LE FOIE ET LE PANCRÉAS
Publié le 10/02/2019
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Un centre de recyclage
Véritable et essentielle usine chimique de notre organisme, le foie est un important centre de recyclage, notamment des globules rouges, ou hématies. Après cent vingt jours d’activité, les hématies meurent, le foie les capture et les détruit. Il extrait alors de l’hémoglobine le fer, qu’il stocke pour la fabrication de nouvelles hématies, et la bilirubine, pigment biliaire jaune verdâtre, qu’il évacue dans la bile.
La jaunisse, ou ictère, résulte de l’accumulation anormale de bilirubine dans le sang et de sa dissémination dans les tissus: la peau et les muqueuses -le blanc des yeux en particulier-prennent alors une couleur jaune. Le foie recycle également les sels biliaires. Après que ceux-ci ont accompli leur action d’émulsion sur les graisses alimentaires, rendant solubles les acides gras et activant la lipase pancréatique, ils sont réabsorbés dans l’iléon et retournent au foie pour reformer de la bile.
Deux rôles du foie : stockage et désintoxication
Une des fonctions centrales du foie est de conditionner et d’emmagasiner les produits issus de la digestion des aliments, et de les mettre à la disposition de notre organisme selon ses besoins.
Les sucres alimentaires préalablement digérés parviennent au foie sous la forme de glucose, seul carburant directement utilisable par notre corps, et notamment notre cerveau. Le foie déverse le glucose dans le sang. Si nous n’avons pas ou plus besoin d’apport énergétique, il le stocke sous forme de glycogène (glycogenèse). Le surplus de glucose est converti en graisses, qui vont se déposer dans les muscles, sous la peau et autour des viscères. Dès que de nouveaux besoins énergétiques surviennent, le foie dégrade le glycogène et libère dans le sang la quantité nécessaire de glucose (glycogénolyse). Lorsque le stock de glycogène est épuisé, les graisses puis les protéines servent de sources d’énergie de suppléance et sont transformées en glycogène puis en glucose (néoglycogenèse).
Outre le glycogène, le foie stocke le fer et les vitamines A, D, B12, dont les réserves couvrent souvent les besoins quotidiens de façon prolongée (vitamine B12 : quatre ans; vitamine A: plusieurs semaines). Le foie fabrique de nombreuses substances: les protéines, les acides gras, le cholestérol, les triglycérides (lipides de réserve), des facteurs de la coagulation (fibrinogène, prothrombine, vitamine K).
À Souvent pris pour une malnutrition, un gros ventre peut être dû à des kystes hépatiques volumineux. Il s’agit d'une maladie parasitaire, l’hydatidose, source éventuelle de graves complications.
John Watney
Le foie assure une autre fonction importante: la désintoxication de notre corps. Il épure notre sang des substances potentiellement nocives si elles s’accumulaient. Certaines sont des déchets métaboliques que nous produisons (bilirubine), les autres sont étrangères, introduites volontairement ou accidentellement en nous : des additifs alimentaires, des poisons (strychnine), certains médicaments et bien sür l’alcool.
Si les capacités du foie sont dépassées par une intoxication prolongée ou massive, le parenchyme (tissu hépatique) peut conserver des cicatrices fibreuses et les cellules ne se régénéreront que partiellement; il y a alors risque de cirrhose, voire d’insuffisance hépatique.
Les lésions hépatiques
Normalement, le foie ne fonctionne pas à son rendement maximal. Les lésions doivent s’étendre à près des trois quarts du parenchyme pour que ses fonctions soient profondément altérées. Par ailleurs, les cellules hépatiques ont un puissant pouvoir de régénération, permettant une réparation tissulaire naturelle si l’affection est précocement décelée.
Le pancréas, glande exocrine et endocrine
Cette autre glande annexe du tube digestif joue un rôle vital. Situé profondément dans l’abdomen, le pancréas s’allonge transversalement en arrière de l’estomac et du duodénum. Il a une double fonction : il produit le suc pancréatique et il régule le métabolisme des sucres.
Le pancréas exocrine déverse le suc gastrique dans le canal pancréatique relié au duodénum. Avec les sucs intestinaux, le suc pancréatique achève la digestion en rendant les aliments assimilables par les intestins. Le pancréas sécrète 1500 à 4000cm3 d’un liquide fluide et transparent qui pénètre dans le duodénum, permettant aux enzymes, contenues dans les sécrétions digestives, une activité optimale.
À Produisant les enzymes les plus puissantes, le pancréas s'en protège en sécrétant une forme inactive qui deviendra active au contact du chyme gastrique.
Le pancréas ne sécrète qu’en présence d’aliments dans le tube digestif. Il en est averti par deux voies: la voie nerveuse où le cerveau, informé par les papilles gustatives linguales, stimule le pancréas via le nerf vague; la voie hormonale où l’acidité du chyme gastrique déclenche la sécrétion locale d’hormones qui vont stimuler le pancréas par voie sanguine.
Le pancréas endocrine joue un rôle dans la régulation du métabolisme des sucres, grâce à des cellules spécialisées regroupées en îlots (les îlots de Langerhans). Ces derniers sont dispersés dans tout le pancréas et sécrètent l’insuline et le glucagon.
La première, l’insuline hypoglycémiante, abaisse le taux de sucre dans le sang en favorisant l’entrée du glucose dans les cellules. Lorsque le pancréas produit de l’insuline en quantités insuffisantes, le diabète apparaît chez l’individu.
La seconde hormone, le glucagon, augmente la glycémie en utilisant les réserves de glycogène. L’insuline et le glucagon ont des actions antagonistes qui maintiennent à un taux stable le glucose sanguin.
Les lésions du pancréas
Le cancer du pancréas est responsable de 4 % des décès en France. Se développant essentiellement à partir des structures exocrines, il est découvert, le plus souvent tardivement, à l’occasion d’explorations de douleurs abdominales ou d’amaigrissements involontaires. D’autres dysfonctionnements sont appelés des pancréatites nécessitant des opérations chirurgicales afin d’enlever les tissus atteints.
La mucovicidose se caractérise, en plus d’autres déficiences, par une atteinte pancréatique qui provoque une insuffisance enzymatique et une mauvaise digestion des graisses.
«
Le
foie et le pancréas
au duodénum.
À ce niveau, un muscle circulaire,
le sphincter d'Oddi, contrôle, à la manière d'un
robinet, l'écoulement de la bile.
Tant que nous
demeurons à jeun, le sphincter reste fermé et
empêche la bile de s'échapper.
Le foie sécrète continuellement de la bile en
quantité importante Qusqu'à 1000cm3).
Celle-ci
est stockée dans la vésicule biliaire, petit sac
appendu au cholédoque et venant se caler sous
la masse imposante du foie.
Le rôle de la vésicule
biliaire dans la digestion
La vésicule biliaire concentre la bile Qusqu'à
vingt fois) en filtrant l'eau du mucus à travers ses
parois.
Si sa contenance théorique ne dépasse
pas 60cm3, elle parvient à mettre en réserve toute
la bile sécrétée par le foie.
Pendant la digestion, l'arrivée du chyme gas
trique dans le duodénum stimule le ner f pneu
mogastrique et la sécrétion duodénale d'une hor
mone, la cholécystokinine, sous la commande
desquels se trouvent les voies biliaires: la vési
cule se contracte et se vide dans le cholédoque,
le sphincter d'Oddi s'ouvre et la bile se déverse
dans le tube digestif.
La bile participe à la digestion des graisses.
Grâce aux sels biliaires, elle fractionne les grosses
molécules de graisse en une multitude de fines
particules, comme peut le faire du savon sur un
corps gras quand on se lave les mains: c'est
l'émulsion des graisses.
Ensuite, le foie récupère les sels biliaires, qui
sont réabsorbés (à 99%) au niveau de l'iléon, par- L'alcool
est .....
responsable de la cirrhose
du foie.
L'une des
caractéristiques de
cette affection peut
être l'augmentation
du volume du foie
(hépatomégalie).
La cirrhose provoque
une inflammation
chronique de la glande
et génère un barrage
de la circulation
veineuse.
tie terminale de l'intestin grêle.
En l'absence de
sels biliaires, les graisses alimentaires traverse
raient le tube digestif et se retrouveraient telles
quelles dans les selles.
Les calculs biliaires
Les calculs (ou lithiases) biliaires ressemblent à
des pierres dures, polyédriques, de couleur brun
verdâtre et de taille variable, allant du grain de
sable au petit pois.
Ils se forment dans la vésicule
biliaire quand la concentration en cholestérol
devient excessive.
Celui-ci, normalement présent
dans la bile à l'état dissous, précipite alors en
cristaux et forme des calculs ou vient grossir des
LA VÉSICULE BILIAIRE
canal hépatique
commun
canal cystique
paroi filtrant le mucus
vésicule biliaire ! La vésicule biliaire peut contenir 50 à 60 cm3 a de bile.
Quand le chyme gastrique arrive
dans le duodénum, elle se vide dans ce dernier
par un canal collecteur, appelé cholédoque.
vaisseaux
sanguins
hépatiques canaux
hépatiques calculs préexistants.
Les calculs biliaires sont plus
fréquents chez les femmes, les personnes âgées,
les sujets obèses, et ceux qui présentent des anté
cédents familiaux de lithiases vésiculaires.
Généralement, les calculs biliaires restent
indolores et méconnus des individus: soit ils
sont naturellement dissous par l'acide chénodé
soxycholique (constituant de la bile), soit ils
sont insolubles car calci fiés et restent au fond
de la vésicule, soit enfin ils sont expulsés dans le
cholédoque vers les intestins pour être évacués
dans les selles.
Toutefois, les calculs deviennent
douloureux s'ils interrompent l'écoulement de
la bile.
L'in flammation, la surin fection locale,
puis une septicémie menacent le malade qui
doit subir rapidement l'extraction du calcul par
voie chirurgicale.
Le foie
Le foie est l'organe le plus polyvalent de notre
corps, remplissant près de cinq cents fonctions
' Vésicule biliaire pleine de calculs
(ou lithiases) biliaires, faits de cristaux
de cholestérol, de pigments et de sels biliaires..
»
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