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SOUMET Alexandre : analyse et critique de l'oeuvre

Publié le 14/10/2018

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SOUMET Alexandre (1788-1845). Il est difficile d’assigner à Soumet une place sur l’échiquier des mouvements et des esthétiques et un rang à son talent. Ce fonctionnaire, nommé auditeur au Conseil d’État en 1808, bibliothécaire de divers palais royaux par la suite, entre sagement dans la carrière littéraire en chantant Napoléon et le roi de Rome, la renaissance du christianisme (l’incrédulité, 1810), les embellissements de Paris, la découverte de la vaccine et surtout, en une célèbre élégie (la Pauvre Fille, 1814), les plaintes d’une enfant abandonnée. Quand paraît De l'Allemagne de Mrac de Staël, Soumet rompt brusquement avec ce néoclassicisme modernisé : dans une brochure véhémente (les Scrupules littéraires de Mme la baronne de Staël, 1814), il tonne contre le chauvinisme et les timidités du goût français. Côtoyant les premiers groupes romantiques, conseillant et protégeant ses cadets, il reste fidèle
 
— comme Casimir Delavigne — aux formes traditionnelles de la tragédie, qu’il tente de rénover (Clytemnestre et Saül, 1822; Cléopâtre, 1824; Jeanne d'Arc, 1825...). Ses réussites dramatiques assurent son élection à l’Académie (1824).
 
Quand le drame romantique s’impose et que la révolution de 1830 le prive de ses emplois, le poète abandonne la scène et consacre dix aimées à composer une œuvre grandiose, la Divine Épopée, qu’il publie en 1840. En douze chants et douze mille vers, imitant tour à tour le Paradis perdu de Milton et la Messiade de KIopstock, il chante la descente aux enfers du Christ qui, en une nouvelle Rédemption, ouvre aux damnés les portes du ciel. Ce livre étrange, dantesque, émaillé de hardiesses bizarres et de mièvreries, plein de disparates, n’obtient qu’un succès d’estime : son caractère visionnaire et prophétique annonce cependant le Victor Hugo de l’exil.

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