Selon une critique littéraire contemporaine, « le rapport au monde de Julien […] est celui d’un guerrier et son régime particulier est celui de la violence. »
Publié le 12/06/2023
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«
RAPPEL DU SUJET
Selon une critique littéraire contemporaine, « le rapport au monde de Julien […] est celui d’un
guerrier et son régime particulier est celui de la violence.
» Vous discuterez cette affirmation
dans un développement organisé.
Votre réflexion prendra appui sur l’œuvre de Stendhal au
programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire.
ANALYSE RAPIDE DU SUJET
Le sujet propose une métaphore pour cerner la personnalité de Julien et son « rapport au
monde », c’està-dire le prisme par lequel passe sa sensibilité, s’établit son rapport aux autres,
et sont évaluées ses actions.
Cette métaphore est ambiguë : par la mention du « guerrier », elle
connote l’héroïsme, mais, par celle de la « violence », elle porte un jugement sévère sur le
personnage, qu’elle fige dans une formule statique et lapidaire, là où Le Rouge et le Noir se
donne comme un roman d’apprentissage.
AGENCEMENTS DE CES ÉLÉMENTS DANS LE CADRE D’UNE RÉFLEXION
PERSONNELLE ORGANISÉE
Première proposition :
En quoi le roman d’apprentissage montre-t-il une progressive sortie de la violence que le
héros s’impose au début de son itinéraire ?
I.
Un héros prêt à tout
1.
Formé dans le culte militariste de Napoléon
2.
Qu’il pratique en stratège pas toujours fin
3.
Et qui ne recule pas devant une cruauté sans limite
II.
Mais un héros en constante évolution
1.
Qui a d’abord été élevé dans le « régime de la violence »
2.
Qui se débat entre son ambition de plébéien enragé et son sentimentalisme exacerbé
3.
Et qui, au terme d’un combat assez héroïque contre lui-même, finit par dépasser ses
contradictions pour accéder à une forme de vérité
Seconde proposition :
Peut-on réduire le personnage de Julien à une figure anti-héroïque caractérisée par la violence
de ses actes ?
I.
L’admiration de Julien pour Napoléon le voue à une profonde inadaptation au monde,
le mettant dans des situations bien éloignées du topos héroïque.
1.
Le modèle napoléonien qui forge sa représentation au monde…
2.
… conduit Julien à une violence souvent mal orientée qui le conduit à la cruauté…
3.
… ou au ridicule.
II.
Mais la violence dont Julien use n’est pas l’expression d’une cruauté intrinsèque.
Elle
n’a par ailleurs pas de réel objet.
Et elle n’est, surtout, pas exclusive de qualités qui font
aussi l’étoffe des héros véritables.
1.
Le narrateur prend soin de nous découvrir non pas un guerrier violent, mais un enfant
maltraité.
2.
Le jeune Julien n’a guère les moyens de son ambition épique : le sens de l’histoire lui fait
obstacle.
3.
Souvent l’armure du « guerrier » se fend pour laisser place à une sensibilité pure.
III.
En dernier lieu, on pourra dépasser la proposition du sujet qui fige Julien dans un
ethos, alors même que Le Rouge et le Noir est un roman d’apprentissage : le « régime de
violence » dans lequel naît Julien et qu’il adopte un temps le mène dans une impasse qui
le révèlera paradoxalement à lui-même et aux autres.
1.
L’acte ultime de violence de Julien, celui des coups de pistolet contre Madame de Rênal, le
mène paradoxalement à la reconnaissance de son amour véritable.
2.
Le panache de Julien lors du procès signe son renoncement au monde.
Première partie
Chapitre 1
La ville de Verrières y est décrite, l’importance est mise sur la prospérité de la ville.
Le
chapitre se termine sur la découverte de M.
de Rênal, le maire de la ville et d’un entretien
qu’il a avec M.
Sorel, le père de Julien le héros du roman.
On découvre aussi que l’opinion
générale compte pour beaucoup dans la ville.
Chapitre 2
Ce chapitre s‘attache à faire la description de la ville de Verrières.
On y découvre ses
paysages bucoliques, le Cours de la Fidélité et le plaisir de s’y promener.
Toutefois, est mis en
avant aussi l'autoritarisme du maire qui marque l’importance du paraître dans cette ville.
L’arrivée d’un nouveau parisien est l’objet de toutes les discussions dans Verrières.
Chapitre 3
L’abbé Chélan fait la visite de la ville au parisien nouvellement arrivé dans la ville, ce qui est
peu apprécié.
Le maire songe à engager Julien Sorel comme précepteur pour ses enfants.
Portrait de Mme de Rênal, naïve, rêveuse et qui n’éprouve guère plus de passion pour son
mari.
Chapitre 4
Le maire rends visite à M Sorel, le père de Julien dans sa scierie.
Ce dernier est en train de lire
le Mémorial de St Helene plutôt que de travailler au grand désespoir de son père qui ne sait
pas lire.
Le chapitre marque le fossé entre la famille de travailleur manuel et l’intellectuel
sensible qu’est Julien qui ne se sent pas du tout intégré à sa famille.
Chapitre 5
Il est question des négociations qui ont lieu entre le père Sorel et le maire M.
de Rênal.
Le
premier consent à améliorer les gages fournis à Julien qui va donc pouvoir emménager au
château où Julien devine qu’il se sentira bien plus à l’aise.
Mme de Rênal craint pour ces 3
enfants l'arrivée de cet inconnu.
Chapitre 6
Mme de Rênal découvre le nouvel arrivant, Julien, qu’elle trouve tout de suite étonnant.
M de
Rênal quand à lui installe Julien au château et l’habille avec convenance.
Les enfants sont tout
de suite charmés par l’érudition de ce jeune homme.
qui peut réciter des pages entières de la
Bible.
Chapitre 7
Le succès de Julien commence à lui valoir des inimitiés.
C’est le cas avec M de Valenod qui
est le directeur du dépôt de mendicité.
Il fait la cour à Mme de Rênal qui n’y est pas sensible
tandis qu’elle n’a que d’yeux pour Julien Sorel.
L’érudition de ce dernier, sa passion pour la
littérature en font un personnage loin de son monde habituel et de son éducation du couvent.
Mme de Rênal est heureux de cette nouvelle vie tandis que Julien se languit de son ascension.
Chapitre 8
Elisa, la femme de chambre de la famille du maire, touche un héritage qui ai pousse à
demander la main de Julien.
Il lui refuse, trouvant que ce parti n’est pas à sa hauteur.
Mme de
Rênal découvre à ce moment qu’elle est tout en joie de savoir que ce mariage est refusé par
Julien.
Elle commence alors à s'interroger sur ses sentiments pour Julien.
C’est en emmenant
sa famille dans le château de Vergy qu’elle commence sans s’en rendre compte à jouer la
séductrice.
Lorsque par hasard la main de Mme de Rênal et celle de Julien se croisent et que
cette dernière la retire précipitamment, Julien se fait un devoir de la conquérir.
Chapitre 9
C’est aussitôt que Julien essaie de la reconquérir sans aller plus loin que reprendre la main de
Mme de Rênal.
Le lendemain arrive le mari de la femme que convoite Julien.
Lui qui a caché
un portrait de Napoléon sous son lit, personnage honni par le maire, il demande à Louise de
Rênal de le cacher sans avoir le regarder.
Elle sent naître en elle le sentiment de jalousie.
Chapitre 10
Julien regagne Verrière après avoir été en froid avec le maire.
Il part à la rencontre de son ami
l’abbé.
Sur le chemin, il profite de la beauté de la nature pour se laisser aller à imaginer ses
ambitions futures.
Chapitre 11
Dans les ambitions de Julien, il y a celle de prendre la main de Mme de Rênal devant son mari
lui même.
Toutefois, il se rend compte que Napoléon a toujours plus d’importance que tout le
reste.
Mme de Rênal commence à ressentir de façon alternée des crises de jalousie, de doute
et des moments d’épanouissement.
Chapitre 12
Julien repart du château pour une nouvelle visite, à son ami Fouqué cette fois ci.
Le départ est
glacial entre les deux amoureux.
En chemin, Julien en profite pour continuer à rêver de ses
ambitions parisiennes.
Il les couche sur le papier en faisant une halte dans une petite grotte.
Toutefois, gardant pur lui ses intentions, il brûle ses papiers.
A son arrivé chez son ami, celui
ci lui propose de devenir son associé.
Proposition que refuse Sorel car elle ne correspond pas
aux attentes de Julien face à la vie.
Chapitre 13
Julien revient plus sûr de lui de son passage chez son ami.
Il revient auprès de Mme de Rênal
qui a compris qu’elle était amoureuse de Julien, au point de lui prendre la main pour lui
exprimer ses sentiments.
Julien comprend donc aussi les attentes de Louise et décide d’en
faire sa maîtresse.
Toutefois, il joue la carte de l’éloignement car ces ambitions de prêtrise,
seul moyen d’ascension sociale à ses yeux, ne sont pas compatibles avec son amour pour
Louise.
Il joue à la faire souffrir par esprit de vengeance, lui qui vient d’un milieu social bien
plus modeste qu’elle.
Chapitre 14
Julien arrive tout de même à arracher un premier baiser à Louise qui est bouleversée par son
acte.
Pendant ce temps à Verrière, l’abbé....
»
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