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Sujet : Parlant de l'émancipation des femmes, Freud écrit en 1883 : « Mais je crois que toute réforme légale ou administrative avortera du fait que, bien avant que l'être humain soit en âge d'accéder à une position dans la société, la Nature a déterminé à l'avance la destinée de la femme en termes de beauté, de charme et de douceur. » Qu'en pensez-vous?

Publié le 24/06/2015

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Deuxième partie : le problème des réformes

On comprend très bien que les conceptions de Freud sur l'« éternel féminin « aient pour conséquence un certain scep­ticisme quant aux réformes légales et administratives. Mais si on adopte le point de vue opposé, on est porté au contraire à accorder toute leur importance aux réformes.

A.  « On ne peut mûrir pour la liberté que dans la liberté. «

Même s'il était vrai — ce qui est faux — que la femme n'ait pas un degré de maturité suffisant pour accéder à un statut équivalent à celui de l'homme, on peut toujours répondre que ce n'est pas en la maintenant en tutelle qu'on changera les choses; la mise en tutelle étant justement « infériori­sante «. C'est au contraire en lui donnant une égalité de chances qu'on lui permettra d'acquérir une égalité d'apti­tudes. Pour reprendre une formule de Kant : « On ne peut mûrir pour la liberté que dans la liberté. «

B.    Nécessité d'une égalité — et même parfois d'une certaine inégalité — au niveau des lois.

Tout en reconnaissant que la réforme légale n'est pas suffi­sante, et « qu'il est plus facile de changer les lois que de changer les cœurs «, il faut que soient données aux femmes les mêmes chances qu'aux hommes.

A la limite on peut même soutenir la thèse (concrétisée dans les faits en Chine et dans certains pays du Tiers Monde) qu'une véritable égalité dans les faits exigerait une certaine inégalité (en faveur de la femme) dans les lois. Le poids de

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« - Pour Freud, ces comportements sont inscrits dans la nature biologique de la femme, dans son patrimoine géné­ tique.

De ce fait ce sont des comportements figés, impossibles à changer.

La femme est déterminée biologiquement à être une poupée et à n'être que cela.

Il y a un« éternel féminin» et toutes les réformes n'y changeront rien.

- Ceux qui s'opposent à la thèse de Freud, laquelle doit être en vérité resituée dans son contexte soda-historique, refusent cette explication du comportement de la femme par la biologie.

Pour eux la part de la biologie dans le comportement de la femme est très faible.

Ce qui est essentiel, au contraire, c'est le conditionnement auquel celle-ci est soumise dès son plus jeune âge.

Si par exemple elle s'est fait une spécialité de l'art de séduire(« beauté », «charme », «douceur»), c'est que c'était la seule solution qui lui était laissée pour jouer un rôle dans une société dominée par les hommes, et que dès ses premières années elle a été préparée à ce rôle.

Et si elle s'avère, à un moment donné, inférieure dans certains domaines, ce n'est pas- hormis en sport- pour des rai­ sons qui tiennent à sa nature de femme; c'est le résultat de la situation qui lui est faite dans la société.

(A titre documentaire voici l'exposé de ce point de vue par Simone de Beauvoir; il ne s'agit pas, évidemment, de retenir ce passage par cœur.

Il faut en retenir la substance et observer au passage la manière dont Simone de Beauvoir développe son argumentation) : «L'éternel féminin» c'est l'homologue de l'« âme noire» •..

f ..• Il y a de profondes analogies entre la situation des femmes et celle des Noirs : les unes et les autres s'émancipent aujourd'hui d'un même paternalisme et la caste naguère maîtresse veut les maintenir « à leur place », c'est-à-dire à la place qu'elle a choisie pour eux,· dans les deux cas elle se répand en éloges plus ou moins sincères sur les vertus dn « bon Noir »,à l'âme inconsciente, enfantine, rieuse, du Noir« résigné», et de la femme« vraiment femme», c'est-à-dire frivole, puérile, irresponsable, la femme soumise à l'homme.

Dans les deux cas, elle tire argument de l'état de fait qu'elle a créé.

On çonnaît la boutade de Bernard Shaw : « L'Américain blanç, dit-il en substance, relègue le Noir au rang de cireur de souliers: et il en conclut qu'il n'est bon qu'à cirer des souliers.

» On retrouve - U9-. »

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