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VERLAINE

Publié le 15/02/2011

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— Une enfance bourgeoise (Metz) ; études de droit à Paris. — L'employé intermittent de l'Hôtel de Ville de Paris ; le client assidu des cafés. Malgré sa laideur, un mariage d'amour. — La boisson ; rencontre avec Rimbaud (1871) ; voyages en Angleterre, en Belgique... Verlaine tire sur Rimbaud... prison... conversion au christianisme...

— Tour à tour professeur, agriculteur, oscillant entre le café et l'église, il descend lentement, de dégradation en dégradation, jusqu'à une mort misérable. L'CÈUVRE : 1886 : Poèmes saturniens : mélange d'impassibilité parnassienne et de tendances plus personnelles : « Mon rêve familier « ; « Soleils couchants «... 1869 : Fêtes galantes : les grâces frivoles et mélancoliques des peintres du XVIIIe siècle (surtout Watteau). 1870 : La Bonne chanson : Le livre des fiançailles. 1874 : Romances sans paroles : influence de Rimbaud (Paysages belges). 1881 : Sagesse : la foi après l'épreuve ; inspiration chrétienne, la recherche ardente de la sagesse. « Homo duplex «, il veut compléter chaque recueil chrétien par un recueil mondain : 1881 : Sagesse. - 1884 : Jadis et naguère. 1888 : Amour. - 1888 : Parallèlement. 1891 : Bonheur. - 1891 : Chansons pour elles. 1892 : Liturgies intimes - 1892 : Odes en son honneur. LES PRINCIPES DE L'ŒUVRE : Il les énonce dans son Art poétique : — Pas d'éloquence, — de la musique, — la nuance et non la couleur, — modération de la rime, — vers impairs. L'INSPIRATION: — Un être double : un épicurien qui rêve tantôt du plaisir (Fêtes galantes), tantôt du bonheur tranquille (La bonne chanson) ; un tourmenté que hante le remords, le besoin du divin. D'où, l'œuvre la plus riche en contrastes inattendus : :— Une poésie personnelle après des protestations contre l'art personnel; — La peinture des fêtes galantes : l'analyse des tourments intimes ; — Galanterie et pureté ; amour humain et amour divin ; — Débauches et veulerie ; les hymnes les plus émouvants à la famille. Un Villon mystique. L'ART: — Avant tout musical ; il apporte une matière facile à Fauré ou à Debussy. — Seule la musique peut dire « l'indicible «. — Exprimer par le son plus que par le sens : Paysages belges. — Suggérer par le rythme (mètres impairs) et par l'harmonie (sons feutrés, rimes discrètes, assonances, etc.). — Cependant, cette souplesse n'est pas affranchissement des règles : Verlaine .refuse le vers libre ; son art reste strict et raffiné.   

 

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« Il abandonne sa femme, mais lui reste profondément, jalousement attaché; il rêve et parle avec entêtement de réconciliationjusqu'aujour où elle se remarie.

Alors il la poursuit d'adorations, de sarcasmes, de requêtes; l'oubli ne viendra jamais.

Son fils Georges? Il fera tout pour le revoir, suivre ses études, le ramener à lui; astuces, larmes, supplications, avocats.

Rimbaud? Qu'on songe aux ruptures, aux reprises.

Quand « le plus beau des mauvais anges » prend le parti d'en finir, le coup de revolver de Bruxelles (juillet 1873) n'est encore que l'atroce geste d'aimer et de retenir.

Condamné à deux ans d'internement cellulaire à la prison de Mons (Hainaut), il en sort converti à la foi chrétienne, poursuit Rimbaud en Allemagne.

Discussion et coups.

A l'aube, sur les bords du Neckar, des paysans trouvent Verlaine à moitié mort.

L'oubli de l'Epoux infernal ne vient pas pour autant : une fidélité patiente, lucide, commence à rassembler les œuvres du poète maudit.

Les autres amours? Le jeune Lucien Létinois, son élève du collège de Rethel? Le jeune peintre Cazals? Même ferveur, même constance.

Après l'entreprise agricole manquée de Coulommes, seule la mort de Létinois les sépare.

Et la sienne, enfin, l'arrache à Cazals.

Il peut s'en aller; il ne sait quitter.

Il souffre mal, surtout après l'affaire de Bruxelles et la conversion, l'éloignement des siens et des amis, l'accusation de vagabondage, d'homosexualité.

Fier de la qualification « d'honnête homme » que lui donne un juge de paix du I 2e arrondissement, il s'efforce de recouvrer l'équilibre, le sérieux, la parfaite dignité.

Il enseigne dans les collèges anglais, puis en France.

Après 1873, son conformisme bourgeois s'était étendu : famille, religion, patrie.

Il rêve de réaliser des économies; s'y applique, mais reste jusqu'à sa mort «avec la lune dans son tablier ».

Dès 1886, voici en effet les pauvres, les presque quotidiennes lettres, écrites de garni en hôpital.

A son éditeur : « 0 Vannier, un peu de courage à la poche>>-« Petit mandat, p'tit mandat tout de suite S.

V.

P.

» - ou à son docteur : « Pour remèdes éventuels, avec un mot de vous, ne puis-je me procurer à la Centrale (pharmacie!) tel salicylate, bromure ...

oculai­ rement? »ou encore : «Broussais :Je suis le n° 22 de la salle Follin.

»Un crève-cœur.

Les dernières années, glorieuses enfin, mais si défaites, titubantes et démunies, il reste englué à ses « belles amies».

Philomène Boudin et Eugénie Krantz furent les moins occasionnelles.

Trompé, bafoué, volé par elles (on devine d'abjectes promiscuités, les sordides menaces de gens du milieu), «en ménage » avec Eugénie, il meurt le 8 janvier 18g6, rue Descartes à Paris.

Soigné du moins par elle (tardivement, Barrès, avec le concours du beau monde, avait formé un Comité d'Entraide au poète), il agonise toute la nuit qui précède sa mort, au bas du lit, sur le carreau d'où elle n'a pu le soulever.

CoMME toute vie, sa vie ne fut sans doute que ce qu'elle pouvait être.

Mais parmi ces scandaleuses ou déchirantes vicissitudes, l'honneur restera au poète d'avoir reconnu son destin.

Fort peu goûté et même presque ignoré jusqu'en 18go, Verlaine apparut en effet au xxe siècle comme un de nos grands poètes modernes, à l'égal de Baudelaire ou de Mallarmé.

Sa gloire offusqua longtemps celle de Rimbaud et d'Apollinaire.

Plus réservée, la critique d'aujourd'hui ne consent pas à donner à cette œuvre une place aussi considérable dans l'ensemble de la production poétique du siècle dernier.

Elle boude à un laisser-aller dont s'accommode mal la poésie, ou à une prosodie assouplie et rénovée, mais traditionnelle; malgré ses audaces, Verlaine se refuse, en effet, à ouvrir la crise du vers, qui avec Rimbaud devait aboutir au discrédit puis à l'abandon des caractères permanents de notre poésie.

Il y a plus : on met en doute l'authen­ ticité d'une expérience poétique, qui reste chez Verlaine hésitante et avortée.

Elle s'inscrirait faiblement dans le milieu d'imagination et d'occulte spiritualité où nous voyons le x1xe siècle littéraire, dès Baudelaire et Nerval, saisir le monde comme mystère; où la poésie, reprenant sa fonction de révélation, de dévoilement et même de création, se laisse séduire par les pratiques des sciences ésotériques, gardiennes plus ou moins fidèles du secret de la Correspondance ou Analogie Universelle; où, enfin, après avoir tenté de répudier la raison et les facultés lucides de la conscience, le poète, dans sa vocation de l'occulte, renoue d'anciens commerces avec le magicien, l'alchimiste, le sorcier, le devin; déchiffreur des secrets du monde, il s'empare de leurs méthodes et de leurs opérations incantatoires, illuminatives, ou allusives.

Ce destin, d'illustres poètes, à la suite de Baudelaire, l'assumèrent douloureusement.

Or, notre époque fait volontiers grief à Verlaine de n'avoir pas été un de ces « martyrs du chemin mauvais » en quête d'absolu; à son œuvre de n'apporter aucune révélation.

La poésie verlainienne, il faut en convenir, est difficile. »

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