Texte : « A une passante », Les Fleurs du Mal, Baudelaire, (1857) Parcours : La modernité poétique
Publié le 28/06/2023
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Texte : « A une passante », Les Fleurs du Mal, Baudelaire, (1857)
Parcours : La modernité poétique
Vocabulaire :
Le spleen : mélancolie profonde, sans explication apparente
Analyse linéaire
[Présentation de l'auteur] Charles Baudelaire (1821-1867)
[Situer le texte et l'extrait : rappeler l'origine de ce texte] Au cœur des débats sur la fonction
de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout
entière destinée au Beau et non à la Vérité.
Comme le suggère le titre de son recueil, il a
tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible (« À
une Passante »).
Première publication en 1857 et seconde publication en 1861.
Les Fleurs de
Mal subissent la censure car le recueil offense la morale religieuse de son temps.
6 parties
dont Les Tableaux Parisiens.
Il s'agit d'un sonnet.
[Problématique] Dans quelle mesure A une passante reprend-il l'opposition baudelairienne
entre spleen et idéal ?
[Annonce de plan]
I.
Mouvement 1 : L’apparition de la passante (v 1 à 5)
Nous pouvons constater que le premier vers n’est pas consacré à la description de la
passante mais à Paris.
●
●
Cet alexandrin se caractérise par une allitération en r et en s : « « La rue
assourdissante autour de moi hurlait » qui rend audible le bruit de la ville.
La personnification permise par le verbe de parole « hurlait » peint une rue bruyante,
hostile.
Ces sonorités peuvent également annoncer l’arrivée fracassante de la femme
et le futur coup de foudre.
Il est vrai que Baudelaire fait le choix de l’originalité en la
faisant apparaître au milieu du brouhaha et de l’effervescence parisienne.
Pourtant, elle semble arrêter le temps comme le suggère l’énumération du vers 2 : « Longue,
mince, en grand deuil, douleur majestueuse, » Les adjectifs qualificatifs qui la désignent
mettent en évidence sa grâce : « longue, mince.
●
L'oxymore « douleur majestueuse » révèle que Baudelaire est attiré par cette femme
parce que ce qui émane d’elle, ce mélange de beauté et de souffrance, fait écho aux
deux sentiments qui l’animent : le spleen et l’idéal.
Le vers 2 retarde l’arrivée de la passante puisque le verbe de mouvement : « passa » et le
sujet : « Une femme » ne figurent que dans le vers qui suit.
Il y a, ainsi, un effet d’attente.
●
Le lecteur, comme le poète, aperçoit, d’abord, une silhouette qui se précise petit à
petit.
Effectivement, la description de la passante épouse le regard du poète qui
l’observe de loin et va, par la suite, la contempler de près.
L’hyperbole : « d’une main fastueuse » (v 3) appartient au champ lexical de la majesté, de la
noblesse qu’il est possible de noter dans le sonnet : « majestueuse » (v 2), « fastueuse » (v 3), «
noble (v 5).
Son élégance est notable dans le vers 4 : « Soulevant, balançant le feston et
l’ourlet ».
La toilette de la passante paraît danser, impression renforcée par le rythme du vers
puisqu’il est construit sur quatre temps de trois syllabes : « Soulevant (3) / Balançant (3) / le
feston (3) et l’ourlet («3) ».
L’allitération en s : « soulevant /balançant / feston » accentue plus
encore cette dimension musicale en mimant le froissement du tissu.
La phrase qui décrit la
passante occupe quatre vers et se termine dans le vers 5 où la métaphore : « avec sa jambe
de statue » suggère que sa beauté est si parfaite qu’elle est l’œuvre d’un sculpteur.
II.
Mouvement 2 : La fascination du poète....
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