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L'homme n'est-il qu'une espèce naturelle ?

Publié le 01/02/2004

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I. L'homme est un animal métaphysique, en ce qu'il appartient à deux mondes opposés, ceux du devenir et de l'être éternel (Aristote). -L'homme a seul la capacité de s'étonner de ce que les choses sont ce qu'elles sont, de ce que rien ne va de soi : la philosophie vient de cet étonnement et de cette curiosité initiaux, qui dépassent toute naturalité possible en ce qu'ils sont portés vers un monde qui dépasse précisément le monde du devenir naturel. -L'âme humaine est constituée de trois parties différentes dans leur essence : les deux premières parties (végétative et sensible) sont communes aux autres êtres vivants ; mais seul l'homme possède la partie intelligible, par laquelle il peut accéder à des principes inconditionnés et absolus. L'homme est donc un animal métaphysique, du fait de la constitution spécifique de son âme ; il ne se réduit ni à une espèce naturelle, ni à une entité purement métaphysique. II. Le côté "métaphysique" de l'homme n'est qu'une fiction forgée par la vie : l'homme est bien une espèce naturelle (Nietzsche). -La volonté de vérité n'est qu'une façade derrière une volonté de néant, de destruction, c'est-à-dire de dénégation de la vie. Les forces obscures qui sont à l'oeuvre dans l'homme créent le besoin de la métaphysique pour pouvoir se retourner contre elles-mêmes : la métaphysique constitue donc l'expression la plus complète du nihilisme occidental. -La vie, à travers l'homme, lui fait ainsi forger la fiction des "arrières-mondes", par laquelle on cherche à fuir la réalité ; la métaphysique, c'est la meilleure manière qu'a trouvé l'homme pour refuser le monde de la vie, de la Volonté de puissance.

« d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant ses mécanismes.

« Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance […] ainsi donc ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophesse livrèrent à la philosophie. » Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deux points sont remarquables : Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiques sont desexemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la séparation de la science d'avec la philosophie esttrès tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, et tous les grands noms de la philosophie furent aussi, jusqu'à cetteépoque au moins, des grands noms des sciences. Þ D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplement devant ce qui est, etdont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil, les marées, etc.

La philosophie essaie,tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de l'expliquer.

Soit simplement en en énonçant les mécanisme, soiten essayant d'en donner le sens.

On en arrivera ainsi à des questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » (Leibniz ). Enfin, si la philosophie, selon Platon , commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci.

Son but est la connaissance.

Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité. » Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate.

Cela ne veut en aucuncas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but de satisfaire un besoin, qu'il soit vital ou deconfort.

C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les arts qui regardent les besoins et ceux qui s'appliquent au bien- être, étaient connus déjà quand on commença à chercher les explications de ce genre.

» C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on se lance dans les sciences ou la recherche.

La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée auxnécessités vitales ou à la recherche d'un confort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour son propre plaisir, pour sonintérêt intrinsèque.

En clair, c'est une activité libre parce que désintéressée. « Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est à elle-même sapropre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sa possession. » C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nous arrache à la conditionsimplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faire participer à un plaisir divin : la compréhensionpure et désintéressée. Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plus de connaître le monde mais de le transformer, et surtout que Descartes a fait comprendre que la science se doit de viser notre bien-être.

Mais elle est aussi le rappel que l'homme ne se réduit pas à un simple être naturel mais qu'il a part à un autre type de plaisir, celui de lacompréhension, voire de la compréhension. Aristote nous rappelle que la philosophie naît et se nourrit d'un étonnement devant ce qui est.

Ce spectacle du monde entraîne, pour le « naturel philosophe », le désir de comprendre l'ordre du monde, la nature des choses.

En ce sens la naissance de la philosophie est contemporaine des sciences sans pourtant s'y réduire.

Enfin Aristote note qu'il existe chez tout être humain un plaisir désintéressé de comprendre, qui se manifeste aussi dans l'art, mais qui atteint son sommet dans la philosophie, laquellenous fait participer, autant qu'il est possible, à une vie digne des dieux. -L'âme humaine est constituée de trois parties différentes dans leur essence : les deux premières parties(végétative et sensible) sont communes aux autres êtres vivants ; mais seul l'homme possède la partie intelligible,par laquelle il peut accéder à des principes inconditionnés et absolus.

L'homme est donc un animal métaphysique, dufait de la constitution spécifique de son âme ; il ne se réduit ni à une espèce naturelle, ni à une entité purementmétaphysique. II.

Le côté "métaphysique" de l'homme n'est qu'une fiction forgée par la vie : l'homme est bien une espèce. »

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