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La foi chrétienne est-elle compatible avec la raison ?

Publié le 08/03/2004

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Angles d'analyse

® Dire qu'il y a contradiction c'est dire qu'il y a opposition : car en effet, on ne peut pas, dans le même temps, faire coexister deux notions contradictoires au risque de manquer au principe fondamental de tout raisonnement : le principe de non-contradiction (Aristote). ® On se demande alors s'il y existe un rapport de stricte exclusion entre la foi et la raison. ® On s'attache ici à la foi en un sens religieux. En effet, le sens le plus courant de la foi correspond bien à la dimension religieuse. L'enjeu de la question se trouve bien dans le sens que l'on peut donner à la religion si la foi (rapport à travers lequel l'homme se rapporte à Dieu) est en contradiction totale avec la raison. La religion serait alors une absurdité totale et sans aucun fondement. ® La réponse à la question a des conséquences à la fois théoriques et pratiques. Car en effet, s'il n'y a rien de rationnel dans la foi religieuse alors la chute théorique est incontestable ; de la même manière, les conséquences pratiques seraient désastreuses (pour l'homme de foi) puisque la foi religieuse, sans raison, deviendrait en même temps totalement déraisonnable. Problématique   La foi et la raison sont-elles dans un rapport de stricte exclusion ? Cela reviendrait-il à dire que la foi est nécessairement sans raison ? Si la foi est bien au coeur de la religion et si la raison du philosophe  ne peut que rester aveugle et muette, alors c'est toute la religion qui bascule dans l'irrationalité. N'y a-t-il rien de rationnel dans la foi ? Peut-on rendre raison de la foi ? La foi peut-elle avoir un sens et une fin raisonnable ?

« conscience morale.

L'homme ne pêche plus seulement contre sa conscience et devant l'humanité maisaussi contre la déité.

Si le remords devenu péché, faute est fortifié par l'existence de Dieu, il n'en demeurepas moins que la primauté, le fondement appartient bien au « tribunal » de la conscience avant celui du « Jugement dernier ». ¨ Pour synthétiser et en termes pascaliens, on peut dire, que la morale sans la religion, et comme le droit(raison) sans la force.

Et que la religion sans la morale est la force sans le droit (raison). Dans la préface de la première édition de la « Religion dans les limites de la simple raison », Kant affirme que la morale n'a nullement besoin de la religion : « La morale, qui est fondée sur le concept de l'homme en tant qu'être libre, s'obligeant pour cela même, par sa raison, à des lois inconditionnées, n'a besoin ni de l'Idéed'un Etre différent, supérieur à lui pour qu'il connaisse son devoir, ni d'un autre mobile que la loi même, pourqu'il l'observe. » Toutefois il existe entre la morale et la religion un rapport étroit, et nous avons vu dans la « Critique de la Raison Pratique » que l'idée de Dieu, si elle n'était pas nécessaire pour fonder la morale, se trouvait du moins fondée par elle. Les marques de la véritable Eglise sont : l'universalité, la pureté.

Elle doit être purgée de l'imbécillité de la superstition et de la folie du fanatisme » Toutefois, étant donné la faiblesse humaine , la pure foi religieuse ne suffit pas à donner une Eglise.

Leshommes n'arrivent pas à se persuader qu'il faut agir par devoir et que cela seul constitue l'obéissance à Dieu ;ils veulent servir Dieu comme on sert un grand seigneur dans le monde.

Si bien qu'une « religion culturelle » s'ajoute à la religion purement morale. Cependant les croyances de l'Eglise statutaire précèdent ordinairement la vraie foi, puisqu'elles servent à larépandre.

Et cela ne va pas sans danger.

Il est à craindre en effet que ces croyances ne finissent par sesubstituer à la vrai foi.

Aussi est-il nécessaire d'interpréter celles-ci au moyen de celle-là, de chercher laconformité de la foi historique à la raison pratique.

Kant distingue la religion révélée et la religion naturelle. Dans la première, je reconnais comme devoir ce que je sais être un commandement divin ; dans la seconde,au contraire, je reconnais comme commandement divin ce que je sais être un devoir : « il faut que la raison humaine universelle, l'élément de la religion naturelle, soit reconnue et honorée dans la dogmatique chrétiennecomme le suprême principe souverain, mais que la doctrine de la révélation sur laquelle on fonde une Eglise, età laquelle des savants sont nécessaires en qualité d'exégètes et de conservateurs, soit aimée et cultivéecomme simple moyen, hautement estimable d'ailleurs, pour rendre la première de ces doctrines accessiblesmême à l'intelligence des ignorants et pour lui donner de l'extension et de la persistance ». Le faux culte intervient dès que la foi statutaire n'est plus subordonnée à la foi naturelle, à la loi morale, dèsqu'elle n'est plus un simple véhicule de celle-ci, mais qu'elle devient une fin en soi.

La lettre supplante alorsl'esprit, les pratiques extérieures se substituent à la vrai foi.

Le prêtre cesse d'être un serviteur, un ministrede l'Eglise, pour devenir un fonctionnaire.

On tombe alors dans la superstition religieuse : « la folie de croire que, par les religieux du culte, on peut faire quelque chose pour sa justification devant Dieu, c'est lasuperstition religieuse .

» A cette corruption de la vraie foi, le remède est de prendre la conscience pour « guide en matière de foi ».

Cen'est pas la prière qui sauvera l'homme ; elle n'est qu'un moyen de ranimer en nous l'intention morale, etnullement un moyen de grâce.

Ce n'est pas non plus la fréquentation de l'église, simple moyen d'édificationpour chacun en particulier, et devoir des fidèles en tant que membres d'une Eglise visible.

Ce n'est pasdavantage la consécration par le baptême ou la communion.

Encore une fois, l'homme ne doit pas compter surun secours extérieur, parce que : « ce qui doit nous être imputé à titre de bonne conduite morale ne devrait pas s'effectuer grâce à une influence étrangère, mais uniquement par l'usage le meilleur possible de nospropres forces ». Ainsi apparaît à nouveau le primat de la raison pratique, législatrice souveraine, à laquelle la religion même estsubordonnée.

L'homme est seul avec sa conscience et il n'y a pas de favoris du ciel.

Nous avons tous lesmêmes armes pour un même combat, et chacun fait son propre salut. Kant était fortement attaché aux principes religieux qu'il avait reçus de sa mère, et c'est pour tenter d'accorder ces principes aux thèses de son rationalisme moral qu'il écrivit la « Religion dans les limites de la simple raison ». Le christianisme n'est raisonnable que dans la mesure où il est moral et le principe moral qu'il contient n'estpas théologique.

A la question : à quelles conditions une religion est-elle possible, le philosophe critiquerépond en arguant du fait rationnel du devoir.

En ce point, il n'y a aucune ambiguïté : inféoder la conduiteéthique à des commandements divins serait restaurer une hétéronomie qui ruine la liberté.

L'éthique estautosuffisante.

C'est l'éthique qui exige qu'on postule l'existence d'un Dieu susceptible de rendre possible laréalisation du Souverain Bien.

La morale conduit à la religion qui ne la fonde pas La religion n'est, en ce qu'elleest raisonnable, que l'Idée d'un législateur moral suprême supposé.

La religion représente tous les devoirscomme des ordres divins.

Mais nos devoirs ne sont précisément pas des ordres divins.

La religion relève del'ordre régulateur du « Comme si ».. »

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