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La guerre grandit-elle l'homme ?

Publié le 03/03/2004

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HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.

L’incapacité à affronter le négatif, l’inaptitude à supporter la contrariété semble le propre d’un naturel incapable de se battre. La guerre contribuerait ainsi à grandir l’homme en ce qu’elle mesurerait la force qu’il est capable de mobiliser afin de vaincre les obstacles et de se libérer de toute contrainte. Toutefois, la guerre n’est pas qu’un affrontement salutaire : la mort l’accompagne souvent ; on ne saurait éluder la part destructrice qu’elle comporte. Dès lors, la guerre grandit-elle l’homme ou bien le mène-t-elle forcément à sa perte ?

« [La guerre a toujours fasciné les hommes.

Les vainqueurs sont des héros qui portent sur leurs épaules la noblesse des plus hautes et des plus rares vertus.] Homère chante les prouesses du guerrierDans L'Iliade, nous est raconté un épisode de la guerre de Troie.

Homère décrit les exploits d'Achille qui, pour vengerla mort de son ami Patrocle, combat et tue Hector.

Achille est le modèle du héros grec, de l'homme juste, courageuxet victorieux. La guerre fait la noblesses des cœursAu Moyen Age, le grand seigneur, celui qui est véritablement de sang aristocratique, est celui qui sait guerroyer pourdéfendre sa famille, ses terres et ceux qui y travaillent.

En temps de paix, les chevaliers s'affrontaient au cours deduels où ils mettaient leur vie en péril.

Le vainqueur avait droit à tous les honneurs.

Il incarnait la force, le courage,l'habileté, l'esprit de conquête.

Au XXe siècle aussi, de grands hommes se sont illustrés: De Gaulle, Churchill, etc.

Et,en temps de paix, les «héros» sont ceux qui gagnent les guerres politiques ou économiques. La guerre fortifie l'hommeOn peut penser que la guerre est une sorte de sélection naturelle.

De même que, dans la nature, seuls les individusles plus forts survivent, de même, la guerre, en éliminant les plus faibles, permettrait d'améliorer la race humaine.C'est pourquoi les hommes l'ont si souvent glorifiée.

[C'est la sottise humaine qui conduit à la guerre.

La guerre fait de chaque homme, de chaque citoyen, l'esclave d'une violence insensée.] La guerre n'est qu'une expression illusoire de la puissanceIl y a une différence entre se préparer à la guerre et la vivre sur le champ de bataille.

Alainmontre que les fanfares, les défilés, les discours patriotiques ne ressemblent en rien à ce qui se passe réellementsur le terrain des affrontements.

Là, l'homme n'est plus un fier soldat respectueux de son ennemi.

Il doit sesoumettre aveuglément à la discipline.

La peur le tenaille.

Il est l'objet d'incessantes brimades.

Il doit renoncer à sasuprême liberté: penser par lui-même.

Il n'est pas puissant, il n'est que l'esclave d'une violence dont il est leserviteur forcé et involontaire. La guerre nie la grandeur de l'hommeLes hommes, enrôlés contre leur gré pour faire la guerre, sont transformés en «animaux de combat».

Les moyens lesplus vils sont employés pour forcer des êtres à en tuer d'autres.

Le mépris des supérieurs pour le simple soldatentretient sa colère, sa révolte, lesquelles servent à nourrir l'ardeur au combat.

C'est ce qui fait qu'un bon soldat estun homme diminué, un homme qui a perdu sa dignité d'homme.

On est loin des combats singuliers qui permettaientau meilleur combattant de s'illustrer.

La guerre moderne n'est souvent qu'une boucherie anonyme, une grandemachine qui broie les hommes et les anéantit. Il faut bien comprendre que la guerre dont parle Alain n'est pas une guerre comme les autres.

Il s'agit de laPremière Guerre mondiale, guerre particulièrement meurtrière, touchant l'ensemble de la population, ne respectantplus aucune règle.

L'homme, dès lors, n'est plus un Achille tuant Hector, mais une machine conditionnée pour tuersans même connaître le visage de son ennemi.

La glorification de la guerre, sous la plume d'Homère, est uneglorification de l'homme, cet homme qui reconnaît la grandeur, le courage de son ennemi.

Avec la Première Guerremondiale, la guerre prend un autre visage; elle n'est plus une lutte entre deux guerriers héroïques, respectantmutuellement les mêmes valeurs: le courage, la fierté, la force.

Elle est une sorte de carnage dont personne ne sortgrandi: ni le vainqueur, ni l'ennemi, ni le soldat qui a réussi à survivre bien plus par chance que par bravoure ou parhabileté à combattre.. »

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