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La diversité des opinions rend-elle vaine la recherche de la vérité ?

Publié le 24/07/2004

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Transition : Seulement, un autre problème se pose : qui détient la vérité ? Comment est-on sûr de déceler le vrai du faux et qui peut se permettre d'imposer aux autres la vérité ? N'y a-t-il rien à  tirer de la diversité des opinions ?

2) Les régimes dictatoriaux et surtout totalitaires, profite du principe de vérité universelle pour imposer leurs dogmes. Parce qu'ils décrètent leurs idéaux comme véridiques et universels, ils interdisent la diversité des opinions. A sa manière, Tocqueville dans De la démocratie en Amérique montre qu'un despotisme nouveau (rejeton de la démocratie) est possible au travers l'uniformisation des esprits. Uniformisation d'autant plus dangereuse qu'elle est douce et voulue par le peuple car il délaisse au pouvoir ses droits et ses devoirs. Un étatisme, un pouvoir paternaliste et bienveillant moule les esprits afin de mieux les contrôler et dépossède les citoyens de leur liberté de penser. Dans ces régimes, nul n'est enfermé pour leurs idées car on leur a ôté l'envie de débattre, de s'opposer ou de se révolter. Plus personne ne prend part à la vie politique et tous veulent la même chose : consommer sans se demander si tel est notre bonheur.

 

 

 

  • Les termes du sujet

 

1. Qu'est-ce qu'une opinion? En vous appuyant sur des exemples, distinguez précisément les «opinions«, les «croyances«, les «jugements de valeur« et les «connaissances«. 2. Cherchez une définition de la vérité. Existe-t-il plusieurs sortes de vérités? Si tel est le cas, précisez la nature et les causes de ces différences. 3. Dans quels domaines cherche-t-on la vérité? À quelles préoccupations renvoie «la recherche de la vérité«?

 

  • Les présupposés du sujet

 

4. Peut-on avoir des opinions différentes, voire opposées, sur le même sujet? Illustrez votre réponse par des exemples précis. 5. L'expression «à chacun sa vérité« est-elle fondée? Quels problèmes soulève-t-elle? 6. À l'appui d'une opinion, on invoque des arguments ou des justifications. La recherche de la vérité suppose la référence à des preuves et à des critères. Peut-on mettre sur le même plan l'expression et la justification d'une opinion d'une part, la recherche et la démonstration d'une vérité d'autre part? 7. Peut-on établir une hiérarchie entre opinion et connaissance vraie? De quel ordre? Fondée sur quels critères de classement?

 

  • Éléments pour une problématique

 

8. La diversité des opinions est-elle la conséquence normale de la liberté de penser? Toutes les opinions sont-elles également recevables au nom de cette liberté de penser? 9. II existe des domaines dans lesquels on peut seulement se forger des opinions parce que la question de la vérité ne s'y pose pas. Existe-t-il alors des critères (et si oui, lesquels?) qui permettent d'accorder aux opinions une plus ou moins grande valeur? Interrogez-vous notamment sur le statut des opinions «droites« ou «justes« (traductions en français d'une expression utilisée par Platon dans Ménon, 97d). 10. Dans quels domaines la recherche de la vérité passe-t-elle nécessairement par le rejet des opinions? Même dans ces domaines, il arrive que les opinions soient plus fortes que la vérité, et empêchent sa recherche ou sa reconnaissance: pourquoi? Donnez des exemples. 11. La recherche de la vérité est-elle du même ordre pour le philosophe et pour le scientifique?

 

« phénomènes.

Il s'agit donc de trouver des critères de vérité, une méthode pour parvenir au vrai.

La philosophieclassique est riche de références et on peut citer en autres Descartes avec ses fameuses règles dans Le discours de la méthode . La vérité est une notion si claire et si évidente qu'il est impossible de l'ignorer.Elle est même une idée innée, car il est impossible d'apprendre ce qu'elle est.On ne peut en effet être en accord ou en désaccord avec celui qui nous enpropose une définition, si au préalable on ne sait s'il dit vrai ou faux.

Il fautdonc savoir, antérieurement à toute définition, ce qu'est la vérité pouracquiescer ou non à la définition qu'on lui suppose.

Traditionnellement, onpeut donc admettre la définition scolastique de la vérité comme adéquationde l'esprit et de la chose (adaequatio rei et intellectus), mais il est impossiblede fournir des règles logiques qui nous en montrent la nature propre.

La véritéest par conséquent un accord, une correspondance, un juste rapport, uneadéquation, qui se donnent dans l'évidence, la clarté, et la simplicité.

La seulerègle de nos vérités est la "lumière naturelle" que nous avons tous en partage: "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée [...] la puissance debien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'onnomme le bon sens, ou la raison est naturellement égale en tous les hommes."Mais si nul ne se plaint de son jugement, rares sont ceux qui se serventcorrectement de cette lumière naturelle.

Ceci explique que beaucoups'enferrent dans les mêmes erreurs, et souvent pour les mêmes raisons : lapremière règle de la méthode nous rappelle qu'il ne faut s'en tenir qu'à la seuleet simple évidence, et qu'il faut éviter avec soin la prévention et laprécipitation.

Nombreux sont ceux qui préjugent, par impatience ou légèretéd'esprit, au lieu de prendre le temps de considérer avec clarté, distinction et évidence, les données du problème qu'il faut juger.

La découverte de la vérité està la portée de tous, puisque nous disposons tous du même instrument universel qu'est la raison, mais il convient des'y employer avec patience et persévérance.

Nous devrions nous fier à la seule lumière naturelle ou intuitus mentis,et nous méfier plus souvent de nos instincts ou impulsions naturelles qui, si elles visent naturellement notre propreconservation, nous mènent souvent bien loin du droit chemin. Les règles de la méthode Le problème de la vérité semble donc se réduire à une question de méthode.

Si la faculté ne fait défaut chezpersonne, la lumière naturelle ou la raison étant identique en chacun, son application doit être réglée.

La logique, lagéométrie et l'algèbre, trois sciences vraies, peuvent servir de modèle pour établir une méthode universellepermettant de s'acheminer sans peine sur la voie de la vérité, à la condition de les débarrasser de leur superflu etde leurs défauts.

La logique est en effet embarrassée de nombreux syllogismes qui ne nous apprennent rien que l'onne sache déjà.

Le syllogisme explique ou développe la connaissance, mais ne l'étend d'aucune manière.

Lagéométrie, limitée à la considération des figures dans l'espace, "exerce l'entendement en fatiguant beaucoupl'imagination".

Enfin l'algèbre, outre qu'elle traite de "matières fort abstraites qui ne semblent d'aucun usage", esttrop dépendante des règles et des chiffres pour ne pas être parfois confuse et obscure.

Il suffit de tirer de ces troisdisciplines un petit nombre de règles pour établir une méthode universelle de la vérité qui servira en tous les cas, àla condition qu'on s'attache à les respecter scrupuleusement.

La première règle est celle de l'évidence : "ne recevoirjamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle".

Pour cela il faut éviter la précipitationet la prévention.

La précipitation est une impatience qui nous fait juger ou conclure trop tôt ; et la prévention estun parti pris ou un préjugé qui fait obstacle à la considération rationnelle d'un problème, ou encore une dispositiond'esprit affective ou sentimentale qui nous pousse sans raison d'un côté plutôt que de l'autre, avant même que nousayons soigneusement examiné la question.

Cette première règle revient à n'admettre que ce qui se présente "siclairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute".

La deuxièmerègle est une règle de division ou d'analyse.

Pour chaque problème donné, il convient de le diviser en ses partiesélémentaires.

La difficulté apparente se résorbe lorsque la complexité est soumise au traitement de l'analyse, c'est-à-dire divisée en parties distinctes les unes des autres.

Cette deuxième règle prescrit de "démonter" les données duproblème, afin de le "mettre à plat" pour distinguer clairement et distinctement ses parties élémentaires.

La troisièmerègle est celle de l'ordre.

Il faut apprendre partout et toujours à conduire par ordre ses pensées.

Pour cela, ilconvient de commencer par les choses les plus faciles et les plus simples à connaître, pour s'élever ensuite pardegrés successifs vers les plus compliquées.

Si l'ordre est respecté, la progression du simple vers le complexe sefera sans difficultés.

Ce respect de l'ordre est capital : si d'aventure il ne s'en trouve pas naturellement entre deuxparties d'un problème, il faudra en supposer un pour ne pas rompre l'enchaînement logique de la réflexion.

Cettetroisième règle succède logiquement à la deuxième, comme opération de synthèse qui reconstruit avec ordre etlogique ce que la règle d'analyse nous prescrivait de "démonter" ou d'analyser.

Enfin, la quatrième règle est celle dela vérification.

Il s'agit de passer en revue les opérations antérieures pour s'assurer de n'avoir rien oublié.

Tout ceque nous pouvons connaître se laisse ainsi ramener au traitement de ces quatres opérations simples qui ne laissentaucune place à l'erreur. Transition : Seulement, un autre problème se pose : qui détient la vérité ? Comment est-on sûr de déceler le vrai du faux et qui peut se permettre d'imposer aux autres la vérité ? N'y a-t-il rien à tirer de la diversité des opinions ?. »

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