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ÉTUDE THÉMATIQUE D'ORAL: Musique et Poésie Leur pouvoir. Leur magie. Deux arts voisins, rivaux, complémentaires, confondus ?

Publié le 01/03/2011

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Liste 1. Pouvoir de la musique George Sand, Les Maîtres Sonneurs, IVe et Ve Neillées. 2. Magie de la musique Gérard de Nerval, Chant d'Adrienne, chap. Il, Sylvie. 3. Poésie ou musique : ouverture au voyage imaginaire, à la chevauchée dans le rêve Victor Hugo, Chanson d'Eviradnus, La Légende des siècles. 4. Musique ou poésie : souvenir, évocation d'un paradis perdu Gérard de Nerval, Fantaisie, Poèmes. 5. « De la musique avant toute chose « en poésie Paul Verlaine, « Les sanglots longs II Des violons... «, Chanson d'automne, Poèmes saturniens. 6. La mélodie crée l'unité poétique Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XLVII, Harmonie du soir.

7. Correspondance entre deux arts Baudelaire, Les Fleurs du Mal, LXIX, La Musique. 8. À la recherche d'un souvenir musical ou affectif Marcel Proust, À la Recherche du Temps Perdu : Du côté de chez Swann, Bibliothèque de la Pléiade, tome I, p. 211 et 212. 9. Les amateurs de musique : initiés ou « snobs « Jean Giono, Voyage en Italie : sur la place Saint-Marc à Venise.

« par une atmosphère « brumeuse », par un thème « de mélancolie et d'amour », par l'apparition du clair de lune, parla solitude, hors « de notre cercle attentif » de « la belle » chanteuse, la musique et la poésie qu'elles portentdeviennent philtre.

(Voir Rappel de connaissances : vocabulaire.) Elle devient symbole d'idéal, de mystère, demerveille.

« Personne n'osa rompre le silence », qui suit la Chanson, précise Nerval.

Les auditeurs sont commeenvoûtés.3.

Poésie ou musique : Ouverture au voyage imaginaire, à la chevauchée dans le rêve C'est d'ailleurs sur cette force magique du couple poésie-musique que table l'odieux Joss le traître du poème deHugo, Chanson d'Eviradmus. Comme dans toute chanson, et celle-ci surtout qui veut séduire et tromper, les paroles comptent moins que lerythme d'ensemble.

Or la structure poétique met tout en œuvre pour se fondre en musicalité : l'utilisation du mètreimpair (mètre : voir Rappel de connaissances techniques), la récurrence des impératifs, la vibration des cadences etsonorités, l'alliance harmonique des termes se mêlent à des images de fantaisie (« nos deux chevaux mensonges »par exemple) pour inviter la jeune princesse à se laisser entraîner.

C'est une invitation au rêve, à l'amour, au voyage; toute une harmonie de séduction. 4.

Musique ou poésie : Souvenir, évocation d'un paradis perdu Ainsi poésie et musique associées peuvent passer sur les valeurs temporelles et faire appel non seulement aux rêvesfuturs, mais aussi aux images du souvenir, tout en laissant les portes du présent ouvertes aux chimères futures.C'est cette suppression des notions délimitées du Temps qui est soulignée par Gérard de Nerval, Fantaisie (Poèmes,1831).

Là, passé et rêves interfèrent comme tableaux visuels et souvenirs auditifs.

La musique par un phénomèned'associations entre les souvenirs vécus (l'« air ») et les résurgences (voir Rappel de connaissances) lointaines (« unchâteau de brique », une « dame »...) fait surgir une évocation où précis et imprécis se côtoient. La musicalité du texte est aussi subtile et simple en même temps.

C'est à la fois le vague et la netteté des imagesd'un rêve.

Le poète transpose les sensations en même temps que trois formes d'expression artistique : peinture,poésie, musique.

Cependant : 5.

« De la musique avant toute chose » en poésie C'est elle qui allège et désincarné la Poésie.

C'est par elle que la Poésie devient essentiellement suggestive.

Musiqueet poésie se retrouvent pour donner accès au monde intérieur.

Voici, par exemple Verlaine, Chanson d'automne,Poèmes saturniens.

Annonçant les poètes symbolistes, Verlaine veut redonner à la poésie toutes les facilités propresà la musique.

Ici les mètres courts, la multiplication des rimes rapprochées provoquent des résonances musicales quideviennent résonances du passé, « Des jours anciens ».

La nostalgie — elle-même remords — rivalise avec le chantd'un instrument particulièrement mélancolique, le violon : « Les sanglots longs II Des violons »... 6.

La mélodie crée l'unité poétique Le mystérieux pouvoir des mots et des sons, Baudelaire l'avait laissé entendre dans cette sorte d'art poétique qu'estle poème Correspondances.

Mais il revient plus nettement sur cette tendance qui sera plus tard celle dessymbolistes que « tous les arts aspirent à rejoindre la musique » (Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XLVII, Harmonie duSoir). La structure même de ce poème envoûtant s'appuie sur le refrain qui est courant en musique.

Mais il est ici trèsélaboré, car le « pan-toum » utilise des reprises de vers qui tracent une ligne sinueuse et insinuante au fil descorrespondances de sensations et de sentiments.

L'effet mélodique s'enroule autour de l'âme comme autour desstrophes provoquant une véritable « sorcellerie évocatoire ».

7.

Correspondance entre deux arts Ainsi Poésie et Musique deviennent-elles parfois pratiquement confondues.

Dans La Musique, (Les Fleurs du Mal,LXIX), Baudelaire insiste sur la véritable possession de la musique sur le créateur.

Une fois cette emprise établiel'inspiration créatrice prend son essor : la musique devient évasion, possibilité de lutte contre le spleen, ou aucontraire « miroir » de ce dernier.

Ce sonnet de forme inattendue puisque composé d'une alternance d'alexandrins etde vers impairs de cinq pieds veut déjà atteindre des harmonies syncopées et faire pénétrer au cœur de cet universunifié où « les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». 8.

À la recherche d'un souvenir musical ou affectif Proust, À la Recherche du Temps Perdu : Du côté de chez Swann : la phrase de la sonate de Vinteuil échappelongtemps à Swann car sa subtilité, sa mouvance refusent de se fixer, et même d'affleurer au souvenir conscient.Swann la sent confusément présente en lui, mais ne parvient pas à se saisir de son contour.

Il a le souvenir de sonsouvenir, seulement, tant la musique est difficilement saisissable ; elle est bien ici « soluble dans l'air » et le temps.Présence insistante et obsessionnelle de la mélodie, joie qu'elle procure à Swann quand il la reconnaît tout encontinuant à ne pouvoir la préciser clairement d'un nom déterminé...

Il ne tient pas d'ailleurs à connaître ce nom. »

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