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Théophile Gautier et Théodore de Banville : La littérature plastique et la doctrine de l'art pour l'art

Publié le 26/05/2011

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Avec Théophile Gautier et Théodore de Banville se fait la transition de la poésie personnelle et subjective des romantiques à la poésie impersonnelle et objective des parnassiens. Théophile Gautier (11811-1872), romantique de la première heure, longtemps célèbre pour avoir été a l'homme au gilet rouge de la première de Hernani «, a écrit en prose, — une prose solide, abondante et d'une belle matière, — et en vers d'un coloris chaud et d'un contour précis ; il a donné, outre ses poésies, des romans dont le plus curieux est le Capitaine Fracasse (1863), roman picaresque dans le goût de l'époque Louis XIII, des récits de voyage en Espagne, en Italie, à Constantinople, des études de critique dramatique et surtout de critique d'art. Ce qui fait l'unité de cette oeuvre, c'est que Théophile Gautier, qui avait commencé par étudier la peinture, se place toujours à un point de vue de peintre. Il se définissait lui-même : « un homme pour qui le monde extérieur existe «. C'est le reflet de ce monde qu'il a mis dans ses vers, plutôt que l'écho de la vie intérieure.

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« rêvant d'art et de beauté, indifférents à leur époque et dépassés par elle, « aussi libres, aussi solitaires, écritThéophile Gautier, que dans une île déserte de l'Océanie ».

En 1836, ils se dispersèrent, non sans regrets.La tradition qu'ils avaient représentée et qui sommeillait, reprend force vers 185o.

Dégagée de son excès d'idéalismeet de fantaisie, elle cherche à s'imposer par réaction contre le matérialisme grandissant.

A la formule de l'art pourl'art, depuis longtemps prônée par Théophile Gautier, se rallient Banville, Baudelaire, Flaubert, Bouilhet, Fromentin.Bien que ces écrivains ne constituent pas à proprement parler un groupe, on a pu parler à leur sujet d'une école del'art pour l'art.

La publication d'Émaux et Camées de THÉOPHILE GAUTIER est saluée comme l'éclatante manifestationd'une poésie uniquement soucieuse de perfection formelle.

Placé à la direction de la Revue de Paris de 1851 à 1858,Gautier fait servir cette publication à la propagande en faveur de ses idées littéraires.

Mais l'école de l'art pour l'artest bientôt supplantée par un mouvement plus important et nettement hostile au romantisme, le Parnasse. L'art pour l'art Théorie selon laquelle l'art ne doit viser que la recherche du beau, l'esthétique. Commentaire L'un des premiers, Victor Hugo revendiqua pour le poète le droit de produire « un livre inutile de pure poésie jeté aumilieu des préoccupations graves du public » (les Orientales, préface).

Il ne réalisa pourtant pas son projet, préférant orienter le romantisme vers un engagement politique et social.

Ce fut Théophile Gautier qui développacette théorie, dès 1835, dans la préface de Mademoiselle de Maupin.

Devenu directeur de la revue l'Artiste vingt ans plus tard, il lança un manifeste proclamant « l'autonomie de l'art », le culte de l'esthétique pure, dans lequel sereconnurent le Parnasse, puis d'autres poètes comme Baudelaire et Mallarmé, pour un temps du moins. Pour Gautier, l'artiste doit patiemment triompher de son narcissisme trop encouragé par les romantiques, travaillersur la forme et la force de son poème, plutôt que sur son sens social, politique ou historique.

Le poème devient alorsobjet fini, jeu poétique, parfois acrobatique, et le poète, magicien du verbe et de la forme, artisan funambule. La critique contemporaine, tout en saluant les prouesses techniques des poètes de « l'art pour l'art », a mis encause l'idée qu'une expression poétique puisse n'être qu'esthétique, tout choix poétique renvoyant nécessairementau « moi » du poète. Citations L'art pour l'art, et sans but.

Tout but dénature l'art.

(Benjamin Constant, Journal, 11 février 1804.) Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expressionde quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature.

—L'endroit le plus utile d'une maison, ce sont les latrines. Moi, n'en déplaise à ces messieurs, je suis de ceux pour qui le superflu est le nécessaire, — et j'aime mieux leschoses et les gens en raison inverse des services qu'ils me rendent. (Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin, préface.) Il ne faut plus dire que l'art pur ne sert à rien : il sert à vivre.

(Georges Duhamel, la Possession du monde.). »

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