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Représentation de Volpone

Publié le 08/01/2013

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Histoire littéraire Contre-rendu Culturel : Volpone ou le Renard, Ben Jonson (1606) Mise en scène par Nicolas Briançon. ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ Volpone ou le renard est une comédie sarcastique anglaise en cinq actes, écrite par Ben Jonson en 1606, puis adapté en français par Roland Bertin. Elle met en scène huit personnages et un choeur de trois hommes-animaux autour du personnage principal, Volpone. C'est un riche vieillard sans épouse ni enfant, qui décide de simuler l'agonie pour profiter de son entourage et se faire offrir ainsi plusieurs cadeaux, en échange de quoi il promet d'inscrire leur nom sur son testament. Les prétendants au titre d'héritier sont nombreux : entre l'avocat Voltore, le vieux gentilhomme Corbaccio qui va jusqu'à déshériter son fils au profit de Volpone, ou le marchand Corvino qui offre sa femme, tous défilent comme des vautours autour de leur maître insoupçonné. Avec l'aide de son serviteur Mosca,Volpone draîne ses victimes une à une. Seulement, la duperie dévoilée, c'est Mosca, par un coup bien habile, qui réussit à s'emparer du trésor, et déjoue ainsi les manoeuvres de son seigneur. Cette pièce anglaise élisabéthaine était célèbre au XVIIe siècle, notamment à Londres où elle fut jouée pour la première fois. Cinq cent ans nous séparent aujourd'hui des premières représentations. Nous pouvons dès lors nous demander dans quelle mesure Nicolas Briançon, metteur en scène français, a-t-il conservé l'authenticité de la comédie anglaise, et en quoi il l'a transformée pour l'inscrire dans cette époque nouvelle, afin d'en comprendre sa portée actuelle. Dès la première scène du premier acte, nous découvrons le choix scénographique du metteur en scène. La première image est celle d'un décor construit, sombre, gris, métallique, d'une masse structurant l'espace. La pièce s'ouvre sur une chorégraphie (musique et danse) d'un genre de choeur de trois personnes habillées comme d...

« (musique et danse) d'un genre de chœur de trois personnes habillées comme des bandits- animaux, le genre hommes de mains habiles, calculateurs, mesquin.

La scénographie que propose Birançon est très architecturale, avec une construction en trois dimensions, qui rappelle à la fois les scénographies constructivistes du début du XXème siècle et la typologie des scènes de l’Angleterre du XVIIème siècle.

Ainsi, le décor prend une dimension évolutive qui garde néanmoins la même configuration spatiale, un système qui trouve beaucoup d'échos dans les mises en scènes actuelles.

C'est égaement un système de théâtre-machine, plusieurs foi on met la technique au service du spectacualaire, par exemple, on fait descendre du plafond la chambre entière d'une prostituée avec lit, bureau, murs et fenêtre.

Il élabore une reconstruction d'un théâtre élisabéthain (plateau avec une profondeur de champ ouvert sur le public, des balcons et des portes où se jouent différentes scènes), qu’il inscrit sur une scène à l'italienne (plateau avec fond ouvert mais avant-scène qui ne s’avance pas vers le public, la scène n’est pas éclatée en différents lieux). Exemple de scène élisabéthaine.

Scène de Volpone . Cette scénographie architecturale est symboliste, jouant sur le sensible (impressions noire et froide de la matière), et pas exclusivement sur le figuratif, d'où l'inutilité de la critique un peu facile que propose Le Monde (« Dans un décor qui, curieusement, évoque plus l'antre du capitaine Nemo que la demeure d'un riche bourgeois vénitien du début du XVIIe siècle » ) qui a cherché à voir ce qu'elle représentait au lieu de sentir l’effet produit.

Certes, cette scénographie offre des signes nombreux et édifiants, et peu prêter à de multiples interprétations, par exemple celle d’une « antre », symbole qui peut rappeller l’antre d’un renard, mais le but recherché semble être plus un effet sur la sensibilité du spectateur, sur la crétion d'une atmosphère, par exemple le spectateur peut se sentir à l’intérieur même de l’esprit de Volpone, et pas seulement chez lui.

De l’élisabéthain, nous pouvons ajouter une influence baroque du travail sur l’éclairage, une écriture de lumières intéressante, intelligente et appréciable.

A certains moments, on peut même parler d'une scénographie lumineuse, car c'est vraiment elle qui va déterminer l'atmosphère et agir sur notre imaginaire et notre perception de l'espace.

Par exemple: avec un simple changement de lumière, la scène passe d'une chambre à une rue de nuit male éclairée.

Cela rappelle beaucoup l'esthétique baroque, avec les jeux d’ombre et de lumière, où la lumière dévoile un lieu illusoire, que l’on croyait connaitre, mais qui change de visage suivant l’angle et l’intensité lumineuse qui nous fait découvrir de nouvelles ombres ; la réciproque est d’autant plus intéressante : au contraire, l’ombre efface ce qui est mis en lumière pour en montrer le caractère usurpateur et irréel de l’espace représenté. Cet espace manipulateur et incertain joue le rôle d’un véritable masque scénique : que porte le renard Volpone qui joue avec les apparences, mais qui appartient réellement qu’à un personnage, Mosca.

Mosca est le grand manipulateur de la pièce : il berne à la fois Volpone, les personnages, et les spectateurs, en faisant inscrire par Volpone lui-même son nom sur le testament.

D’ailleurs, à certains moments, par des gestes, il dirige les changements de décors et même de lumière.

Ce choix, exclusif à la mise en scène de Briançon, est subtil et suggère habilement durant tout le développement de l’histoire la ruse de Mosca qui assoit finalement la prépondérance de celle de Volpone.

On peut dès lors affirmer qu’il est le « chef d'orchestre » de la mise en scène.

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