Devoir de Philosophie

Etre libre, est-ce être responsable de ses actes ?

Publié le 20/01/2004

Extrait du document

L'acte responsable par excellence est l'action politique mais il ne peut servir de paradigme à l'ensemble des actions que l'on accomplies. c)                  La liberté c'est dans un premier sens l'absence d'obstacle. Je suis libre quand je ne suis pas empêché de faire ce que je veux. Mais dans ce cas la volonté est attachée au désir, il ne s'agit pas d'engager sa personne dans ce choix. Kant écrit dans Métaphysique des moeurs "Une personne est ce sujet, dont les actions sont susceptibles d'imputation. La personnalité morale n'est rien d'autre que la liberté d'un être raisonnable sous les lois morales." De cette première partie se dégage une distinction entre plusieurs niveaux de liberté. Elle permet également de remettre en cause la distinction entre d'une part être responsable et être tenu pour responsable. La responsabilité condition de la vraie liberté ? a)                  La liberté n'est pas réductible à l'absence d'obstacle.

On interprète couramment la liberté comme l'absence de toutes contraintes envers notre action. La responsabilité est une contrainte : elle nous oblige à rendre compte de nos actions à l'autre, à une institution, voire à nous-mêmes : cette notion paraît dès lors s'opposer à la possibilité même de notre liberté. Mais une telle liberté, ainsi conçue, est-elle même légitime ? Et si non, cela signifie-t-il que notre seul état possible est celui d'une absolue détermination ? Ne peut-on instaurer un rapport autonome à cet état de détermination, rapport qui porterait le nom de responsabilité ?

« l'action libre par excellence.

L'exemple des jeunesses embrigadées, formées dans le cadre d'unprogramme d'éducation nationaliste illustre des engagements qui ne sont pas libres pour autant. b) La liberté n'est donc pas seulement un acte engagé.

La volonté qui choisit ne doit pas être déterminée mais se déterminer.

Or, qu'est ce qui fait que le sujet puisse choisir ce qu'il est enchoisissant ce qu'il fait alors que ce qu'il fait peut transformer ce qu'il est. c) En effet, le jugement d'un acte par les institutions judiciaires par exemple peut induire un sentiment de responsabilité, au point qu'un innocent puisse être amené à se sentir responsabledans des cas où il ne l'est pas.

Prendre l'ensemble de la responsabilité d'une action et de sesconsécutions pour soi ne rend par ailleurs souvent pas compte de la « responsabilité réelle ». d) Un autre exemple l'illustre tout à fait avec l'échelle des responsabilités.

Ceux qui se trouvent responsables sont ceux qui sont en haut de l'échelle.

Ils occupent un poste deresponsabilité.

Néanmoins, ce ne sont pas des hommes responsables pour autant, et ils le sontd'autant moins, qu'ils ne sont pas punis c'est-à-dire tenus pour responsables.

L'implication desgénéraux de la première guerre mondiale dans des attaques meurtrières parfaitement inutiles sur leplan stratégique et l'impunité qui leur était garantie ont entraîné une irresponsabilité quant à la viede leurs hommes.

Récompensés s'ils gagnaient une bataille sans importance à n'importe quel prix,ils étaient par contre soucieux de leurs victoires éphémères. Il y a donc un hiatus entre être responsable et être un individu qui se juge comme responsable,notamment parce qu'il est jugé par une instance comme tel.

Je ne suis donc pas libre de ma propreresponsabilité. La vraie liberté implique la formation d'un sujet responsable et moral. 3. a) La formation de l'individu moral tel que le pense Rousseau dans l' Emile répond tout à fait à ce problème.

Etre libre n'est pas faire ce que l'on désire sans être empêché, cela n'est queservitude à l'égard de ceux que nous ne choisissons pas.

Une telle liberté est celle d'un automatesans volonté.

La vraie liberté est la liberté morale, elle consiste à choisir ce que l'on doit vouloir.Or, elle implique un dualisme chez le sujet entre le devoir et le désir.

L'instance de la consciencepermet de choisir le bien, non pas mécaniquement, mais en tant qu'il est un devoir. b) Cette vision de la liberté implique l'existence d'une instance qui juge de la responsabilité. Le remords mais aussi la fierté sont des sentiments qui reposent sur le lien entre celui qui agit etson action, où l'acteur s'approprie l'action. Conclusion : La responsabilité, comme la liberté n'est pas donnée elle est à conquérir.

Il faut former des sujets libres sil'on veut des sujets réellement responsables.

Sans cela, la responsabilité comme la liberté vis-à-vis de nos actes nerestent qu'une fiction judiciaire dont la sanction ne peut être qu'injuste puisqu'elle repose sur une fiction deresponsabilité.

Néanmoins, le jugement par une instance extérieure est peut être une étape nécessaire pour quel'instance de la conscience surgisse, mais cela engage une certaine manière de punir et d'éduquer qui vise autrechose que le déchaînement d'une vengeance violente.

Il ne s'agit pas non plus de responsabiliser à outrance, sansquoi l'individu est étouffé par la morale.

La vraie responsabilité est cependant équivalente à la vraie liberté, ellepermet au sujet de se conquérir lui-même, et de faire de lui-même son propre juge.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles