Qu'avons-nous à apprendre des différentes cultures ?
Publié le 27/02/2005
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culture européenne.
La comparaison de notre culture à d'autres permet sa relativisation et l'acquisition d'un savoirdifférent sur celle-ci.- De plus, un tel savoir n'est jamais neutre.
Les Lettres persanes sont ainsi l'occasion d'une critique sévère de cette société européenne, et d'un appel au changement.
Les différentes cultures ont donc surtout à nousapprendre le caractère contingent de notre propre culture et notre capacité à la réformer.
Bourdieu, dans sonarticle « Décrire et prescrire », explique comment la description d'un autre ordre porte en elle-même une contestionsde l'ordre établi.
En effet, la description d'un autre modèle, comme d'une autre culture, permet de prendreconscience que l'ordre actuel n'est pas nécessaire, que nous pouvons en imaginer d'autres, peut être meilleur.
Leconstat d'une diversité culturelle nous apprend d'abord la contingence de notre propre culture.
Transition: Les différentes cultures, cette fois entendues non pas comme ensemble des autres cultures, mais comme existenced'une diversité culturelle, nous apprennent le statut véritable de notre culture: alors que nous avons spontanémenttendance à prendre nos particularités culturelles pour des évidences, voire des faits de nature, nous réalisons ainsila contingence de nos mœurs et la possibilité de vivre autrement.Par ce détour, les différentes cultures ne nous apprennent-elle pas finalement quelque chose sur l'homme engénéral? III) Les différentes cultures nous apprennent la vanité du concept de nature humaine: - L'apprentissage des différentes cultures nous révèle que rien n'est naturel en l'homme.
Prenons l'exemple dusystème économique.
L'économie d'Europe est une économie de marché, c'est-à-dire qu'elle fonctionne paréchanges de biens de valeur égale, échanges facilités par l'existence de la monnaie.
Les européens ont tendance àvouloir justifier ce système en en faisant une nécessité de nature.
Ainsi, selon les économistes classiques, les loisdu marché seraient des lois du marché, reposant sur « un penchant naturel de l'homme à l'échange » (Adam Smith,la Richesse de nations ).
Or, les études de l'anthropologue Marcel Mauss montrent bien l'erreur de cette conception: dans l'Essai sur le don , il décrit un autre type de système économique qui fonctionne entre autres chez certains peuples polynésiens, et qui repose non pas sur l'échange mais sur le don.
Nous apprenons donc qu'il n'existe ni« penchant naturel à l'échange » ni « penchant naturel au don » puisque les deux sont possibles pour l'homme.
Toutn'est donc que choix culturel, habitude acquise.
- Finalement, c'est notre liberté que nous apprennent les différentes cultures.
En effet, une fois que nous réalisonsque rien ne constitue chez l'homme une propriété naturelle, mais que tout est acquis, nous réalisons égalementnotre capacité à agir sur ces acquisitions: nous pouvons les choisir et les modifier.
L'homme est donc libre puisqueaucun de ses comportements n'est définitivement déterminé.
Il fallait donc passer par une relativisation et unedénaturalisation de notre propre culture pour découvrir notre capacité à nous choisir.
Ainsi, dans l'Existentialisme est un humanisme , Sartre montre bien que c'est parce qu'il n'existe pas de nature humaine que l'homme est libre: à l'inverse du coupe papier dont l'existence est déterminée par la fonction qui lui est essentiellement assignée, chezl'homme « l'existence précède l'essence ».
Cette existence se choisit donc du début à la fin..
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