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Qu'est ce qu'un cas de conscience ?

Publié le 27/02/2005

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conscience
L'important n'est donc pas qu'il puisse s'appliquer à beaucoup de cas, mais d'être toujours le même : il importe donc que dans une situation donnée, la marche à suivre soit toujours la même. Quand un assassin cherche mon ami, c'est mon devoir de lui mentir.   C. Or, Constant nous montre qu'il est tout à fait essentiel de tenir compte de ces cas de conscience, car sans cela, les principes eux-mêmes sont affaiblis : c'est parce qu'ils sont trop généraux et par conséquent parfois inapplicables, qu'ils sont plus facilement critiqués et discrédités. C'est donc pour sauver les principes qu'il faut tenir compte du cas de conscience.   Transition : le problème, c'est que le cas de conscience est alors un problème qui se pose bien plus au moraliste qu'au sujet moral. C'est finalement au premier qu'incombe la tâche consistant à concilier les principes et les cas particuliers afin de supprimer les cas de conscience. Or, le cas de conscience est-il véritablement ce qui menace de discréditer la morale, ou n'est-il pas plutôt ce qui exige qu'on la redéfinisse ?   III. le cas de conscience comme véritable expérience de la liberté morale   A.

On parle de cas de conscience lorsque le sujet moral se trouve en présence d’un conflit ente deux valeurs auxquelles il tient. Plus précisément, lorsque l’exercice d’une fonction demande à l’agent d’exécuter quelque chose qu’il désapprouve moralement. Le cas de conscience est aussi une notion juridique : au regard du droit criminel, une personne se trouve confrontée à un cas de conscience lorsque la loi pénale applicable lui prescrit d’accomplir un acte que sa loi morale condamne. Telle était autrefois la situation de l’objecteur de conscience, qui refusait d’être incorporé dans une unité militaire où il risquait de recevoir l’ordre de tuer un ennemi. Telle est actuellement la position du médecin catholique qui, par respect de la vie, refuse de procéder à un avortement qui n’est pas médicalement justifié. Mais on voit que cette acception du cas de conscience est un problème juridique résolu par du statut d’objecteur de conscience, qui signifie que quel que soient les ordres reçu, on reste libre de les refuser, on est donc responsable de ce qu’on fait, quels que soient les obligations de la fonction.

            Mais quand le conflit oppose deux valeurs que le sujet estime dans une égale mesure, les choses sont bien différentes. En effet l’objecteur de conscience, lui, sait très bien qu’elle est la valeur qu'il veut privilégier. Mais les choses ne sont pas aussi simples pour celui qui se trouve devant un dilemme. Le cas de conscience, c'est donc le moment où les principes moraux abstraitement valables deviennent problématiques dans une situation concrète. Cela nous engage donc à nous demander si la morale est une morale a priori, qui précède l’expérience et la commande, ou si c'est au contraire à partir de cas concrets qu’on définit la morale. Le cas de conscience est-il l’expérience limite de la morale, ou son paradigme ?

conscience

« intentions et non des conséquences occulte le cas de conscience. II.

Le conflit des principes et des cas concrets.

A.

Or, c'est exactement ce que Benjamin Constant va reprocher à Kant : d'ignorer le cas de conscience.

Constantdit qu'il y a conflit quand des principes que l'homme considère comme justes semblent inapplicables dans unesituation particulière, tout en continuant de paraître justes pour eux même (Des réactions politiques : chapitre 8« des principes »).

Exemple : on sait que mentir est mal (c'est le principe), mais si un assassin venu tuer notre aminous demande s'il est chez nous et qu'il est effectivement chez nous, il nous semble immoral de lui dire la vérité.

Ona donc l'impression qu'il faudrait mentir alors même qu'au même moment on continue de penser qu'il n'est pas bon dementir.

Ici, on voit que la situation est véritablement ce qui se présente à la conscience comme un « cas » (au sensoù un médecin ou un avocat se penche sur un cas: c'est une difficulté, une affaire à résoudre).

B.

La solution qu'il préconise, c'est celle des « principes intermédiaires » (intermédiaires parce qu'ils assurent le lienentre le principe général et la circonstance particulière).

Dans le cas du mensonge à l'assassin, voici leraisonnement : le devoir a pour corollaire le droit, or, celui qui veut tuer n'a aucun droit, on n'a donc aucun devoirenvers lui, pas même celui de lui dire la vérité.

Il pense donc qu'il faut trouver des principes intermédiaires, c'est-à-dire des principes qui ne sont pas universels, mais s'appliquent à des cas particuliers.

Pourtant, cela l'oblige à définirce qu'il appelle un « principe moral » d'une façon très précise : l'essence d'un principe n'est pas d'être général, maisfixe.

L'important n'est donc pas qu'il puisse s'appliquer à beaucoup de cas, mais d'être toujours le même : il importedonc que dans une situation donnée, la marche à suivre soit toujours la même.

Quand un assassin cherche mon ami,c'est mon devoir de lui mentir.

C.

Or, Constant nous montre qu'il est tout à fait essentiel de tenir compte de ces cas de conscience, car sans cela,les principes eux-mêmes sont affaiblis : c'est parce qu'ils sont trop généraux et par conséquent parfoisinapplicables, qu'ils sont plus facilement critiqués et discrédités.

C'est donc pour sauver les principes qu'il faut tenircompte du cas de conscience.

Transition : le problème, c'est que le cas de conscience est alors un problème qui se pose bien plus au moraliste qu'au sujet moral.

C'est finalement au premier qu'incombe la tâche consistant à concilier les principes et les casparticuliers afin de supprimer les cas de conscience.

Or, le cas de conscience est-il véritablement ce qui menace dediscréditer la morale, ou n'est-il pas plutôt ce qui exige qu'on la redéfinisse ? III.

le cas de conscience comme véritable expérience de la liberté morale A.

Le cas de conscience, pour gênant qu'il soit, doit-il être éliminé ? La loi peut l'éliminer par le statut de l'objecteurde conscience, et cela est heureux, car elle garantit par là la liberté et la responsabilité de chaque homme devantses actes.

Mais pour les cas où le conflit est interne, le cas de conscience n'est-il pas le moment où l'on exerce leplus radicalement sa liberté ? B.

Sartre, dans l'Existentialisme est un humanisme présente justement la morale existentielle comme une morale quifait du cas de conscience non pas un cas limite de la morale, mais le paradigme même de toute action morale.

Il citele cas d'un élève qui vient le voir parce qu'il se trouve devant un cas de conscience : son père et sa mère s'étaientdisputés (son père inclinait à collaborer), son frère était mort à la guerre, sa mère n'avait donc plus que lui aumonde.

Or, il hésitait entre s'engager dans les Forces Françaises Libres – et abandonner du même coup sa mère –ou rester auprès d'elle mais négliger un engagement patriotique et politique qui lui tenait à cœur.

Deux valeurs sontdonc en conflit : la famille et la patrie.

Ici, nous sommes véritablement devant un cas de conscience, un problèmequi se pose à la conscience comme un cas à résoudre.. »

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