STENDHAL : Le Rouge et le Noir (I, 6) : PREMIERS REGARDS, PREMIER BONHEUR
Publié le 25/09/2011
Extrait du document
Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan ... Bientôt elle se mit à rire avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur.
1. - UNE PAGE D'UN GRAND CHARME ROMANESQUE :
La première rencontre de Julien Sorel et de Mme de Rênal.
Un exemple de fme analyse psychologique.
«
II.
- UNE SCÉNE ANIMÉE D'UNE GRANDE FRAiCHEUR DE SENTIMENTS :
1.
I.e prélude : les deux personnages O.
1-5) :
Mme de Rênal : vivacité, grâce ;
Julien Sorel : gaucherie, jeune paysan, presque encore
enfant.
2.
La conversation (1.
6-19) :
Mme de Rênal : douceur dans les sentiments, l'attitude et les
paroles;
Julien :
Timidité, crainte, tout honteux.
3.
Les Impressions O.
20-25):
Mme de Rênal : émotion contenue, puis exprimée (gaieté
folle, bonheur);
Julien : surprise
et admiration .
III.
- L'EXPRESSION:
Toute en finesse: le moindre détail concernant l'attitude ou la
physionomie apparaît
comme révélateur d'un état d'âme ou des
sentiments des personnages :
Mme de Rênal éprouve d'abord surprise, puis pitié,
étonnement, joie et sympathie ;
Julien
ressent, presque en même temps, crainte et
admiration, puis un trouble plein de pudeur.
On pressent la mystérieuse alliance - qui deviendra complicité
-
de sentiments quand cette attirance du premier instant se
transformera et se concrétisera en amour-passion.
IV.
- SITUATION ET ORIGINALITÉ DE STENDHAL :
I.e beylisme : de son vrai nom Henri Beyle, travesti en Henri
Brulard.
A
mi-chemin entre Romantisme et Réalisme -goût des héros
hors
du commun - toujours en quête de petits faits vrais (cf.
Balzac).
Stendhal se distingue de ces deux « écoles » par la présence quasi
permanente
de sa personnalité dans son œuvre, avec ses idées et ses
sentiments originaux..
»
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