Les cinq sens
Publié le 24/08/2013
Extrait du document
Les deux yeux étant légèrement décalés, les images qu'ils envoient au cerveau ne sont pas rigoureusement identiques (les objets les plus proches étant fortement décalés, tandis que les objets lointains sont presque à la même place sur les deux images). Le cerveau se charge, à partir des deux images, des informations sur la direction transmises par les muscles orienteurs de l'oeil et des informations correspondant à la distance de l'objet visé transmises par les muscles du cristallin, de composer une image en relief.
L'organe de la vision est l'oeil: il est protégé des agressions par les cils et les paupières, dont le réflexe de fermeture est extrêmement rapide. Six muscles différents participent à sa mobilité dans l'orbite. Dans sa partie antérieure se trouve un système optique (cornée, iris, cristallin) dont le rôle est de projeter une image nette sur le fond de l'oeil tapissé par la rétine.
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SENSIBIU rtS PHYSIOLOCilQU ES Malgré dive rses spécu lations fantaisistes , il n'y a pas de sixième sens chez l'homme .
Toutefois , et s'ajoutant aux récepteurs des sensations proprioceptives que l'on rattache au toucher , nous possédons des récepteurs internes qui informent notre cerveau de certaines constantes physiologiques sans que nous en ayons la moindre perception : • Des récepteurs à la pression (barorécepteurs), disposés sur les artères, nous renseignent sur la pression sanguine.
• Des récepteurs chimiques (chémorécepteurs) sont sensibles au taux de gaz carbonique sanguin.
RÉCEPTEURS ET SENSATIONS
Les récepteurs sensoriels transforment l'information extérieure en information nerveuse (influx électrique) directement utilisable par le cerveau.
L'étape de transformati o n du signal est appelée transduction.
N AISSANC E DES SEN SATIONS Lorsque le stimulus (par exemple un rayon lumineux , une molécule odorante, un choc.
..
) vient en contact avec la cellule sensorielle (cellule visuelle , cellule gustative, récepteur du toucher ...
), il déclenche un mécanisme qui va générer une succession de potentiels d'action (phénomènes électriques se propageant sur la membrane des cellu les nerveuses ).
Toutes les variations de potentiel sont dues à des mouvements d'ions (des atomes chargés électriquement) comme le sodium, le potassium, le chlore ou le calcium.
Les ions traversent la membrane de la cellu le en passant par de minuscu les « portes », des protéines ayant la structure d 'un canal, qui peut avoir une position ouverte ou fermée .
TRAN SMISSION DU SIGNAL
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site transducteur
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Le stimulus (ST) agit sur une structure spécialisée de la cellu le appe lée site transducteur, et y crée une variation du potentiel membranaire (potentiel de récepteur PR) comprenant une dépolarisation puis une repolarisation dont les caractéristiques sont fonction des variables (intensité et durée) du stimulus.
• La dépolarisation fait suite à la stimulation.
C'est l'inversion , en quelques millisecondes, du potentiel électrique de la membrane.
Les variations du potentiel de membrane sont assez importantes pour que l'influx se propage de proche en proche aux cellules voisines et entraîne d'aut res potentiels d'action.
• La repolarisation se fait en trois phases: repolarisation rapide initiale, puis repolarisation lente en plateau légèrement descendant et oblique,
enfin repolarisation terminale avec une descente rapide du potentiel récepteur .
Pendant toute cette période de repolarisation la cellule n'est plus excitable: c 'est la période réfractaire.
Ce potentiel de récepteur induit une dépolarisation secondaire en un site membranaire plus ou moins éloigné du site transducteur : le site générateur.
Si cette dépolarisation secondaire, ou potentiel générateur (PG), dépasse une valeur critique, elle génère des potentiels d'action (PA) qui se transmettent le long des fibres nerveuses .
Ceux-ci ont une valeur constante.
L'intensité du stimulus s'y reflète par la fréquence des crêtes .
SITES TRANSDUm URS ET G ÉNÉRATEUR S • Dans un certain nombre de cas, le site transducteur et le site générateur sont situés sur la même cellule.
Les cellules non nerveuses situées autour d'un tel dispositif peuvent influencer les caractéristiques de la transduction .
Elles jouent donc un rôle indirect dans la nais sance du message nerveux et, finalement , de la sensation.
• Dans d'autres cas, le site transducteur et le site générateur sont situés sur des cellules différentes.
Le site transducteur est alors sur une cellu le spécialisée, qui se trouve à proximité immédiate de la terminaison du neurone sensoriel: la genèse des potentiels d'action s'effectue alors sur la terminaison neuronale .
• La rétine est un cas un peu particulier , car le site générateur est situé deux synapses après le site transducteur des cellules visuelles (bâtonnets ou cônes).
CODAGE NERVEU X DES STIMULI le seuil absolu Le seuil physiologique est l'intensité de stimulation nécessaire à la genèse de potentiel d 'action au niveau du site générateur.
Pour que ce dernier produise un message nerveux , il faut que la stimulation soit assez forte pour entraîner une variation électrique (dépolarisation) suffisamment ample au niveau du site transducteur .
Intensité du stimulus Généralement , plus une stimulation locale est intense , plus le nombre de récepteurs activés est important.
Le cerveau est donc informé de deux manières sur l'intensité d'un stimulus: la fréquence des potentiels d'action venant de chaque récepteur, et le nombre de récepteurs lui envoyant un signal.
Durée et loulisat i on d'un stimulus Le cerveau est informé par les récepteurs de la durée du signa l ou, en d'autres termes, quand ce dernier commence et quand il finit.
En règle générale , la fréquence des potentiels d'action décroit pendant que dure le signal.
La rapidité de cette adaptation dépend du type de récepteur.
Pour répondre correctement à un signal, le cerveau doit aussi être informé de sa localisation dans l'environnement.
Pour un signal auditif , par exemple, il compare les intensités du signal lui parvenant de chaque oreille .
Discrimination La discrimination spatiale, c'est-à-dire la capacité à dissocier deux stimuli proches dans l'espace (finesse de détection ), est indispensable dans le sens du toucher Oa somesthésie) et la vision .
Chaque récepteur possède un champ récepteu r (une certaine surface cutanée pour le toucher , une surface rétinienne pour la vision) dans lequel il est capable de détecter le signal.
Si le signal est en dehors du champ, le récepteur ne le perçoit pas.
La discrimination entre deux stimuli ponctuels suppose que les champs récepteurs ne présentent qu'un degré limité de chevauchement Parallèlement le pouvoir séparateur sera d'autant plus élevé que le nombre de récepteurs par unité de surface (densité en récepteurs ) sera plus grand .
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Ainsi , les récepteurs du toucher sur le visage ou sur la main sont ils beaucoup plus nombreux qu'à d'autres endroits de la peau (comme le dos par exemple) .
Les sensations tactiles y sont beaucoup plus préci ses.
SENSATIONS ET PSYCHOPHYSIQUE
Les sensations ont toujours un aspect assez « personnel », mais cela ne les empêche pas de suivre des lois mathématiques et d'être donc mesurables.
La mesure des sensations est l'objet d'une discipline, la psychophysique , branche de la psycholo gie étudiant les relations entre le monde physique et le monde sensoriel.
Toutefois , si les lois mathématiques et les équations d e la psychophysique sont vérifiées pour des stimulations sensorielles simples, il en va tout autrement pour des stimulations complexes .
I.E SEUIL ABSOLU De manière simp le, on peut dire que le seuil abso lu est une valeur d 'intensité d'un stimu lus en dessous de laquelle il n'y a plus de sensation ni de réponse ...
Toutefois, il faut distinguer deux types de seuil : le seuil physiologique et le seuil psychologique .
(En raison des variations individuelles entre cellules ou entre individus, les seuils correspondent à l'intensité de stimulation entrainant une réaction dans la moitié des cas.) • Le seuil physiologique , au sens strict est l 'intensité pour laquelle le récepteur réagit (c'est-à-dire produit un signal en direction du cerveau) dans 50 % des cas.
• Le seuil psychologique suit une définition comparable, mais il se mesure dans la réponse du sujet et non dans l'activité des récepteurs sensoriels .
C'est l'intensité pour laquelle le stimulus sera perçu dans moi n s de 50 % des cas par la personne testée .
La différence entre les deux types de seuils absolus est non négligeable .
Un seul photon peut déclencher la réponse d'un bâtonnet de la rétine, mais cela ne veut pas d ire qu'il y aura sensation visuelle chez la personne .
Pour donner naissance à une sensation lumineuse , il faut activer au moins une dizaine de bâtonnets .
Le seuil psychologique est donc ici au moins 10 fois supérieur au seuil physiologique.
LE SEUIL DIFFÉ RENTIEL ET LA LOI DE WEBER
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~--------logE
Le seuil différentiel désigne l'augmentation d'intensité d'un stimulus nécessaire pour qu'un sujet perçoive une modification de la sensation .
La définition pratique, celle que l'on utilise réellement pour les tests , est un peu plus complexe: c'est la valeur de l'écart qui est perçu dans 50 % des cas et donnant 75 % de réponses correctes .
Le physiologiste allemand Ernst Heinrich Weber (1795-1878) fut un des pionniers dans l'étude de ces problèmes qui relèvent de la psychophysique .
Weber a déterminé les seuils différentiels pour plusieurs modalités sensorielles et en 1836 , il a généralisé ses résultats en écrivant sa célèbre formule M /E=k k est une constante (spécifique à chaque modalité sensorielle), E est l'intensité de la stimulation, et t.
E l'augmentation d'intensité nécessaire pour produire une nouvelle sensation.
En fait, Weber n 'est pas le véritable inventeur de cette formule car Bouguer, au XVIII' siècle, l'avait imaginée avant lui.
C'est pourquoi cette loi est parfois appelée loi de Bouguer-Weber .
LOIS DE FECHNER ET DE STEVE N S
s
log E
La loi de Weber est en fait, loin d'être parfaite .
Elle n'est valable que pour des intensités de stimulation moyennes .
Pour des intensités très fortes ou très faibles, k n 'est plus constant et la formule ne fonctionne plus.
C'est son collègue et successeur, Gustav Theodor Fechner (1801-1887), qui a proposé une loi plus conforme à la réalité (la loi de Fechner) .
Dans son équation, le seuil différentiel (t.E) forme une constante par rapport à une croissance logarithmique de l'intensité du stimulus: t.E/log (E ) = k Cette loi est aussi appelée loi de Fechner-Weber .
Mais , cette fois encore, la loi ne s'avère pas toujours exacte et ne rend pas compte de tous les cas de figure .
En 1951 , le psychophysiologue américain S .
Stevens (1906 -1973 ) est parvenu à exprimer l'intensité de la sensation (ls) dans la loi suivante : l
s
=k x (S-S 0 )
' où le stimu lus S est l'intensité de la stimulation et S0 l 'intensité seuil de stimulation.
lA PERCEPTION S UBUMIN Al.f Un signal est qualifié de subliminal lorsqu'il est suffisamment fort, en intensité ou en durée, pour provoquer la réaction d'un récepteur mais trop faible pour donner naissance à une perception consciente.
Les signaux subliminaux sont donc situés entre le seuil physiologique et le seuil psychologique : ainsi, une image ou un son aurait la possibilité d'être enregistré par notre cerveau sans que nous en ayons conscience.
Doté d'une signification, ce signal pourrait ensuite influencer notre comportement à notre insu.
Un signal subliminal peut être produit de plusieurs façons.
Sur le plan visuel, c'est généralement une image projetée pendant un temps très bref (par exemple insérée dans un film) .
Sur un plan sonore, c'est un son ou des parole s prononcées à un niveau très faible, inaudible.
Les messages subliminaux ont beaucoup fait parler d'eux depuis la parution en 1957 d'un best-seller du journaliste américain Vance Packard sur le thème de la persuasion clandestine et de la possibilité d'influencer les consommateurs par ce moyen .
Pendant l'été 1956 , le publicitaire James Vicary tente une expérience dans un cinéma .
Il aurait projeté, pendant 6 semaines, des messages subliminaux pub licitaires pendant la projection des films, et la consommation des produits vantés en aurait été fortement augmentée Gusqu'à 58 % d'augmentation) .
Ce résultat prodigieux a donné naissance , outre-Atlantique, à un mouvement de fascination et de répuls ion pour tout ce qui touche au subliminal.
Pourtant , James Vicary n'a jamais été capable de reproduire ces effets dans d'autres expériences .
Finalement, en 1962 , dans la revue américaine Advertising Age (« l'âge de la publicité n), il avoue que les résultats avaient été truqués dans un but promotionnel.
La vérité a été dévoilée , mais la rumeur a persisté et, bien souvent, les articles traitant du subliminal, même de manière assez méfiante, passent sous silence la fin de cette histoire.
Toujours est-il que la rumeur a fait le tour du monde et bien des personnes sont convaincues de l'efficacité des messages subliminaux.
En fait les études montrent que les stimuli subliminaux existent mais ne peuvent modifier ni les attitudes ni les comportements .
D 'ailleurs , cette méthode ne fait pas partie des techniques habituelles auxquelles ont recours les publicitaires; sans doute est-ce parce qu'ils ont constaté depuis longtemps la faiblesse des résultats obtenus..
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