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La conscience est-elle un obstacle au bonheur ?

Publié le 24/09/2005

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conscience
Mais cela n'est pas à la portée du vulgaire. De là vient qu'il décrie les gens qui en sont capables, parce qu'il a honte de lui-même et veut cacher sa propre impuissance. Il dit que l'intempérance est une chose laide, essayant par là d'asservir ceux qui sont mieux doués par la nature et, ne pouvant lui-même fournir à ses passions de quoi les contenter, il fait l'éloge de la tempérance et de la justice à cause de sa propre lâcheté. Car pour ceux qui ont eu la chance de naître fils de roi, ou que la nature a fait capables de conquérir un commandement, une tyrannie, une souveraineté, peut-il y avoir véritablement quelque chose de plus honteux et de plus funeste que la tempérance ? Tandis qu'il leur est loisible de jouir des biens de la vie sans que personne les en empêche, ils s'imposeraient eux-mêmes pour maîtres la loi, les propos, les censures de la foule ! Et comment ne seraient-ils pas malheureux du fait de cette prétendue beauté de la justice et de la tempérance, puisqu'ils ne pourraient rien donner de plus à leurs amis qu'à leurs ennemis, et cela, quand ils sont les maîtres de leur propre cité ? La vérité que tu prétends chercher, Socrate, la voici : le luxe, l'incontinence et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur ; le reste, toutes ces belles idées, ces conventions contraires à la nature, ne sont que niaiseries et néant.     KANT De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTÉ. L'intelligence, le don de saisir les ressemblances des choses, la faculté de discerner le particulier pour en juger, et les autres talents de l'esprit, de quelque nom qu'on les désigne, ou bien le courage, la décision, la persévérance dans les desseins, comme qualités du tempérament, sont sans doute à bien des égards choses bonnes et désirables ; mais ces dons de la nature peuvent devenir aussi extrêmement mauvais et funestes si la volonté qui doit en faire usage, et dont les dispositions propres s'appellent pour cela caractère, n'est point bonne. Il en est de même des dons de la fortune. Le pouvoir, la richesse, la considération, même la santé ainsi que le bien-être complet et le contentement de son état, ce qu'on nomme le bonheur, engendrent une confiance en soi qui souvent aussi se convertit en présomption, dès qu'il n'y a pas une bonne volonté pour redresser et tourner vers des fins universelles l'influence que ces avantages ont sur l'âme, et du même coup tout le principe de l'action ; sans compter qu'un spectateur raisonnable et impartial ne saurait jamais éprouver de satisfaction à voir que tout réussisse perpétuellement à un être que ne relève aucun trait de pure et bonne volonté, et qu'ainsi la bonne volonté paraît constituer la condition indispensable même de ce qui nous rend dignes d'être heureux.

Le bonheur est traité dans la tradition philosophique comme un état accessible à l’homme le plus souvent par des exercices intellectuels contraignants et donc parfaitement conscients. Dans cette position on ne peut accéder au bonheur que si notre esprit se met en accord avec notre corps et lorsqu’on est plus soumis à son état sensible. L’idée d ’associer le concept du bonheur à un état d’inconscience peut alors paraître étonnante. S’il le bonheur obéit à des règles précises de mode de conduite, l’homme doit  en être parfaitement conscient. Cependant, si le bonheur est l’absence de troubles, être conscient ne nuit il pas à une paix de l’esprit?

conscience

« vie sans que personne les en empêche, ils s'imposeraient eux-mêmes pour maîtres la loi, les propos, les censures dela foule ! Et comment ne seraient-ils pas malheureux du fait de cette prétendue beauté de la justice et de latempérance, puisqu'ils ne pourraient rien donner de plus à leurs amis qu'à leurs ennemis, et cela, quand ils sont lesmaîtres de leur propre cité ? La vérité que tu prétends chercher, Socrate, la voici : le luxe, l'incontinence et laliberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur ; le reste, toutes ces belles idées,ces conventions contraires à la nature, ne sont que niaiseries et néant.

KANTDe tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien qui puissesans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTÉ.

L'intelligence, le don de saisir lesressemblances des choses, la faculté de discerner le particulier pour en juger, et les autres talents de l'esprit, dequelque nom qu'on les désigne, ou bien le courage, la décision, la persévérance dans les desseins, comme qualitésdu tempérament, sont sans doute à bien des égards choses bonnes et désirables ; mais ces dons de la naturepeuvent devenir aussi extrêmement mauvais et funestes si la volonté qui doit en faire usage, et dont les dispositionspropres s'appellent pour cela caractère, n'est point bonne.

Il en est de même des dons de la fortune.

Le pouvoir, larichesse, la considération, même la santé ainsi que le bien-être complet et le contentement de son état, ce qu'onnomme le bonheur, engendrent une confiance en soi qui souvent aussi se convertit en présomption, dès qu'il n'y apas une bonne volonté pour redresser et tourner vers des fins universelles l'influence que ces avantages ont surl'âme, et du même coup tout le principe de l'action ; sans compter qu'un spectateur raisonnable et impartial nesaurait jamais éprouver de satisfaction à voir que tout réussisse perpétuellement à un être que ne relève aucun traitde pure et bonne volonté, et qu'ainsi la bonne volonté paraît constituer la condition indispensable même de ce quinous rend dignes d'être heureux.

Il y a, bien plus, des qualités qui sont favorables à cette bonne volonté même etqui peuvent rendre son oeuvre beaucoup plus aisée, mais qui malgré cela n'ont pas de valeur intrinsèque absolue, etqui au contraire supposent toujours encore une bonne volonté.

C'est là une condition qui limite la haute estimequ'on leur témoigne, du reste avec raison, et qui ne permet pas de les tenir pour bonnes absolument.

La modérationdans les affections et les passions, la maîtrise de soi, la puissance de calme réflexion ne sont pas seulement bonnesà beaucoup d'égards, mais elles paraissent constituer une partie même de la valeur intrinsèque de la personne ;cependant il s'en faut de beaucoup qu'on puisse les considérer comme bonnes sans restriction (malgré la valeurinconditionnée que leur ont conférée les Anciens).

Car sans les principes d'une bonne volonté elles peuvent devenirextrêmement mauvaises : le sang-froid d'un scélérat ne le rend pas seulement beaucoup plus dangereux ; il le rendaussi immédiatement à nos yeux plus détestable encore que nous ne l'eussions jugé sans cela.

KANTPuisque, en effet, la raison n'est pas suffisamment capable de gouverner sûrement la volonté à l'égard de ses objetset de la satisfaction de tous nos besoins (qu'elle-même multiplie pour une part), et qu'à cette fin un instinct naturelinné nous aurait plus sûrement conduits; puisque néanmoins la raison nous a été départie comme puissancepratique, c'est-à-dire comme puissance qui doit avoir de l'influence sur la volonté, il faut que sa vraie destinationsoit de produire une volonté bonne, non pas comme moyen en vue de quelque autre fin, mais bonne en soi-même;c'est par là qu'une raison était absolument nécessaire, du moment que partout ailleurs la nature, dans la répartitionde ses propriétés, a procédé suivant des fins.

Cette volonté ne peut être l'unique bien, le bien tout entier; mais elledoit nécessairement être le bien suprême, car elle est la condition dont dépend tout autre bien, même touteaspiration au bonheur.

Dans ce cas, il est parfaitement possible d'accorder avec la sagesse de la nature le fait quela culture de la raison, indispensable pour la première de ces fins qui est inconditionnée, limite de bien des manières,et même puisse réduire à rien, au moins dans cette vie, la réalisation de la seconde, le bonheur, qui est toujoursconditionnée.

En cela, la nature n'agit pas contre toute finalité ; car la raison, qui reconnaît que sa plus hautedétermination pratique est de fonder une bonne volonté, ne peut trouver dans l'accomplissement de ce desseinqu'une satisfaction qui lui convienne, c'est-à-dire qui résulte de la réalisation d'une fin que seule encore une fois elledétermine, même si cela ne va pas sans porter quelque préjudice aux fins de l'inclination.

SECONDE CORRECTION Que sommes-nous et pourquoi ce que nous sommes serait un obstacle au bonheur ? Par le ‘nous', il faut entendreles hommes, c'est-à-dire des êtres finis, particuliers et ignorants de l'essence du monde, de ses causes, de sesprincipes.

Nous sommes assujettis aux choses terrestres et nous aimons les choses matérielles.

Le bonheur sembles'opposer à cela, il est décrit comme infini, universel, sage, qui exige, pour qu'on l'atteigne qu'on se détache deschoses matérielles qui ne créent que le désir et le manque, donc le malheur.

Le fait que nous ayons conscience decet antagonisme semble être un obstacle pour atteindre le bonheur : comment pouvons-nous espérer quelque chosetout en sachant ( puisqu'on en a conscience) qu'il est impossible que nous l'atteignons ? Mais alors, vaut-il mieuxêtre ignorant de nous-mêmes, ne pas avoir conscience de notre nature pour être heureux ? I.

Le bonheur et le plaisir. Le bonheur nécessite-il pour être atteint que nous possédions toutes les caractéristiques qui le composent ? Epicuresemble dire que non.

Le bonheur est un sentiment universel qui n'exige pas que celui qui le ressente soit aussiuniversel : il s'adresse au particulier.

Cependant, il faut que l'homme remplisse quelques conditions pour êtreheureux.

En effet, le bonheur consiste dans le plaisir raisonné.

Autrement dit, le plaisir modéré, celui qui n'est pas. »

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