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SAINT-ÉVREMOND

Publié le 10/05/2019

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SAINT-ÉVREMOND (Charles de Mar-guetel de Saint-Denys de), écrivain français (Saint-Denys-le Guast, près de Cou tances, 1613 ou 1614 -  Londres 1703). Causeur brillant, soldat courageux, fidèle à la cause royale pendant la Fronde, il fut nommé maréchal de camp en 1651. Il s'intéressait déjà à la littérature : il lisait Rabelais au maréchal de Gramont et composait, en 1643, une satire, la Comédie des académistes pour la réfor

 

mation de la langue française (publiée en 1650), un pamphlet (la Retraite de M. de Longueville en son gouvernement de Normandie, 1649). Quant à la Conversation du maréchal d'Hocquin-court avec le P. Canaye (1654), elle témoigne de la triple influence de Mon taigne, de la tradition libertine chère à Théophile de Viau et surtout de l'enseignement de Gassendi. Saint Évremond entre cependant dans l'intimité de Ninon de Lenclos. Mais la découverte, lors des perquisitions de l'affaire Fouquet, d'un libelle dirigé contre la politique de Maza-rin {Lettre au marquis de Créqui sur la paix des Pyrénées, 1659) l'oblige à gagner l’Angleterre, où, refusant la grâce offerte par Louis XIV en 1689, il restera jusqu'à sa mort, hormis quatre ans passés en Hollande (1665-1669). Arrivé misérable à Londres, il fut bien reçu à la Cour et dans la haute société, et se lia d'une grande amitié (à partir de 1675) avec Hortense Mancini, duchesse de Mazarin. Il poursuivit également son œuvre, écrivant de brefs ouvrages réunis à partir de 1668, sous le titre d'Œuvres mêlées, et qui font de lui l'un des premiers essayistes français. Saint-Évremond considère l'histoire (Ré flexions sur les divers génies du peuple romain dans les différents temps de la République, 1662), analyse le théâtre (Dissertation sur l'Alexandre le Grand de Racine, 1666; Sur les tragiques, 1672 ; Sur nos comédies, 1677) et prend parti pour les Modernes dans la querelle avec les Anciens (Sur les poèmes des Anciens, 1685). Il apparaît dans sa correspondance avec Ninon de Lenclos et la duchesse de Mazarin, et dans celles qu'il a entretenues avec le comte de Gramont et le marquis de Lionne, comme un critique pénétrant. Condamnant « les vieux sentiments qu'un naturel sauvage avait inspirés aux premiers hommes », il reproche au drame antique de reposer sur le sacré, c'est-à-dire la superstition et la terreur, et il loue Corneille d'avoir placé le tragique dans le cœur de l’homme. Homme de l’aisance et du fin plaisir, mais dissociant libertinage et débauche et gardant tout l'idéal héroïque de la génération du Cid, Saint-

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