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Victor Hugo, « la Victoire », Histoire d'un Crime, 4 décembre 1852 (Littérature)

Publié le 22/02/2012

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"Souvenir de la nuit du 4" est un des plus bouleversants poèmes, polémique et lyrique, de Hugo. Aragon l'a par ailleurs magnifiquement commenté. En raison de sa densité et de sa puissance, le poème apparaît curieusement comme une réécriture du récit en prose, alors même qu'il est antérieur. En effet dans la « quatrième journée » d'Histoire d'un crime (La Victoire, I, « Les faits de la nuit. - La rue Tiquetonne », chapitre écrit en 1877-1878), Hugo précise : « J'ai raconté ailleurs cette chose tragique » et précise en note « Châtiments ». Il nous invite ainsi lui-même à lire les deux textes en les confrontant. Loin de prétendre épuiser les éléments de comparaison, nous nous contentons ici de suggérer quelques pistes de lecture analytique des deux textes.
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« Le fait-divers dramatique - comme souvent chez Hugo - se transforme en symbole.

Cetteélévation est sensible dans le discours de l'aïeule rapporté « directement ».

ce n'est pas laseule différence avec le récit en prose.

Le discours est plus long et plus organisé.

Dès lors, sapuissance et sa véhémence s'en trouvent accrues.

L'interpellation (« Avez-vous vu saigner lamûre dans les haies ? », les métaphores, les comparaisons (« comme un bois qui se fend »)cherchent à exprimer l'indicible et permettent de détourner l'attention de la vision insoutenable(« saigner la mûre ») ou au contraire de suggérer la violence brutale du choc (le crâne qui sefend, puissance de la rime « fend/ enfant »).

Le rythme des vers contribue à créer le climat detension et le registre pathétique.

Par exemple l'enjambement de « Sa bouche / Pâle, s'ouvrait »accroît la force de l'adjectif placé en rejet et associe le mouvement du détail pictural àl'ouverture de la voyelle [a].Le discours politique adressé à l'aïeule frappe par la violence de la diatribe et son ironiegrinçante.

Dans un effet admirable de polyphonie énonciative, Hugo fait entendre la voixofficielle de Napoléon III.

Les citations de ses discours - programmes (« Il sauve / la famille,l'église, la société » met en place un alexandrin avec une diérèse fortement ironique)s'opposent antithétiquement à la réalité de sa politique : crimes, assassinats d'enfants,répression sanglante, déni de justice.

Une articulation logique (« C'est pour cela que… ») meten parallèle les préoccupations futiles, le goût du luxe, l'orgueil de la société impériale et la tragique réalité.

La viséepolémique et satirique du poème retrouve celles de l'ensemble durecueil Les Châtiments. Sujet désiré en échange : Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les feuilles d'automne) - Amis, un dernier mot !. »

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