l'art a-t-il une fin morale?
Publié le 21/02/2004
Extrait du document
Toute considération éthique
serait-elle étrangère à la création artistique ?
a) L'aphorisme provocateur de l'auteur de L'Immoraliste énonce ce
qui est devenu une évidence : l'art n'a plus, comme dans le Banquet,
de valeur initiatique, il a conquis son autonomie, la question du
beau et celle du bien, aujourd'hui, font deux. L'idéal Grec de la
kalakagathia, de l'homme « beau » et (nécessairement) « bon » a
vécu.
b) La séparation de pulchrum (beau) et de bonum (bon) a accouché de
l'idée moderne d'esthétique (Panofsky). La CFJ est l'expression
exemplaire de cette conception moderne de l'art pour l'art pour
laquelle l'art est étranger à toute préoccupation morale (exemple :
la musique pure).
c) Esthétiquement insipide, l'art édifiant est aussi moralement
impur, une insulte à l'art et à la morale. Si la morale consiste à
obéir à la loi que nous nous donnons à nous-mêmes en tant qu'êtres
raisonnables, a-t-elle besoin de se recommander à nous en faisant
appel à la sensiblerie ? La loi morale est « sublime » et nous émeut
par delà les sens. Que serait d'ailleurs un art au service de la
morale sinon une lâche et hypocrite entreprise d'aseptisation et de
castration du réel semblable à celle des papes qui firent mettre des
« braguettes » aux statues de Michel-Ange ?
L'art aurait-il alors partie liée avec l'immoralité ?
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