Religion et morale
Publié le 12/01/2012
Extrait du document

Éléments de réflexion pour la dissertation ou pour l'entretien oral.
Une religion immorale
Initialement convaincue que la foi est la condition nécessaire et la garante de
la vertu, la maréchale représente l'opinion la plus généralement admise au XVIIIème; au contraire, Diderot fait entendre la voix contestataire des philosophes matérialistes, mais non immoralistes, soucieux de fonder une morale laïque, indépendante de toute religion. Pour ce faire, il va affirmer qu'un athée peut être aussi, ou même plus vertueux qu'un croyant, dont le comportement n'est dicté que par la crainte de la damnation. Or, "/a tentation est trop proche; l'enfer est trop loin" : le croyant peut donc commettre bien des entorses à la morale. La maréchale en vient ainsi à admettre qu'elle "prête à Dieu à la petite semaine" ou que "on croit, et tous les jours on se conduit comme si l'on ne croyait pas".

«
-La "nature" n'incite-t-elle pas au mal comme au bien, n'est-elle pas
indifférente à de
tels critères?
- Comment
jug_er en son nom _des-normes et des pratiques culturelles?
-Quel sens et quelles limites donne-t-on au concept de "natu~e·; -etc.?
Malgré ces difficultés, Diderot explique que cette morale laïque vise
essentiellement
à concilier J'intérêt général d'une nation, ou de J'espèce humaine,
avec
les intérêts particuliers des individus : "faites que le bien des particuliers soit si
étroitement lié avec Je bien général, qu'un citoyen ne puisse presque pas nuire à la
société
sans se nuire à lui-même ; assurez à la vertu sa récompense, comme vous
avez assuré
à la méchanceté son châtimenf'.
Un athée tolérant
Ennemi du dogmatisme et du fanatisme religieux, le philosophe se doit d'être
un exemple
de tolérance : "Je pennets à chacun de penser à sa manière, pourvu
qu'on me
laisse penser à la mienne", déclare Diderot.
C'est pourquoi il reconnaît
que, dans certains cas,
Je mariage ou la religion peuvent être bénéfiques : "Le
mariage, qui a fait le malheur de tant d'autres, a fait votre bonheur et celui de M.
le
maréchal ; vous avez très bien fait de vous marier tous deux.
La religion, qui a fait, et
qui fera, tant de méchants, vous a rendue meilleure encore ; vous faites bien de la
garder." Telle est la sagesse du relativisme, qui se garde de toute condamnation
absolue..
»
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