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Vous montrerez comment cette opposition du réel et du vrai permet de comprendre la spécificité du drame romantique.

Publié le 27/03/2015

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La couleur locale. Le réalisme du drame romantique est ailleurs : il consiste à mettre en scène des personnages et un monde plus proches du public que les dieux et princes antiques des tragédies classiques, qui se situaient dans un hors-temps. C'est pourquoi les romantiques manifestent un grand souci de vérité historique : Hugo s'est longuement documenté sur l'Espagne avant d'écrire Hernani et Ruy Blas. Musset a étudié les Chroniques italiennes de Benedetto Varchi parues au xvte siècle pour la cou­leur florentine de Lorenzaccio. Mais ce scrupule historique n'efface nulle­ment 

«Le théâtre n'est pas le pays du réel: il y a des arbres de carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous terre. C'est le pays du vrai: il y a des coeurs humains sur la scène, des coeurs humains dans la coulisse, des coeurs humains dans la salle.« (Victor Hugo, Tas de pierres III, 1830-1833).

Vous montrerez comment cette opposition du réel et du vrai permet de comprendre la spécificité du drame romantique.

« social).

Dans la première scène d'Hernani, le visiteur au riche costume de velours et de soie à la mode castillane de 1519 est d'emblée perçu comme un noble espagnol, distinct d'Hernani, (voir Texte 1, p.

140).

Le monde théâtral n'est donc pas le réel: plus petit, il est en même temps poly­ morphe et infini.

En un même endroit on peut convoquer -comme dans Hernani - une chambre à coucher, un patio, la galerie de portraits du châ­ teau de Silva, le tombeau de Charlemagne.

Le drame romantique fait ainsi éclater l'illusion de réalité sur la scène.

La couleur locale.

Le réalisme du drame romantique est ailleurs: il consiste à mettre en scène des personnages et un monde plus proches du public que les dieux et princes antiques des tragédies classiques, qui se situaient dans un hors-temps.

C'est pourquoi les romantiques manifestent un grand souci de vérité historique: Hugo s'est longuement documenté sur l'Espagne avant d'écrire Hernani et Ruy Blas.

Musset a étudié les Chroniques italiennes de Benedetto Varchi parues au XVIe siècle pour la cou­ leur florentine de Lorenzaccio.

Mais ce scrupule historique n'efface nulle­ ment l'artifice; au contraire, il le signale avec plus de netteté.

Le décalage chronologique est visible entre ceux qui regardent, spectateurs du XIXe siècle, et les personnages qui évoluent dans un faux XVIIe siècle (Ruy Blas), un faux XVIe siècle (Lorenzaccio).

Le refus du drame contemporain.

Pour Hugo, le monde contemporain ne saurait donc être mis en scène par le drame romantique: trop proche des auteurs comme du public, il fait partie de ce «pays du réel» qu'il main­ tient à distance.

Il s'oppose en cela à Alexandre Dumas, qui n'a pas hésité, pour sa part, à traiter de questions actuelles dans ses drames (voir Kean ou Antony).

El La vérité romantique Mais la fidélité à l'histoire n'est qu'un moyen pour atteindre la vérité du drame, c'est-à-dire l'expression du cœur humain.

Par la présence du gro­ tesque, le recours au lyrisme, le «pays du vrai» peut apparaître, et atteindre le public.

La vérité du grotesque.

Le vrai recherché par le drame romantique consiste à montrer le cœur humain sous tous ses aspects.

Or le cœur est le siège d'émotions confuses, contradictoires -de tout ce qui s'oppose à une pensée rationnelle: le sentiment étrange de ne pas être vraiment soi­ même ni laquais (Ruy Blas) ni bouffon (Le rois 'amuse); le désir inexplicable de vouloir être autre, de forcer les autres à le reconnaître (Don Carlos, futur Charles-Quint); l'amour à la fois inextinguible et impossible (de Ruy Blas pour la reine, d'Hernani pour doiia Sol, de Chatterton pour Kitty 194. »

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