SOPHOCLE ET PASOLINI, œDIPE ROI: De la tragédie au drame

« m La pièce de Sophocle : une tragédie traditionnelle l.

Une composition classique La pièce comporte huit personnages et un chœur de quinze vieillards thé­ bains.

Elle s'ouvre sur un prologue qui confronte Œdipe au prêtre de Zeus, puis à Créon.

Ensuite vient la parodos ou entrée du chœur , composée de trois strophes et antistrophes où se répondent les deux moitiés du chœur dirigées par le coryphée .

Puis se succèdent quatre épisodes suivis chacun d'un stasi­ mon, chanté par le chœur.

Le deuxième épisode est coupé par un kommos , chant de lamentations dit par Œdipe et par le chœur.

La pièce se termine sur l' exodos , coupée par un second kommos dans lequel le messager du palais fait le traditionnel récit de la «catastrophe >t.

2.

Trois acteurs pour huit personnages Œdipe ne quitte pas la scène sauf à la fin du quatrième épisode, pour se crever les yeux.

Son rôle est joué par le protagoniste , premier acteur.

Les deux autres acteurs jouent chacun plu­ sieurs rôles.

Il n'y a jamais plus de trois personnages en scène puisqu'il n'y a que trois acteurs.

Le rôle de Jocaste, comme tous les rôles de femmes, est joué par un homme.

C'est Sophocle qui a introduit le tro isiè me acteur , il n'y en avait que deux auparavant.

3.

Le mythe des Labdacides La pièce emprunte son sujet à un mythe , celui de la famille d'Œdipe, les Lab­ dacides, héros thébains qui tirent leur nom de Labdacos, père de Laïos et petit-fils de Cadmos, le fondateur de Thèbes.

4.

Fatalité et catharsis 1 Bien qu'Œdipe ne meure pas, la pièce est une tragédie par sa marche iné­ luctable vers son destin et par sa mutilation pathétique lors du dénouement.

Œdipe souffre, autant de la révélation de ses crimes que de s'être crevé les yeux, et cette souffrance du héros provoque la catharsis du spectateur , plein de terreur et de pitié pour le sort d'Œdipe rattrapé par la fatalité.

1 L'ironie tragique est présente dans l'erreur commise par Œdipe sur ses vrais parents, qui le pousse à quitter Corinthe et donc à aller au-devant du destin annoncé par l'oracle.

l1II Le film de Pasolini : une œuvre hybride Le film est une autobiographie revisitée dans le prologue, puis un drame, à la fois épique et poétique, pour finir par une allégorie de la mort.

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