SEMBENE Ousmane : analyse et critique de l'oeuvre

SEMBENE Ousmane. La Seconde Guerre mondiale, la grève des cheminots du Dakar-Niger, le métier de docker, l’adhésion à la C.G.T. et au P.C.F., mais aussi la découverte de la littérature des Antillais et des Américains noirs, les conditions de vie des travailleurs immigrés victimes du racisme, autant de facteurs qui ont fait l’écrivain et le cinéaste Ousmane Sembene. Né à Ziguinchor (Sénégal), fils de pêcheur, contraint d’interrompre ses études primaires l’année du C.E.P. après une altercation avec le directeur (européen) de son école, il sera tour à tour apprenti mécanicien, maçon, tout en suivant des cours du soir. Mobilisé en 1942, revenu à Dakar en 1946, il participera à la grève des cheminots de 1947. L’année suivante le voit en France, docker à Marseille. Des années 50 date son contact avec la littérature : « Je suis arrivé à la littérature comme un aveugle qui après quarante ans retrouve la vue ». Son premier roman, le Docker noir, sera publié en 1956; suivra O pays mon beau peuple (1957). De retour en Afrique en 1960, il donne un recueil de nouvelles, Voltaïque (1962), mais acquiert la conviction que le cinéma « est la meilleure école du soir » pour des populations auxquelles le livre est inaccessible. Il se rend en U.R.S.S., pour un stage de formation d’un an aux studios Gorki. Il réalisera, en 1963, au Sénégal son premier court métrage, Borom Sarret (« l’Homme à la charrette »).