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ROD Édouard : sa vie et son oeuvre

Publié le 01/12/2018

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ROD Édouard (1857-1910). Romancier et essayiste suisse d’expression française, né à Nyon. Édouard Rod appartient, comme Huysmans et Bourget, au courant littéraire qui contribua à la renaissance du spiritualisme. Pourtant, installé à Paris, il commence par écrire des romans naturalistes : les Allemands à Paris (1879), Palmyre Veulard (1881), la Femme de Henri Vanneau (1885). Mais la découverte du roman russe lui révèle un réalisme qui n’exclut pas « une pitié néochrétienne pour autrui » : dans la Course à la mort (1885), journal intime d’un dilettante inhibé devant la charité et l’action, apparaît le thème d’une régénération spirituelle qui arracherait la France à ses valeurs décadentes, tandis que Tatiana Leïlof (1886), roman inspiré d'un fait divers se terminant en suicide, exalte la pitié tolstoïenne. L’idéalisme spirituel auquel Rod se rallie désormais s’exprime aussi dans les Idées morales du temps présent (1891), ouvrage qui se situe dans la ligne des Essais de Paul Bourget. En même temps, élargissant sans cesse une culture cosmopolite (Études sur le XIXe siècle, 1888), Rod devient professeur de littérature comparée à Genève.

 

Le spiritualisme de Rod, comme celui du héros de son plus célèbre roman, le Sens de la vie (1889), cherche sa source dans l’introspection : « Regarder en soi non pour se connaître ni pour s’aimer, mais pour connaître et aimer les autres » (les Trois Cœurs, 1890). Cette intention prélude à une série d’« études passionnelles », explorant un cœur humain dont les passions entrent en conflit avec l’ordre moral : la Sacrifiée (1892); la Vie privée de Michel Tessier (1893); la Seconde vie de Michel Tessier (1894), etc. Mais, se partageant entre Paris, Genève et le Valais, 

« alpestre» de bonheur et de pureté : les Roches blanches (1895), Là-haut (1897), L'ombre s'étend sur la monta­ gne (1907), etc.

Écrivain fécond, familier de toutes les cultures euro­ péennes (Dante, 1891; Stendhal, 1892; Essai sur Goethe, 1898), Rod jouit d'une grande audience jusqu'en 1914.

Sa signature fait autorité à la Revue des Deux Mondes; il contribue, en 1893, à lancer la Semaine littéraire.

Mais son apport Je plus personnel, après l'abandon du natura­ lisme et, finalement, de tout réalisme, réside dans la recherche d'une nouvelle écriture, l'« intuitivisme », excluant du roman la description des objets et des lieux, les récits circonstanciés, afin d'échapper à la «tyrannie des faits concrets »; sympathisant en revanche avec les rythmes du cœur humain en les suggérant par l'alter­ nance de la discussion d'idées, de la notation intime, de la description à finalité plus psychologique que pittores­ que.

Ainsi surgit une œuvre où se réfléchissent les influences du tournant du siècle, mais qui se réfugie dans une introspection un peu frileuse.

[Voir aussi SUISSE.

Littérature d'expression française].

BIBLIOGRAPHIE Ch.

Beuchat, Édouard Rod et le cosmopolitisme, Paris, Cham­ p io n.

1930; M.G.

Lerner, Édouard Rod, a Portrait of the Novelist and His Times, La Haye, Mouton, 1975; J.J.

Marc ha nd , Édouard Rod et les écrivains italiens, Genève, Droz, 1980.

M.-A.

DE BEAUMARCHAIS. »

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