VOLTAIRE: Derviche (Candide) - commentaire
Publié le 06/02/2016
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VOLTAIRE
Il y avait dans le voisinage un derviche très fameux qui passait pour le meilleur philosophe de la Turquie; ils allèrent le consulter. Pangloss porta la parole et lui dit : « Maître, nous venons vous prier de nous dire pourquoi un aussi étrange animal que l'homme a été formé.— De quoi te mêles-tu? lui dit le derviche, est-ce là ton affaire? — Mais, mon révérend père, dit Candide, il y a horriblement de mal sur la terre. — Qu'importe, dit le derviche, qu'il y ait du mal ou du bien? Quand Sa Hautesse envoie un vaisseau en Egypte, s'embarrasse-t-elle si les souris qui sont dans le vaisseau sont à leur aise ou non? — Que faut-il donc faire? dit Pangloss. — Te taire, dit le derviche. — Je me flattais, dit Pangloss, de raisonner un peu avec vous des effets et des causes, du meilleur des mondes possibles, de l'origine du mal, de la nature de l'âme et de Vharmonie préétablie. » Le derviche, à ces mots, lui ferma la porte au nez.
(Candide.)
A la fin du roman, Pangloss et Candide se sont installés dans une petite métairie, où ils espèrent un peu de repos et de bonheur. Ils ne sont pas encore guéris de la philosophie et vont consulter un savant moine turc des environs (nous sommes près de Constantinople). Ils l’interrogent sur la fin de l’homme, le problème du mal, la nature de l’âme, son union avec le corps, toutes questions débattues par les philosophes et particulièrement par Leibniz (harmonie préétablie). Le derviche leur répond avec rudesse et finit par leur fermer la porte au nez.

«
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TEXTES COMMENTÉS ET COMPARÉS
Voltaire a composé Candide pour réfuter le système philo-
sophique de Leibniz, l'optimisme, suivant lequel Dieu a créé
le meilleur des mondes possibles.
Pas plus que dans ses autres
contes, il ne se propose de raconter une histoire vraisemblable,
de placçr des personnages psychologiquement vrais dans un
milieu réel.
Il promène ses héros, le jeune Candide et son
maître Pangloss, à travers toutes sortes d'aventures extraor-
dinaires et fâcheuses qui sont destinées à prouver que tout
n'est pas, dans le monde, aussi bien que le prétendent les défen-
seurs obstinés de la Providence.
L'idée est donc tout pour lui,
mais jamais il ne disserte ni ne discute : ce sont les faits qui
parlent et les personnages, qui ont tous autant d'esprit que
M.
de Voltaire, même quand il s'agit de montrer par un exposé
naïf l'absurdité de quelque théorie.
I.
Place du morceau.
A la fin du roman, Pangloss et Candide se sont installés
dans une petite métairie, où ils espèrent un peu de repos et de
bonheur.
Ils ne sont pas encore guéris de la philosophie et vont
consulter un savant moine turc des environs (nous sommes
près de Constantinople).
Ils l'interrogent sur la fin de l'homme,
le problème du mal, la nature de l'âme, son union avec le corps,
toutes questions débattues par les philosophes et particulière-
ment par Leibniz
(harmonie préétablie).
Le derviche leur
répond avec rudesse et finit par leur
fermer la porte au nez.
II.
Idée.
Toute recherche métaphysique est impertinente et vaine.
L'homme est fou de vouloir résoudre des questions qui le
dépassent et qui, d'ailleurs, n'importent guère.
C'est le scep-
ticisme le plus radical.
Le mal n'est pas un problème : c'est un
fait contre lequel nous devons nous défendre, dans la mesure
du possible, mais sans qu'il soit, pour cela, besoin de raisonner.
Loin de nous donc toute curiosité indiscrète.
Ce conseil sera
plus loin complété par celui de travailler
(le travail éloigne de
nous trois grands maux, l'ennui, le vice, le besoin)
et de
cultiver
notre jardin c'est-à-dire de nous consacrer exclusivement à
notre humble tâche, sans souci et sans ambition.
III.
Procédés.
Ni exposé, ni raisonnement.
Un dialogue très vif, très simple,.
»
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