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Erreur et illusion

Publié le 27/02/2004

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Freud pousse plus loin l'analyse et soutient que l'illusion est positive, elle n'est pas un vain jeu de tromperie réciproque, par exemple l'illusion religieuse permet de reconduire de manière dérivée le désir enfantin de protection (voir L'avenir d'une illusion).             L'erreur ne semble avoir aucune fonction sociale, et comme l'écrit Deleuze dans Différence et répétition elle est toujours liée à une norme du vrai et du faux, inscrite dans une relation binaire. Mais l'illusion, à l'inverse ne témoigne en faveur d'aucune norme, elle devient elle-même norme (la religion par exemple). L'erreur paraît avoir bien plus de parenté avec la faute (cf les problèmes juridiques et éthiques : une erreur médicale est-elle une faute professionnelle ? Ou à l'inverse, la maladie qu'on prenait avant pour une malédiction et qui est devenue une simple « erreur de recopiage » dans la chaîne Adn, voir Canguilhem « Un nouveau concept en pathologie : l'erreur »).   III-La résistance de l'illusion.               Au début de « la dialectique transcendantale », dans la Critique de la raison pure Kant distingue entre deux sortes de paralogismes, « Le paralogisme logique consiste dans la fausseté formelle d'un raisonnement, quel qu'en puisse être par ailleurs le contenu. Un paralogisme transcendantal, en revanche, possède un fondement transcendantal qui incite à produire des conclusions formellement fausses ». Ce fondement c'est une illusion de la raison, celle-ci a l'impression de connaître à l'aide de raisonnement les Idées : l'âme, le monde et Dieu. Or Kant montre que cette connaissance est illusoire, en cela qu'elle n'est fondée sur aucune intuition sensible, simplement c'est une illusion interne à la raison ; et si la critique peut mettre une telle carence en évidence, elle ne peut la vaincre entièrement, à l'inverse de l'erreur qui elle ne résiste pas à la correction (paralogisme logique).
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« Or l'illusion ne se réduit pas aux illusions d'optique, il y a des illusions inhérentes au fonctionnement social.

raison pure Kant distingue entre deux sortes de paralogismes, « Le paralogisme logique consiste dans la fausseté formelle d'un raisonnement, quel qu'en puisse être par ailleurs lecontenu.

Un paralogisme transcendantal, en revanche, possède un fondementtranscendantal qui incite à produire des conclusions formellement fausses ».Ce fondement c'est une illusion de la raison, celle-ci a l'impression deconnaître à l'aide de raisonnement les Idées : l'âme, le monde et Dieu.

OrKant montre que cette connaissance est illusoire, en cela qu'elle n'est fondéesur aucune intuition sensible, simplement c'est une illusion interne à la raison ;et si la critique peut mettre une telle carence en évidence, elle ne peut lavaincre entièrement, à l'inverse de l'erreur qui elle ne résiste pas à lacorrection (paralogisme logique).

L'illusion est en cela voisine de l'obnubilation,même dévoilée elle résiste encore à la correction, c'est dans sa nature mêmeque la raison est portée à l'illusion, abusée par son propre pouvoir qu'ellesurestime.

Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes , la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou àl'imagination.Or, avec Kant , l'illusion est portée au cœur même de la raison.

Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessantprocès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives.

C'est le sens de l'illusiontranscendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pasdonnés dans un phénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu ). « Etre n'est évidemment pas un prédicat réel, c'est-à-dire un concept de quelque chose qui puisse s'ajouter auconcept d'une chose.

C'est simplement la position d'une chose ou de certaines déterminations en soi.

[…] Le réelne contient rien de plus que le simple possible.

Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que cent thalerspossibles.

Car, comme les thalers possibles expriment le concept, et les thalers réels l'objet et sa position en lui-même, si celui-ci contenait plus que celui-là, mon concept n'exprimerait plus l'objet tout entier, et par conséquentil n'y serait plus conforme.

Mais je suis plus riche avec cent thalers réels qu'avec leur simple concept (c'est-à-direqu'avec leur possibilité).

En effet, l'objet en réalité n'est pas simplement contenu d'une manière analytique dansmon concept, mais il s'ajoute synthétiquement à mon concept […], sans que les cents thalers conçus soient eux-mêmes le moins du monde augmentés par cette existence placée en dehors de mon concept. Quand donc je conçois une chose, quels que soient et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels jela conçois (même en la déterminant complètement), par cela seul que j'ajoute que cette chose existe, je n'ajouteabsolument rien à la chose.

[…] Cette preuve ontologique (cartésienne) si célèbre, qui prétend démontrer par des concepts l'existence d'un Etresuprême, fait dépenser en vain toute la peine qu'on se donne et tout le labeur consacré, et l'on ne deviendra pasplus riche en connaissances avec de simples idées qu'un marchand ne le deviendrait en argent si, dans la penséed'augmenter sa fortune, il ajoutait quelques zéros à son livre de caisse.

» KANT , « Critique de la raison pure ». L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer ( Platon , Descartes ), mais elle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies : opposition d'une thèse et de son antithèse).

La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au- delà de l'expérience.Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, à l'inverse de l'erreur.

L'illusiontranscendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effort d'attention ne peut y remédier.La connaissance est unification.

Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) unifientdéjà les données de l'expérience.

Puis cette expérience sensible est unifiée sous les catégories de l ‘entendement.

La raison, enfin, a pourdestination d'unifier toute la connaissance en un système sous des idées, le moi, le monde et Dieu .

Ces idées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des « principes régulateurs ».

Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idées une valeur objective, et à vouloir faire de la psychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors que nous n'avons aucune expériencesensible de ces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir.La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeur objective à ces pures formes de laraison.L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priori d'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée.

L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de lanature, de l'origine et de l'immortalité du moi.L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe.

L'illusion se révèle à travers les quatreantinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois la thèse et l'antithèse. ¨ Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pas de commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace.. »

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