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EXTRAIT DES LECONS SUR LE DROIT NATUREL ET LA SCIENCE DE L'ETAT. (Hegel)

Publié le 27/02/2008

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EXTRAIT DES LECONS SUR LE DROIT NATUREL ET LA SCIENCE DE L'ETAT. (Hegel) Lorsque le travail de fabrique atteint un tel degré de perfection et de simplicité, alors à la place du travail machinal des hommes, c'est la machine qui peut travailler, et c'est la transition habituelle dans les fabriques. Et c'est ainsi que l'homme redevient libre par l'accomplissement de ce progrès machinique. Une fabrique prospère surtout dans un pays où les hommes sont dans une grande misère et où il leur faut se contenter de peu; mais en Angleterre, les travailleurs sont incroyablement chers, et en dépit de cela, les fabriques prospèrent grâce au fait que le machinisme permet au travail de se passer d'hommes et c'est ainsi que les Anglais exportent des marchandises à meilleur marché que d'autres peuples, chez qui les travailleurs sont bien meilleur marché. Les outils mécaniques qui sont utilisés par les hommes sont aussi des machines puisqu'ils ne demandent pas toute l'activité des hommes mais que la mécanique remplace beaucoup de force. Mais dans tout mouvement machinique, l'uniformité n'est pas permanente; un ressort de montre est toujours tendu plus fort au début que plus tard, et il faut que l'homme y introduise l'uniformité du mouvement. L'homme commence donc par être sacrifié puis ressort libre à nouveau grâce à un degré supérieur de machinisme.

Au début du XIXème  siècle, à l’époque où Hegel écrit ce texte, l’Europe est dans l’ère de l’industrialisation. L’avènement de l’automatisation et du travail à la chaîne dans les usines, et par conséquent, la disparition progressive du travail manuel au profit de la machine, amène le philosophe allemand à réfléchir sur le rapport de l’homme avec la machine, et sur la place de l’homme dans le processus de production. Dans cet extrait des Leçons sur le droit naturel et la science de l’Etat, Hegel s’interroge sur la légitimité de recourir au travail humain quand la machine peut s’y substituer à moindre coût. Si l’homo faber, l’homme qui se caractérise dans sa capacité à transformer la nature de ces mains, c’est-à-dire à créer et produire des choses nouvelles, peut être remplacé par les machines, qu’est-ce qui fait encore la singularité humaine ? L’être humain a-t-il trouvé dans la machine un égal, et doit-il craindre sa propre disparition, ou peut-il prétendre encore lui être supérieur, et apporter quelque chose de plus à la machine ?

Dans ce passage, Hegel cherche à comprendre le rôle que joue l’introduction de la machine dans le processus de fabrication, pour révéler les interactions qui se jouent entre hommes et machines.

 

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« humain, et le chômage technique pour les individus qui ne peuvent plus vendre leur force de travail et leurscompétences manuelles.

L'homme est alors relégué à son inutilité, et détrôné par la machine.- Les fabriques profite des machines qui leur permette de réduire leur coût de production, et donc d'accroître leursprofits, tandis que les travailleurs, eux, ne peuvent plus gagner leur vie.- Hegel remarque que cette situation n'est que le prolongement d'un état de fait qui a toujours été, car il est propreaux hommes de se fabriquer des outils.

En effet, il note que les outils ont le même but que les machines, puisqu'ilspermettent de diminuer l'apport physique de l'homme dans le processus de fabrication, en permettant d'accomplirdes tâches plus facilement que par le simple travail manuel.

Les outils mécaniques permettent ainsi de réduirel'activité des hommes, en les dispensant d'utiliser toutes leurs forces pour parvenir à un certain résultat.- Ainsi, on comprend que si l'homme se voit déposséder de ces moyens, c'est en fait la conséquence logique de sadisposition à produire des outils mécaniques, et que le recouvrement de l'homme par la machine à en fait étécommandé par l'homme.- Comment alors sortir de cette situation inéluctable, où l'homme serait pris dans les filets qu'il a tissés, dans undouble mouvement de libération et de dépossession par la machine ? 3ème partie : La supériorité de l'homme sur la machine. - Hegel parvient à résoudre le paradoxe, en cherchant à trouver ce qui fait la différence entre l'homme et lamachine.

C'est en comparant ces deux termes qui apparaissent être substituables l'un à l'autre, que l'on peuttrouver les distinctions spécifiques à chacun, et voir si l'homme n'est pas supérieur à la machine.- Pour Hegel, l'homme n'est pas réductible à une machine, et la machine ne pourrait se passer de l'homme.

Ladifférence entre les deux réside dans l'absence d'uniformité propre à la machine.

L'auteur explique que l'uniformité dela machine n'est pas permanente.

Il signifie par là que la machine, contrairement aux conditions requises par letravail machinal, n'est pas parfaite.

En fait, son imperfection est potentielle, mais dans les faits, elle peut défaillir.

Ilprend l'exemple du mécanisme d'une montre, en expliquant qu'un ressort de montre est toujours plus tendu audépart.

La machine reçoit donc la perfection au départ, mais n'a aucun moyen de l'entretenir et de la perpétuer.Contrairement au travail de l'artisan, qui est un travail vivant, qui ne dépérit pas mais est au contraire toujoursentretenu dans sa dynamique originaire, au moyen de corrections permanentes, le travail de la machine périclite aufur et à mesure, car la machine ne peut entretenir d'elle-même son mécanisme.

C'est pourquoi l'homme estnécessaire à la machine, pour y introduire « l'uniformité du mouvement », c'est-à-dire pour assurer à la machine sapermanence à l'identique au cours du temps.- Hegel a donc démontré que l'homme est indispensable à la machine, car la machine, un fois créé n'est pasautomotrice.

Elle n'est qu'un automate, incapable de se mouvoir elle-même, et fondé à s'user si elle n'est pasentretenue.

L'homme garde donc un pouvoir sur la machine, issu de sa propre capacité à se mouvoir, et de sacapacité de décision.- On comprend alors que pour Hegel, cela introduit une nouvelle libération de l'homme, dans le sens où l'homme estcette fois distingué de la machine pour être compris à un niveau supérieur.

L'homme reçoit ses distinctions danscette dialectique avec la machine, car il se révèle alors comme indispensable à la production, en tant qu'il estl'instance décisive qui maîtrise la machine, la régit et décide de ses capacités à assurer son remplacement dans lestâches subalternes de fabrication.

Conclusion : A travers cette analyse génétique du rapport qui se construit entre l'homme et la machine, Hegel parvient dans cetexte à redéfinir l'homme dans sa spécificité.

L'homme n'est pas seulement un homo faber , puisque la machine peut aussi fabriquer, mais ce que découvre Hegel, c'est que l'homme seul à la capacité de réfléchir son travail, de luidonner une uniformisation permanente, alors que la machine ne répond qu'à un mécanisme fondé à s'user.

L'hommeest donc libéré par la machine du labeur physique, mais il n'en reste pas moins indispensable au bon fonctionnementde la machine, car lui seul peut l'entretenir, et alimenter son impulsion originaire.

L'homme est alors doublement libre,car il se découvre doué de facultés supérieures à celle de la machine, facultés inhérentes à sa nature vivante et àsa nature raisonnable, qui lui permettent de prendre en compte la temporalité du processus de fabrication, etd'obtenir un mouvement uniforme, car soumis à son jugement critique.

HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, il. »

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