ainsi, le texte de Proust dans Contre Sainte Beuve, « L’article dans “Le Figaro” «

Raymond Picard : Il y a une vérité de Racine, sur laquelle tout le monde peut arriver à se mettre d'accord

racine

« dans un sens différent.

Nous pouvons citer Roland Barthes dans Sur Racine : « Ecrire, c’est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, àlaquelle l’écrivain, par un dernier suspense, s’abstient de répondre.

La réponse, c’est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté ;mais comme histoire, langage et liberté changent infiniment, la réponse du monde à l’écrivain est infinie.

» Ainsi, chaque lecture est différente en fonction du lecteur,il a donc une infinité de lectures possibles pour chaque texte, il est donc quasiment impossible de déceler dans un texte ce que l’auteur a voulu provoquer exactement,la lecture qu’il a envisagée lui-même.

Ainsi, le texte de Proust dans Contre Sainte Beuve, « L’article dans “Le Figaro” » : « Ces images que je vois sous mes mots, jeles vois parce que j’ai voulu les y mettre ; elles n’y sont pas.

Et si même pour quelques-une j’ai réussi en effet à les faire passer dans ma phrase, mais pour les voir etles aimer il faudrait que le lecteur les ait dans son esprit et les chérisse ! ».

Nous voyons par ce passage que l’auteur ne parvient pas toujours à transmettre sa pensée,car pour bien penser le texte il faut avoir préalablement en son esprit les mêmes idées que l’auteur lui-même avait.

Nous percevons ainsi la difficulté, voirel’impossibilité, pour le simple ou pour le critique, de soulever la vérité d’un texte lorsqu’il ne l’a pas écrit lui-même.

La bonne interprétation des textes passe alors parl’acquisition d’une certaine érudition, et d’un certain nombre d’attentes préalables pour bien recevoir le message transmis par l’auteur.

Pour tout cela, nous nepouvons pas affirmer que le critique trouvera une vérité sur une œuvre, sur laquelle tout le monde pourra s’entendre.Pour finir, la vérité d’un texte littéraire réside peut-être ailleurs que dans la simple recherche des messages qui ont voulu être transmis par l’auteur.

En effet, nouspouvons dire que « le plaisir d’une lecture garantit sa vérité ».

Ainsi, l’acte critique est un acte de création, le critique crée sa vérité du texte.

C’est un renouveau del’œuvre qui se construit.

Remy de Gourmont parle de « critique créateur.

» En effet, selon lui, le travail critique recrée l’œuvre et de cette manière en crée sa valeur.La vérité du texte se trouve donc dans son remaniement perpétuel et individuel qui se fait à chaque lecture et à chaque travail critique.

Il existe donc une infinité deréalités pour chaque texte, celles-ci se forment au travers de la lecture et surtout du travail du critique qui en crée sa valeur pour l’exposer ensuite au monde extérieuret lui donner la renommée qui lui correspond.

Toutefois, même si l’erreur demeure possible dans l’attribution de valeurs des textes, cela n’a pas de conséquencegrave et les ouvrages trouveront toujours leur gloire dans d’autres lectures dont ils seront sujets. Ainsi, la citation de Raymond Picard nous a conduit à voir ce que pouvait désigner le terme de vérité dans la critique.

Nous pouvons de cette manière affirmer qu’ilne peut y avoir UNE vérité sur laquelle tout le monde puisse arriver à se mettre d’accord.

Mais il existe en réalité une multitude de vérités de chaque texte littéraire,celles-ci par la polysémie du langage, par la pluralité des styles et manières d’écrire, mais aussi par la multitude de lectures possibles, correspondant chacune à unlecteur spécifique qui aura un regard critique différent sur chaque texte.

Ainsi, même si le critique ne parvient pas à soulever une seule et unique vérité d’un texte,son travail n’est pas pour autant sans intérêt car il permet d’en créer la valeur, et d’afficher celle-ci au grand public.. »

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