Représentation de Volpone
Publié le 08/01/2013
Extrait du document
«
(musique et danse) d'un genre de chœur de trois personnes habillées comme des bandits-
animaux, le genre hommes de mains habiles, calculateurs, mesquin.
La scénographie que
propose Birançon est très architecturale, avec une construction en trois dimensions, qui
rappelle à la fois les scénographies constructivistes du début du XXème siècle et la
typologie des scènes de l’Angleterre du XVIIème siècle.
Ainsi, le décor prend une
dimension évolutive qui garde néanmoins la même configuration spatiale, un système qui
trouve beaucoup d'échos dans les mises en scènes actuelles.
C'est égaement un système
de théâtre-machine, plusieurs foi on met la technique au service du spectacualaire, par
exemple, on fait descendre du plafond la chambre entière d'une prostituée avec lit,
bureau, murs et fenêtre.
Il élabore une reconstruction d'un théâtre élisabéthain (plateau
avec une profondeur de champ ouvert sur le public, des balcons et des portes où se jouent
différentes scènes), qu’il inscrit sur une scène à l'italienne (plateau avec fond ouvert mais
avant-scène qui ne s’avance pas vers le public, la scène n’est pas éclatée en différents
lieux).
Exemple de scène élisabéthaine.
Scène de Volpone .
Cette scénographie architecturale est symboliste, jouant sur le sensible (impressions noire
et froide de la matière), et pas exclusivement sur le figuratif, d'où l'inutilité de la critique
un peu facile que propose Le Monde (« Dans un décor qui, curieusement, évoque plus
l'antre du capitaine Nemo que la demeure d'un riche bourgeois vénitien du début du
XVIIe siècle » ) qui a cherché à voir ce qu'elle représentait au lieu de sentir l’effet produit.
Certes, cette scénographie offre des signes nombreux et édifiants, et peu prêter à de
multiples interprétations, par exemple celle d’une « antre », symbole qui peut rappeller
l’antre d’un renard, mais le but recherché semble être plus un effet sur la sensibilité du
spectateur, sur la crétion d'une atmosphère, par exemple le spectateur peut se sentir à
l’intérieur même de l’esprit de Volpone, et pas seulement chez lui.
De l’élisabéthain, nous pouvons ajouter une influence baroque du travail sur l’éclairage,
une écriture de lumières intéressante, intelligente et appréciable.
A certains moments, on
peut même parler d'une scénographie lumineuse, car c'est vraiment elle qui va déterminer
l'atmosphère et agir sur notre imaginaire et notre perception de l'espace.
Par exemple:
avec un simple changement de lumière, la scène passe d'une chambre à une rue de nuit
male éclairée.
Cela rappelle beaucoup l'esthétique baroque, avec les jeux d’ombre et de
lumière, où la lumière dévoile un lieu illusoire, que l’on croyait connaitre, mais qui
change de visage suivant l’angle et l’intensité lumineuse qui nous fait découvrir de
nouvelles ombres ; la réciproque est d’autant plus intéressante : au contraire, l’ombre
efface ce qui est mis en lumière pour en montrer le caractère usurpateur et irréel de
l’espace représenté.
Cet espace manipulateur et incertain joue le rôle d’un véritable masque scénique : que
porte le renard Volpone qui joue avec les apparences, mais qui appartient réellement qu’à
un personnage, Mosca.
Mosca est le grand manipulateur de la pièce : il berne à la fois
Volpone, les personnages, et les spectateurs, en faisant inscrire par Volpone lui-même son
nom sur le testament.
D’ailleurs, à certains moments, par des gestes, il dirige les
changements de décors et même de lumière.
Ce choix, exclusif à la mise en scène de
Briançon, est subtil et suggère habilement durant tout le développement de l’histoire la
ruse de Mosca qui assoit finalement la prépondérance de celle de Volpone.
On peut dès
lors affirmer qu’il est le « chef d'orchestre » de la mise en scène.
Obj101Obj102.
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