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Rousseau Les Confessions, Dissertation

Publié le 11/04/2011

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rousseau

L'autobiographie s'est distinguée en Europe fin XVIIIe avec l'admiration des Français pour les récits intimes, et une transformation radicale de la notion de personne. C'est en effet pendant le siècle des lumières qu'on réalise l'importance du vécu et de l'expérience individuelle, et c'est cette découverte qui va inciter l'autobiographe à faire le récit de son histoire ; d'une part sur le plan affectif pour se remémorer son passé, et d'autre part sur le plan intellectuel pour faire l'étude de soi. Rousseau se distingue incontestablement comme l'inventeur-précurseur du genre autobiographique, et ce pour plusieurs raisons : Premièrement, l'usage de différents procèdes d'écriture dans ses Confessions seront reconnues comme caractéristiques officielles du récit personnel, par exemple le pacte autobiographique ou encore les modes de temps utilisé. Deuxièmement, un lien très intime est crée entre l'auteur et le lecteur qui devient confident, et ce lien de confiance n'est que renforcé par le parti pris de sincérité, judicieusement placé dans le préambule. Enfin, le récit autobiographique doit être à la fois descriptif et analytique, car l'homme d'aujourd'hui va juger l'homme qu'il était. Dans cette dissertation, nous verrons en quoi Rousseau a respecté ses engagements de sincérité concernant ses Confessions. Dans un deuxième temps, il conviendra dévaluer et d'analyser plus en profondeurs l'oeuvre de l'auteur, et nous montrerons que le pacte autobiographique n'a pas été totalement respecté.   

rousseau

« Rousseau avait en réalité douze ans au moment des faits.

Par la suite, Rousseau évoque deux événements où il aagit de manière quasi criminel, et ce toujours de le but de « ne rien dissimuler » : Il admet dans le second livre d'avoir volé un ruban à l'un de ses employeur, et d'avoir calomnié injustement Marion, une jeune servante qu'ilappréciait, et pour qui il aurait volé le ruban.

Enfin dans le livre troisième, Rousseau avoue avoir abandonné monsieurLemaître dans la rue, alors qu'il faisait une crise d'épilepsie.

Après ce troisième aveu, Rousseau écrit « Grâce au ciel,j'ai fini ce troisième aveu pénible.

S'il m'en restait beaucoup de pareils à faire, j'abandonnerais le travail que j'aicommencé ».

Rousseau semble effectivement considérer que sa bonne foi est établie.

Cela étant dit, on ne peut luienlever qu'il dévoile des informations bien compromettantes et véridiques dans le fond, il y a donc bien une grandepart de sincérité dans ses Confessions. -En conclusion, rousseau est le premier écrivain de la littérature mondiale à s'étudier à la loupe et à passer en revuetous ses défauts et ses faiblesses.

Se faisant, il inaugure une nouvelle forme de mouvement littéraire: la littératureintime.

C'est pour cela que d'après le pacte autobiographique, l'entreprise de Rousseau semble certifier qu'elle diratout, sans farder la vérité.

Alors, peut-on dire avec certitude que le parti pris par Rousseau est vraiment respecté ?N'a-t-il pas tendance à romancer ses histoires ? Nous allons donc à présent nuancer notre argumentation et faireressortir les limites inhérentes du projet autobiographique. La sincérité est un idéal que l'on exhorte souvent avec conviction, mais qu'on ne peut atteindre.

Comme nousl'avons vu plus tôt, les quatre premiers livres sont rythmés par trois aveux fondamentaux, mais ils sont aussiaccompagnés d'un protocole de présentation identique : il s'agit toujours de souligner d'abord la faute commise, puisde s'en justifier à tout prix.

On peut voir notamment que les aveux de Rousseau sont systématiquement encadréspar des formules qui renforcent leur caractère difficile : Les formules préliminaires retardent le moment desconfessions, tandis que les formules conclusives témoignent de sa hâte d'en finir.

Par exemple d'ans l'épisode duruban volé rousseau termine part « voilà ce que j'avais à dire sur cet article.

Qu'il me soit permis de n'en parlerjamais ».

Les périphrases soulignent elles aussi sa difficulté à formuler ses aveux.

Par exemple dans l'épisode dupeigne cassé Rousseau emploi « la punition des enfants », et pour l'exhibitionnisme « m'exposer de loin auxpersonnes du sexe dans l'état ou j'aurai voulu être auprès d'elles ». La sincérité totale bien qu'évidente lorsqu'il s'agit de donner une impulsion romanesque au récit, est donc un idéalimpossible à atteindre ; car que se soit de manière consciente ou inconsciente, nous avons tousses tendance àédulcorer nos récits avec de faux éléments.

Un des facteurs qui pourrait nous induire en erreur pourrait être notreperception des choses qui serait erronées.

En effet, la réalité que nous concevons est subjective, et ne correspondpas forcément à celle des autres.

Sinon, il y a des techniques plus flagrantes et que Rousseau utilise, notamment leregistre pathétique.

Parmi les exemple que venons de citer, certaines expression récurrentes du livre I préparentelles aussi le lecteur au récit d'une existence misérable: « ma naissance fut le premier de mes malheurs », « lemalheur de ma vie », « la fatalité de ma destinée » ...

De fait, on ne peut oublier le jeune orphelin souvent égaré surles routes, et le rappel permanent de ces vicissitudes ne peut que nous attendrir. Par ailleurs, on a pu notamment remarquer comment se dessine un véritable mythe anthropologique : L'évolution del'enfant prodige qui traverse plusieurs rupture, et le mythe de l'âge d'or de la petite enfance irrémédiablement perdulors de la découverte du monde des adultes.

Chez Rousseau, cette rupture prend effet à l'occasion de l'affaire dupeigne cassé.

Celle-ci est racontée avec une indignation toute vibrante encore, comme l'épreuve jamais oubliée del'injustice où l'enfant prodige sombre dans un monde malveillant. Donc, comme nous venons de le voire, les évènements décrits sont donc bien véridiques dans le fond, maisromancés dans la forme.

Rousseau tente d'apprivoiser son lecteur, et pour renforcer leur intimité, il n'hésite pas àl'apostropher et à le provoquer sur un thon des plus théâtrales.

Par exemple lorsque Rousseau et son cousinplantent un noyer sur la terrasse de leur maison « Ô vous, lecteur curieux de la grande histoire du noyer, écoutez-en l'horrible tragédie et vous abstenez de frémir si vous pouvez » Nous pouvons dire à présent qu'une véritablestratégie de la rhétoriques se met en place, et qui défit non seulement le confident d'une quelque manière pourmieux prouver la sincérité du narrateur, mais l'entraîne à la fois au c½ur d'une action qui semble palpitante.

Dans unépisode du livre I qui se déroule chez son maître le greffier, Rousseau est pris flagrant délit en train de voler unepomme.

Encore une fois, il introduit son histoire par une formule préliminaire très théâtrale, suivit d'une formuleconclusive plus intense encore « tout à coup, la porte de la dépense s'ouvre : mon maître en sort, croise les bras,me regard et me dit : « courage !… » La plume me tombe des mains ».

En conclusion, si le narrateur est lepremier à oser livrer des confidences infamantes ou simplement des moments anodins, il sait non seulement s'enexcuser, mais il sait les rallier à une entreprise de connaissance de soi qui faire valoir un moi secret toujours plusauthentique. Par ailleurs, le pacte autobiographique étant accomplit, seul la vérité est confiée au lecteur.

Or il s'avère queRousseau ment à certaines reprises, notamment lorsqu'il déclare que le mariage de ses parents et de son oncle avecsa tente ont eu lieux au même moment.

En réalités ils étaient distancés de cinq années.

Il y a donc une intensionévidente de la part de Rousseau, d'emmener son confident dans le monde idyllique du jeune petit prodige qu'il était.A une autre occasion, nous pouvons même taxer Rousseau de mauvaise foi lorsqu'il affirme avoir volé le ruban pourl'offrir à Marion.

Il espère ainsi que nous ne verrions que l'innocence de l'intension, mais ses intentions ne peuventexcuser la calomnie de la jeune femme.

Or Rousseau va même plus loin, il compense la souffrance de Marion qui s'est. »

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