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Qu'avons-nous à apprendre des différentes cultures ?

Publié le 27/02/2005

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Analyse: -Notre culture est l'objet par excellence de l'apprentissage: nous apprenons une langue, une histoire, un patrimoine artistique et littéraire, etc. Il semble donc que nous apprenions toujours au sein de notre culture. -Les « différentes cultures » signifient à la fois l'ensemble des autres cultures et le fait qu'il existe une diversité culturelle. Une autre culture possède à la fois des ressemblances (elle est elle aussi un ensemble de pratiques humaines) et des différences (le contenu de ces pratiques).  -Il semble que je n'ai à apprendre que ce qui a rapport à moi d'une manière ou d'une autre: on voit immédiatement l'intérêt de l'apprentissage de la langue de mon pays, de l'histoire de mon peuple, des institutions de mon états, etc. C'est donc ma propre culture qui est l'objet immédiat de mon apprentissage. Dès lors, l'apprentissage des cultures différentes ne se justifierait que par goût de l'exotisme, par curiosité. Cet apprentissage peut me plaire, mais je n'ai rien à apprendre des différentes cultures au sens d'une nécessité ou d'un impératif. Cependant, il existe du commun entre toutes les cultures, du fait que toutes relèvent de l'humain. Ainsi, l'étude des différentes cultures pourrait m'apprendre quelques traits de la nature humaine, comme un socle identique à toutes les cultures.  Alors, ce qu'auraient à m'apprendre les autres cultures relèverait du commun, de ce que je partage avec toutes.  L'altérité radicale, quant à elle, n'aurait rien à me dire. L'enjeu du sujet est justement de sortir de cette conception pour trouver un intérêt véritable, et même une nécessité, à l'apprentissage de ce qui n'a avec moi aucun rapport.   Problématique: Avons-nous à apprendre des différentes cultures certains traits invariants qui constitueraient une nature humaine, ou au contraire avons-nous quelque chose à apprendre du constat d'une altérité irréductible?

« culture européenne.

La comparaison de notre culture à d'autres permet sa relativisation et l'acquisition d'un savoirdifférent sur celle-ci.- De plus, un tel savoir n'est jamais neutre.

Les Lettres persanes sont ainsi l'occasion d'une critique sévère de cette société européenne, et d'un appel au changement.

Les différentes cultures ont donc surtout à nousapprendre le caractère contingent de notre propre culture et notre capacité à la réformer.

Bourdieu, dans sonarticle « Décrire et prescrire », explique comment la description d'un autre ordre porte en elle-même une contestionsde l'ordre établi.

En effet, la description d'un autre modèle, comme d'une autre culture, permet de prendreconscience que l'ordre actuel n'est pas nécessaire, que nous pouvons en imaginer d'autres, peut être meilleur.

Leconstat d'une diversité culturelle nous apprend d'abord la contingence de notre propre culture.

Transition: Les différentes cultures, cette fois entendues non pas comme ensemble des autres cultures, mais comme existenced'une diversité culturelle, nous apprennent le statut véritable de notre culture: alors que nous avons spontanémenttendance à prendre nos particularités culturelles pour des évidences, voire des faits de nature, nous réalisons ainsila contingence de nos mœurs et la possibilité de vivre autrement.Par ce détour, les différentes cultures ne nous apprennent-elle pas finalement quelque chose sur l'homme engénéral? III) Les différentes cultures nous apprennent la vanité du concept de nature humaine: - L'apprentissage des différentes cultures nous révèle que rien n'est naturel en l'homme.

Prenons l'exemple dusystème économique.

L'économie d'Europe est une économie de marché, c'est-à-dire qu'elle fonctionne paréchanges de biens de valeur égale, échanges facilités par l'existence de la monnaie.

Les européens ont tendance àvouloir justifier ce système en en faisant une nécessité de nature.

Ainsi, selon les économistes classiques, les loisdu marché seraient des lois du marché, reposant sur « un penchant naturel de l'homme à l'échange » (Adam Smith,la Richesse de nations ).

Or, les études de l'anthropologue Marcel Mauss montrent bien l'erreur de cette conception: dans l'Essai sur le don , il décrit un autre type de système économique qui fonctionne entre autres chez certains peuples polynésiens, et qui repose non pas sur l'échange mais sur le don.

Nous apprenons donc qu'il n'existe ni« penchant naturel à l'échange » ni « penchant naturel au don » puisque les deux sont possibles pour l'homme.

Toutn'est donc que choix culturel, habitude acquise.

- Finalement, c'est notre liberté que nous apprennent les différentes cultures.

En effet, une fois que nous réalisonsque rien ne constitue chez l'homme une propriété naturelle, mais que tout est acquis, nous réalisons égalementnotre capacité à agir sur ces acquisitions: nous pouvons les choisir et les modifier.

L'homme est donc libre puisqueaucun de ses comportements n'est définitivement déterminé.

Il fallait donc passer par une relativisation et unedénaturalisation de notre propre culture pour découvrir notre capacité à nous choisir.

Ainsi, dans l'Existentialisme est un humanisme , Sartre montre bien que c'est parce qu'il n'existe pas de nature humaine que l'homme est libre: à l'inverse du coupe papier dont l'existence est déterminée par la fonction qui lui est essentiellement assignée, chezl'homme « l'existence précède l'essence ».

Cette existence se choisit donc du début à la fin.. »

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