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VERLAINE (Paul Marie)

Publié le 21/05/2019

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sensualité et en même temps qu'il prend conscience de sa laideur (réelle ou supposée). En décembre 1858, il a fait parvenir une pièce à V. Hugo, la Mort. Il lit, outre Baudelaire et Banville, Albert Gla-tigny (les Vignes folles) et Catulle Men-dès (Philoméla) — les « camarades » en ferveur et en invention poétique —, Gautier (Émaux et Camées), Sainte-Beuve (Port-Roy al)... En octobre 1862, il est inscrit à la faculté de droit, « sous prétexte d'étudier la jurisprudence », mais son intérêt se porte surtout vers certaines « séances ès caboulots de la rue Soufflot ». Il rencontre Banville, Villiers de L'Isle-Adam, Coppée, dans le salon de la marquise et générale de Ricard, la mère de son ami Louis Xavier de Ricard qui a entrepris la publication de l'éphémère Revue du progrès moral, où Verlaine est pour la première fois édité, avec Monsieur Prudhomme, un sonnet, en août 1863. Il a en outre dans ses cartons plusieurs pièces de vers, dont Fadaises et Aspiration. Rompant définitivement avec le trompe-l'œil de son existence estudiantine, il entre dans l'administration, à la mairie du IXe arrondissement. Il rencontre peu après (fin 1864) C. Mendès, le futur promoteur du Parnasse contemporain. La « revue positiviste » de Ricard ayant fait naufrage, ce dernier, appuyé par Lemerre, conçoit le projet d'une « publication à tapage » qui débouche sur le lancement de l'Art, où Verlaine donne en décembre 1865 un article contre Barbey critique, ainsi qu'une étude sur Baudelaire, poète moderne et parisien, dans lequel il prend pour cible les « passion-nistes », les « utilitaristes » et autres « inspirés ». C'est vers la fin de la même année (30 décembre) que le père de Verlaine succombe aux attaques d'un mal qui le mine depuis plusieurs années déjà ; Verlaine continue à vivre sous le même toit que sa mère. Au Parnasse contemporain, qui commence à paraître en mars 1866, il donne, en avril, plusieurs poèmes, et en novembre, il publie, à compte d'auteur, les Poèmes saturniens, dont une dizaine de pièces étaient parues dans diverses revues, parmi lesquelles l'Art, le Parnasse et la Revue du

 

XIXe siècle. La critique se méprend unanimement sur ce recueil, à l'exception de Mallarmé qui se montre sensible à l'effort de Verlaine « vers l'Expression, vers la Sensation rendue », à la rupture opérée en sourdine avec l'esthétique du Parnasse. La publication avait été rendue possible grâce à l'intercession financière de sa cousine Élisa, figure authentiquement chérie par Verlaine (« Mieux qu'une sœur », écrira-t-il dans Amour], et son désarroi et sa souffrance n’en sont que plus cruels lorsqu'elle meurt en février 1867 : il se réfugie dans l'alcool, au grand scandale de son entourage. En juillet débute sa collaboration au Hanneton d'E. Vermersch ; il paraît dans le salon de Nina de Villard, où se retrouvent Cros, Villiers, Coppée, Ch. de Sivry, et en juillet 1868 fait paraître dans 1‘Artiste six poèmes, Nouvelles Fêtes galantes, repris dans le recueil qui sort en mars 1869 chez Lemerre sous le titre de Fêtes galantes, tiré à plusieurs cen taines d'exemplaires et à compte d'auteur. À la croisée d'influences diverses (Le Dentu a fait paraître un peu auparavant l'Art au XVIIIe s. des Concourt, et les Peintres de fêtes galantes de Ch. Blanc datent de 1864), les quelque vingt-deux pièces du recueil déploient leur esthétique propre en un décor planté dès la Nuit de Walpurgis classique : spectral, blafard et nostalgique, sur la crête de vertiges amorcés ou flagrants, au cordeau d'un art du vers très sûr et hardi, qui retiendra l'attention de Rimbaud — entre autres vers, « Et la tigresse épouvantable d'Hyrcanie », dont l'audace prosodique (c'est la première fois qu'on ose couper un mot à l'hémistiche) stupéfie l'enfant poète. À la même époque, il projette une pièce en collaboration avec L. Viotti, Vaucochard et fils Ier, qui n'aboutit pas. L'ivrognerie de Verlaine s'aggrave : ivre, il tente à deux reprises de tuer sa mère (juillet 1869). Contre les assauts de son penchant et ses séquelles, il invoque l'image d'une très jeune femme rencontrée peu avant chez Ch. de Sivry, Mathilde Mauté, dont il demande la main à la fin de juillet 1869 ; il met alors en route la Bonne Chanson, le « mince ouvrage »,

VERLAINE (Paul Marie), poète français (Metz 1844-Paris 1896). Fils de militaire — son père est officier du génie —, installé d'abord à Metz, il connaît au hasard des garnisons cette France méridionale pour laquelle il éprouvera si peu de goût : de 1845 à 1849, son père est à Montpellier, Sète, puis Nîmes ; un souvenir d'enfance reste attaché au séjour à Montpellier : le spectacle de pénitents en cagoules, dont le retentissement et le pouvoir d'organisation plastique paraissent s'exprimer par exemple dans les « spectres fébriles » des Poèmes saturniens. La famille Verlaine, de retour à Metz pour le début de l'année 1849, s'installe définitivement à Paris deux ans plus tard. Verlaine laisse derrière lui l’image plusieurs fois évoquée de ses amours enfantines — Mathilde — et de leur théâtre bariolé (« L'esplanade les fois de musique »), pour prendre contact avec une réalité d’abord décevante (« Ma première impression de Paris fut laideur, boue et jour sale »), mais néanmoins vite rachetée par le spectacle du Boulevard. D'abord externe d'un « modeste pensionnat » rue Hélène, il entre, en octobre 1853, en 9e comme interne à l'institution Landry, et suit les cours du lycée Condorcet (alors lycée Bonaparte), où il fait « d'assez médiocres études » ; il termine bachelier ès lettres en août 1862. C'est au début de cette adolescence « si critique » qu’il fait remonter son goût pour les lettres (« Le poète naquit en moi »), conjointement à l'éveil de sa

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« sensualité et en même temps qu'il prend conscience de sa laideur (réelle ou suppo­ sée).

En décembre 1858.

il a fait parve­ nir une pièce à V.

Hugo, la Mort.

Il lit, outre Baudelaire et BanviUe, Albert Gla­ tigny (les Vignes folles) et CatuUe Men­ dès (Philoméla) -les. »

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