Devoir de Philosophie

SÉQUENCE N°1 : LES FLEURS DU MAL XI Troisième explication

Publié le 04/11/2021

Extrait du document

SÉQUENCE N°1 : LES FLEURS DU MAL XI Troisième explication : Baudelaire, « À une passante », Les Fleurs du Mal (1861) 2) Développement a) La scène de rencontre (du vers 1 au vers 5) Le texte suivant le regard du poète, Baudelaire se montre sensible à l’élégance d’un geste : la mode de 1860 était aux robes à crinoline (armature flexible faisant bouffer jupes et robes), que la femme devait soulever au rythme de son pas, pour éviter au « feston » et à « l’ourlet » (v. 4) de balayer le sol. À la grâce du corps s’ajoute la beauté morale : « Agile et noble » (v. 5) et même l’idéalisation esthétique : « avec sa jambe de statue » (v. 5). Enfin, il ne faut pas oublier l’idée de malheur, présente dans le groupe nominal « grand deuil » (v. 2). Baudelaire a souvent affirmé que son idéal de beauté est associé à la tristesse, la rendant à la fois plus étrange et puissante. b) La réaction immédiate du poète (du vers 6 au vers 8) Face à cette apparition, la réaction d...

« 2 particulière (= une beauté) et à l’idée de beauté comme dans la philosophie de Platon (V e- IV e siècle av.

J. -C.) : l’âme du poète a été revivifiée par cette incarnation de l’absolu.

Mais l’espérance mystique s’évanouit dans le second tercet.

Dès que le poète cherche à définir l’idéal au vers 12, il ne peut que con stater un échec tant dans l’espace (« bien loin d’ici ») que dans le temps (« trop tard »).

Une triple exclamation marque la dégradation de l’espoir .

L’esprit du poète sombre dans le doute : l’adverbe « jamais », souligné par l’italique, est à peine corrig é par « peut -être ».

Les deux derniers vers forment un épilogue amer .

Au vers 13, les pronoms « je » et « tu » sont rapprochés dans une construction en chiasme (ici, reprise inversée des pronom s) : « j’ignore », « tu fuis », « tu ne sais », « je vais », ma is ce rapprochement est exprimé sous la forme d’un irréel du passé : « Ô toi que j’eusse aimée » (v.

14).

Le double « ô » vocatif traduit une accentuation du lyrisme au moment même où le poète ne croit plus en des retrouvailles possibles.

Le dernier hémistiche du poème concentre tout le mystère de la rencontre : « ô toi qui le savais ».

On ne sait pas si la passante s’est détournée par indifférence, ou par cruauté, ou par pudeur.

2) Conclusion [Bilan] Ainsi, Baudelaire a fait d’une simple rencontre avec une passante parisienne un exemple de l’incompréhension entre l’homme et la femme , présente dans Les Fleurs du Mal. [Ouverture] Le thème de la femme médiatrice d’idéal s e rattache à la tradition romantique et anticipe la modernité surréaliste .

André Breton fera naître du hasard des rencontres en ville un amour fou pour la femme, qui ouvre la voie de l’inconnu.

Le récit poétique Nadja (1928) raconte comment une inconnue cr oisée dans une rue parisienne apparaît comme l’incarnation de l’esprit surréaliste.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles