Le divin chez les trois dramaturges de Phèdre

« Les dieux chez les trois dramaturges Pour commencer, il est utile de bien connaître la généalogie de Phèdre et d'Hippolyte, car leurs familles sont imprégnées du divin. Phèdre est la fille de Minos et de Pasiphaé, sa mère est donc celle qui engendre le minotaure.

Mais c'est aussi la fille d'Hélios, le dieu soleil qui a dévoilé l'adultère de Mars et Vénus, la déesse de l'amour a toujours de la rancœur. Quant à Hippolyte, il est le fils de l’amazone Antiope et de Thésée.

Son père est celui qui a vaincu le minotaure, c’est le fils d’Ethra, d’Egée et de Neptune.

Neptune étant celui qui fait naître la passion de Pasiphaé pour le taureau blanc. La présence divine est donc surtout représentée par Neptune, Vénus et entre autres Diane et Helios. Nous allons commencer par la pièce d’Euripide qui date du Vème siècle av.

JC.

Cela dit, Neptune apparaît de la même façon chez les trois dramaturges, à la demande de Thésée, il fait sortir des mers le monstre marin qui achèvera Hippolyte.

On peut quand même noter que c’est dans la pièce d’Euripide qu’est évoqué le lien paternel entre Neptune et Thésée.

En effet, le soir où se rencontrent Egée et Ethra, Neptune visite lui aussi Ethra.

Ce n’est que plus tard que Thésée réalise qui est son véritable père.

Le texte d’Euripide y fait donc écho : Ô dieux, ô Neptune, oui, tu es vraiment mon père, puisque tu as exaucé mes imprécations. Ce qui va être plus intéressant, c’est l’intervention d’un autre dieu, la déesse Vénus. C’est elle qui se présente la première sur scène.

Elle y annonce clairement son projet : anéantir celui qui la méprise, Hippolyte, au profit de la déesse Diane.

Pour cela, elle compte rendre Phèdre éperdument amoureuse de son beau fils pour qu’après une série d’aveux, Thésée se trompe et commande à Neptune la mort de son fils.

“Phèdre, le vit, et fut éprise d'un violent amour, que j'insinuai moi-même dans son cœur” / “j'instruirai Thésée de cette passion, elle sera dévoilée ; et celui qui me montre une âme ennemie périra par les imprécations de son père : car le dieu des mers, Neptune, a promis à Thésée de ne laisser sans effet aucune de ses prières, trois fois répétée.” Vénus n’a pas de scrupules à utiliser Phèdre comme instrument de sa vengeance contre Hippolyte car, comme on l’a vu, Vénus est rancunière envers Hélios et sa descendance. Dans la pièce d’Euripide, une autre déesse s’exprime, c’est justement Diane, celle que chéris Hippolyte.

Elle apparaît dans le dernier acte, elle expose la vérité à Thésée et prie Hippolyte de pardonner son père avant de pousser ses derniers soupirs.

Diane justifie son inaction par le fait qu’elle dépend de lois divines “Telle est la loi des dieux ; aucun d'eux n'ose s'opposer aux désirs et aux volontés d'un autre,.... »