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Etre libre, est-ce ne pas dépendre de la société ?

Publié le 22/02/2004

Extrait du document

Le sujet n'est plus, comme dans les philosophies traditionnelles, un absolu ; il n'est que relativement par rapport à autrui.  

III.             D'emblée, nous nous croyons d'abord, peut-être, seul au monde.

(C'est l'expérience du cogito cartésien). Et si nous reconnaissons vite que nous ne sommes pas seuls au monde, nous croyons pourtant que c'est autour de nous que le monde se constitue, comme si, en tant que sujet, nous étions le centre autour duquel tout devrait se disposer. Et nous faisons tellement confiance en cette position de sujet que nous le remplissons d'existence, au point d'en faire un être à part entière, qui existe par soi, de façon « autosuffisante «. Mais à mieux examiner sa situation, le sujet admet progressivement la part de ses privilèges : « il se rend compte «...   Il se rend compte surtout qu'il n'a pas d'être, en tant que tel, mais que pour être, il est totalement dépendant d'autrui, de son existence, de son jugement, de son approbation. Sartre en donne des exemples concrets. Tout ce qui semble faire un caractère (être jaloux), tout ce qui semble faire une qualité qu'on se serait appropriée (être intelligent), ou un défaut qu'on revendique (être méchant) n'est pas une propriété dont on disposerait d'abord et une fois pour toutes.

  • I) Etre libre, c'est ne pas dépendre de la société.

a) La société surveille ses membres. b) Le libre-penseur est marginalisé. c) La famille est une contrainte.

  • II) Etre libre, ce n'est pas s'exclure de la société.

a) L'individu ne peut vivre qu'en société. b) La liberté se construit avec les autres. c) On peut être libre ensemble.

.../...

« est un handicap et non une liberté.

L'homme qui fuit la société ne peut être vraiment libre.

Il ne peut pasprofiter de toutes les possibilités de réalisation qu'offre l'échange avec autrui. Il n'est pas de liberté sans loisLa thèse de Rousseau est qu'il n'y a pas de liberté sans lois.

Les lois sont la garantie de la liberté.

Sans lois,sans règles sociales, l'homme sombre dans la barbarie de l'état de nature où "l'homme est un loup pourl'homme" (Hobbes).Paradoxalement, celui qui assume les contraintes sociales, celui qui respecte ses devoirs, est plus libre quecelui qui refuse de s'intégrer.

Car la société en retour lui assure des droits.

Sans société, point de liberté, pointde propriété, point de sécurité, donc, point de liberté. Ma liberté commence avec celle de l'autre « Tout matérialisme a pour effet de traiter tous les hommes y comprissoi-même comme des objets, c'est-à-dire comme un ensemble deréactions déterminées, que rien ne distingue de l'ensemble desqualités et des phénomènes qui constituent une table ou une chaiseou une pierre.

Nous voulons constituer précisément le règne humaincomme un ensemble de valeurs distinctes du règne matériel.

Mais lasubjectivité que nous atteignons là à titre de vérité n'est pas unesubjectivité rigoureusement individuelle, car nous avons démontréque dans le cogito, on ne se découvrait pas seulement soi-même,mais aussi les autres.

Par le je pense, contrairement à la philosophiede Descartes, contrairement à la philosophie de Kant, nous nousatteignons nous-mêmes en face de l'autre, et l'autre est aussi certainpour nous que nous-mêmes.

Ainsi, l'homme qui s'atteint directementpar le cogito découvre aussi tous les autres, et il les découvre commela condition de son existence.

Il se rend compte qu'il ne peut rien être(au sens où on dit qu'on est spirituel, ou qu'on est méchant, ou qu'onest jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel.

Pour obtenirune vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre.

L'autreest indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à laconnaissance que j'ai de moi.

Dans ces conditions, la découverte demon intimité me découvre en même temps l'autre, comme une libertéposée en face de moi, qui ne pense, et qui ne veut que pour ou contre moi.

Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'estdans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres.

» Sartre. Modèle. I.

A l'opposé du matérialisme, l'existentialisme traite l'homme comme subjectivité. II.

Mais ce subjectivisme là, exprimé par le cogito existentialiste (je pense) n'est ni le subjectivisme cartésien, ni le subjectivisme kantien ; il atteint aussi l'autre. III.

Concrètement, et Sartre en fournit plusieurs exemples, l'existence d'autrui est indispensable à mon existence. IV.

D'emblée le monde que nous découvrons est le monde de l'intersubjectivité. I.

Sartre définit tout d'abord le matérialisme.

Aussi bien des choses que les hommes en général, ou soi-même comme sujet, tout est traité comme un objet.

Il y a donc implicitement dans tout matérialisme un impérialisme, qui est celui d'undéterminisme (« des réactions déterminées ») ne laissant aucune place à la liberté.

Tous les objets, du monde naturel (la pierre), du monde fabriqué par l'homme (une table, une chaise), l'homme lui-même répondent à la même définition : « ensemble de réactions déterminées », d'ordre quantitatif, ne tenant aucun compte d'autres qualités ou d'autres phénomènes spécifiques. Au contraire, Sartre souhaite, en le formulant de manière programmatique (« nous voulons constituer »), marquer une spécificité du « règne humain » distingué du « règne matériel » et défini, au plus simple, comme « un ensemble de valeurs ».

S'ouvre par là une dimension de liberté distincte du déterminisme matérialiste et aussi une dimension axiologique (« ensemble de valeurs ») avec sa composante morale.

C'est reconnaître à côté de l'objectivité des objets du monde matériel, une subjectivité des sujets humains (« le règne humain »).. »

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